NIGER: Comment Issoufou désarme les gradés
Toujours vigilant à l'égard de l'armée, Mahamadou Issoufou mise sur les ambassades à l’étranger pour écarter certains hauts gradés de son entourage immédiat.
Mauvaise nouvelle pour Mahamadou Issoufou : alors qu’il souhaitait éloigner le colonel Amadou Madougou Wonkoye de la sphère militaire nigérienne, les autorités égyptiennes viennent de refuser son accréditation comme attaché de défense de l’ambassade du Niger au Caire. Traditionnellement, l’Egypte refuse la nomination de tout attaché militaire dans les chancelleries étrangères. Ancien stagiaire à l’Ecole de guerre de Paris ayant acquis sa réputation dans la lutte contre la rébellion touarègue, Wonkoye attend une nouvelle affectation.
Le président nigérien a été plus chanceux avec Abdoulaye Mounkaïla, ex-responsable de la Garde présidentielle sous la transition militaire du Commandant Mallam Wanké (1999-2000). Emprisonné pour "atteinte à la sûreté de l’Etat" sousMamadou Tandja (1999-2009), Mounkaïla a été promu colonel dès l’arrivée au pouvoir d’Issoufou, avant d’être aussitôt envoyé, fin 2011, au sein de la Monusco, la force des Nations unies au Congo-K. Même sort pour Maman Souley, ancien membre de la junte du CSRD dirigée par Salou Djibo.
Considéré comme un proche de la famille Tandja, ce colonel a été prié d’aller suivre une formation d’un an à l’Ecole de guerre de Paris. La mise à l’écart la plus significative vise toutefois "la bande du colonel Abdoulaye Badié", numéro deux du CSRD et actuel attaché militaire à l’ambassade de New York. Un de ses proches, le colonel Salif Mody, a été nommé en novembre 2011 à l’ambassade à Bonn (Allemagne), pays n’ayant aucune coopération militaire avec le Niger. Idem pour lecolonel Amadou Diallo, qui doit prendre ses nouvelles fonctions à l’ambassade à Rome.
Autre victime de cette politique de marginalisation, le colonel Abdoul Karim Goukoye, ancien porte-parole de la junte et beau-frère d'Abdoulaye Badié, a posé ses valises à l’ambassade du Niger à Bruxelles. Il est cependant revenu à Niamey temporairement car il n'y dispose pas d'un logement de fonction. Mahamadou Issoufou a par ailleurs promu douze nouveaux généraux, dont dix au sein de l'armée et deux dans la gendarmerie, soit le double des promotions effectuées par Mamadou Tandja en dix ans ! Seulement sept ont une affectation précise. Le général de gendarmerie Lawel Koré gère les renseignements extérieurs.
Moumouni Boureima est, lui, ambassadeur du Niger en Egypte. De son côté, Abdou Kaza est nommé conseiller à la présidence chargé de la sécurité nationale. Quatre généraux occupent des fonctions militaires (chef d’état-major, inspection des armées, chef d’état-major adjoint…). Evoluant dans un environnement de plus en plus incertain, le président nigérien n’a toujours pas réglé le sort des cinq autres toujours sans affection.
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