Lettre ouverte des artistes africains
Dernière mise à jour: 10 août, 2012 - 01:47 GMT
Des artistes africains ont envoyé une lettre ouverte aux chefs d'Etat et de gouvernement qui assisteront dimanche au sommet mondial sur la faim à Londres.
"Bien que nous réalisions de bonnes œuvres, nous ne devons pas oublier que la vraie solution réside dans un monde où la charité sera devenue inutile." Voilà ce qu'écrivait le grand homme de lettres africain, Chinua Achebe, dans ses nouvelles « Fourmilières de la Savane » (1987).
Notre vœu est que ces mots puissent résonner au plus fort dans les oreilles de ceux qui assisteront au ‘’Sommet sur la Faim’’ ce dimanche à Londres ! Des «bonnes œuvres» seront sans aucun doute réalisées durant le ‘’Sommet sur la faim’’. Nous saluons d’avance les mesures qui seront prises pour atténuer la souffrance des populations.
Au même titre que nous saluons ces initiatives, nous condamnons l’approche dominante – même si elle demeure bien intentionnée - qui consiste à ne considérer que les solutions de court terme (aide d’urgence) sans jamais s'attaquer aux causes profondes des crises alimentaires à répétition pour les empêcher de se reproduire.
Aujourd’hui, il devient urgent de rafraichir nos idées et de construire une Afrique nouvelle où les générations futures ne connaitront la famine qu’à travers les Contes et les livres d’Histoire.
Soyons clairs. Certaines régions d'Afrique sont ruinées par la pauvreté, la faim, la guerre, la corruption et les caprices d'un climat rude et changeant.
Mais, aujourd’hui, la faim sévère touche une grande partie de l’Afrique, du Sénégal à l'Ouest au Tchad, en passant par le Soudan et jusqu’en Somalie à l'Est. Plus de 20 millions de personnes souffrent de la faim.
Les populations affectées ont besoin de notre soutien collectif. Une aide immédiate est nécessaire.
La vérité est que l'Afrique doit être soutenue par des investissements de long terme dans l’agriculture pour aider nos familles en Afrique à apporter suffisamment de nourriture à leurs enfants, construire leur propre avenir, et résister aux défis climatiques à venir.
Ne nous voilons pas la face, la solution se trouve en Afrique - un continent qui regorge de talents, de courage et de ressources.
Les Africains ont besoin d'une relation avec le reste du monde qui les considère pour ce qu'ils sont – sur un pied d’égalité et autour d’échanges équitables.
Nous partageons tous sur cette planète des ancêtres communs, bien que lointains.
Qu’il s’agisse de ceux qui sont restés en Afrique, ou ceux qui ont traversé les continents il y a des millénaires, nous sommes tous africains !
Ensemble nous pouvons construire un avenir en Afrique, où «la charité sera devenue inutile».
Parmi la cinquantaine de signataires figurent entre autres,le sud africain Huges Masekela, Baaba Maal du Sénégal, Oumou Sangaré du Mali.
Le mouvement sénégalais "y' en a marre " y fait également partie.
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