Assan Midal
France 24 Observer
Entre islamistes et indépendantistes touaregs, la guerre des symboles est déclarée dans le nord du Mali
Un Touareg enlève l'étiquette d'une entreprise malienne à Tombouctou.
Depuis la déclaration d’indépendance de l’Azawad, Assan Midal, un de nos Observateurs touaregs sillonne les grandes villes du nord du Mali. Des villes divisées entre les zones tenues par le MNLA, mouvement des rebelles touaregs indépendantistes et celles contrôlées par des groupes islamistes. Sur place, chacun marque peu à peu son territoire.
Entre fin mars et début avril, les forces indépendantistes touaregs, ainsi que des groupes islamistes, ont mis en déroute une armée malienne désorganisée par le coup d’État militairequi a renversé l’ancien président Amadou Toumani Touré, le 22 mars. Au terme de cette avancée fulgurante, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a proclamé unilatéralement l’indépendance de l’Azawad le 6 avril. Une déclaration unanimement condamnée par la communauté internationale.
Aujourd’hui, les principales villes du nord du pays sont aux mains des rebelles touaregs (MNLA), mais aussi de groupes d’islamistes radicaux parmi lesquels Ansar Dine, le Mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), les Nigérians de Boko Haram ou encore Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Des violences ont été signalées dans les principales villes occupées et notamment à Gao, où des bars ont été détruits et des églises vandalisées. Selon l’ONU, plus de 268 000 Maliens ont fui les violences et une large moitié est actuellement réfugiée à l’étranger.
À Bamako, la capitale, un pouvoir civil a repris ses droits après l’investiture du président par intérim Dioncounda Traoré le 12 avril dernier. Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a formé mercredi son "gouvernement d’union nationale" dont la priorité est de résoudre la crise dans le nord du pays. Quelques jours plus tôt, il s'était déclaré prêt à négocier avec les groupes armés, mais avait exclu toute discussion "avec le couteau sous la gorge".
CONTRIBUTEURS
"Les rebelles sont actuellement en train de se débarrasser de tout ce qui a trait à l’État malien"
Assan Midal est guide touristique et fondateur de l’organisation Ap-Imidiwan qui milite pour la scolarisation des enfants nomades. Il soutient le MNLA.
Toutes les photos ont été prises par notre Observateur, Assan Midal.
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