La France veut éviter la constitution d’un Etat terroriste au Sahel
Le Monde.fr avec AFP | 13.04.2012 à 10h16
Après la prise de contrôle du nord du Mali par des rebelles touareg et groupes islamistes, le président français, Nicolas Sarkozy, estime qu’il faut « tout faire » pour éviter que ne se forme un « Etat terroriste ou islamique » au Sahel.
« Je ne pense pas que ce soit à la France« d’intervenir militairement, a-t-il déclaré sur I-Télé. Il a toutefois ajouté que la France, ancienne puissance coloniale au Mali, pouvait « aider » une telle opération. « Il y a la Cédéao [Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest], c’est-à-dire l’organisation des Etats de la zone, avec la Mauritanie, avec le Niger, avec l’Algérie, qui a un grand rôle à jouer, il y a la décision que peut prendre l’Union africaine, il y a la décision que doit prendre le Conseil de sécurité » de l’ONU, a-t-il ajouté.
« LA FRANCE PEUT AIDER MAIS ELLE NE PEUT PAS ÊTRE UN LEADER »
« La France est prête à aider mais elle ne peut pas être leader pour un certain nombre de raisons qui appartiennent d’ailleurs à l’histoire coloniale de la France », a poursuivi le président, « dans cet endroit du monde, ce n’est pas à la France de lefaire, la France peut aider mais elle ne peut pas être un leader ». « Il faut respecterles frontières du Mali (…) il faut travailler avec les Touareg pour voir comment ils peuvent avoir un minimum d’autonomie », a-t-il également jugé.
La France a, comme l’ensemble de la communauté internationale, condamné la récente déclaration unilatérale d’indépendance du Nord-Mali par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Nicolas Sarkozy s’est par ailleurs « réjoui que les choses progressent au Mali où l’ordre constitutionnel petit à petit revient, puisque c’est le président de l’Assemblée nationale qui est devenu le président par intérim et que des élections vont avoir lieu ».
Dans un entretien au journal Libération publié vendredi, François Hollande, favori de la présidentielle française des 22 avril et 6 mai, écarte lui aussi toute intervention militaire française au Mali, jugeant que « c’est aux Africains de le faire ».« Si l’ONU le demande, nous verrons bien », a-t-il toutefois ajouté, estimant que« pour l’instant, la pression (internationale) a déjà été utile puisqu’il y a un processus politique qui est revenu au Mali ».
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