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AQMI propose la libération d’Abou Qatada contre celle d’un otage britannique
LE MONDE
lundi 30 avril 2012
Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) s’est dit prêt, dimanche 29 avril, à libérer un otage britannique si Londres accepte d’extrader l’imam radical Abou Qatada "Al-Filistini" vers le pays de son choix, rapporte SITE, un centre américain de surveillance des sites islamistes.
Stephen Malcom, un Britannique de 37 ans ayant aussi la nationalité sud-africaine, a été enlevé en novembre 2011 au Mali.
AQMI, qui déclare suivre depuis des années le cas d’Abou Qatada, avertit que la Grande-Bretagne ouvrira "la porte de l’enfer" pour ses ressortissants si elle l’extrade vers la Jordanie. Abou Qataba est présenté par les autorités britanniques comme l’un des membres les plus dangereux du "Londonistan", la mouvance islamiste radicale implantée dans la capitale britannique.
Condamné, en son absence, en 1998, en Jordanie, à quinze ans de travaux forcés pour préparation d’attentats, il a aussi été condamné à mort en 1999 pour avoir planifié des attaques contre les intérêts américains en Jordanie. Agé de 51 ans, il a passé une grande partie des six dernières années en prison au Royaume-Uni malgré l’absence d’inculpations.
En janvier, il avait été libéré et placé en résidence surveillée à la suite d’un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) estimant que son extradition vers la Jordanie violerait ses droits à un procès équitable.
Le 17 avril, Abou Qataba a de nouveau été arrêté à son domicile londonien, la Grande-Bretagne ayant décidé de relancer la procédure d’extradition après avoir reçu les assurances d’Aman qu’il bénéficierait d’un procès équitable. Le 18 avril, la CEDH a une nouvelle fois bloqué cette extradition après la demande de son avocat de réexamen du dossier.
En juin 2009, AQMI avait annoncé pour la première fois l’exécution d’un otage occidental, le touriste britannique, Edwen Dyer, qu’elle détenait depuis cinq mois. AQMI, qui réclamait que Londres libère Abou Qataba, avait justifié cet assassinat par le fait que le gouvernement britannique ne répondait à ses exigences. A l’époque, le premier ministre Gordon Brown avait rappelé le principe de la Grande-Bretagne de ne "jamais accepter les demandes des terroristes ou de payer des rançons".
AQMI détient actuellement dix otages occidentaux, parmi lesquels sept Français - cinq collaborateurs du groupe Areva enlevés en septembre 2010 à Arlit (Niger) et deux géologues enlevés à leur hôtel au Mali en novembre 2011 -, ainsi qu’un Suédois et un Néerlandais, enlevés à Tombouctou en même temps que le Britannique Stephen Malcolm. Un Allemand, appartenant à ce même groupe de touristes, avait été tué en tentant de résister à son enlèvement.
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