mardi 10 avril 2012


Le CMA met en garde la France contre toute intervention en Azawad

10/04/2012 - 13:32

PARIS (SIWEL) — Le Congrès mondial amazigh, ONG internationale de défense des droits du peuple amazigh (berbère), a mis en garde mardi l’Etat français contre « toute intervention intempestive dans le conflit » opposant l'Azawad au Mali.


Des soldats du MNLA en compagnie de Fathi Nkhlifa à Tessalit (PH/DR)
Des soldats du MNLA en compagnie de Fathi Nkhlifa à Tessalit (PH/DR)
Dans une lettre ouverte aux candidat(e)s à l’élection présidentielle française, le président du CMA Fathi Nkhlifa a estimé qu'une intervention française aurait pour seuls effets, d’aggraver l’animosité et les tensions entre le sud et le nord du Mali. « Le moindre coup de force étranger précipiterait le pays dans le chaos pour longtemps. » 

« Lorsque le ministre français (Alain Jupé NDLR) déclare qu'« il n’est pas question de remettre en cause la souveraineté du Mali », nous lui rappelons qu’il n’est pas question que la France continue de dessiner la carte de l’Afrique à sa guise », a précisé Fathi Nkhlifa dans un communiqué transmis à Siwel. 

Le président du CMA a estimé que « la solution définitive au différend profond qui oppose l’Azawad à Bamako passe effectivement par la négociation mais sous l’égide d’une partie neutre et acceptée par les belligérants. Les Touaregs comme les autres peuples opprimés dans le monde n’ont pas vocation à vivre indéfiniment colonisés. La communauté internationale l’a bien compris en favorisant l’accès à l’indépendance de nombreux pays en Europe au cours des 20 dernières années ou encore récemment en Afrique avec l’indépendance du Sud-Soudan », a-t-il rappelé. 

Il a ajouté qu'« on pourrait comprendre que la France veille à la préservation de ses intérêts dans la région mais jamais au prix du sacrifice d’un peuple qui ne demande qu’à vivre librement et dignement sur ses terres ». 

« Par ailleurs, a-t-il dit, nous aurions vivement souhaité que la France des droits de l’homme exerce son droit d’ingérence humanitaire lorsque les Touaregs du Mali et du Niger notamment, se faisaient massacrer, affamer, spolier de leurs terres et de leurs ressources naturelles et exilés en toute impunité depuis plus de cinq décennies. » 

Dans ce sens, le président du CMA a appelé les candidat(e)s à l’élection présidentielle française, à positionner la France en conformité avec le droit international, à garantir sa neutralité et à soutenir au sein des instances internationales, une solution négociée pour un règlement définitif du conflit qui passe par la reconnaissance de la souveraineté de l’Azawad. 

uz 
SIWEL 101330 AVR 12

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