lundi 16 avril 2012


GAO: Bilal Ag Acherif annonce la fermeture prochaine des frontières

GAO: Bilal Ag Acherif annonce la fermeture prochaine des frontières
Hier dimanche dans l’après-midi à Gao, le Secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Acherif, a animé une conférence de presse. Point de presse au cours duquel il a fait savoir, entre autres, que le Mouvement «procédera sous peu à la fermeture des frontières de l’Azawad». Selon nos sources, Bilal Ag Acherif a appelé tous les cadres de Gao, ou plutôt ceux de l’Azawad, à «se préparer pour occuper les nouveaux postes qui seront bientôt créés».
Le samedi 14 avril, sur la place de l’indépendance de Gao, c’était le meeting d’information sur les actions que le MNLA compte mener dans les jours à venir. Selon certaines personnes contactées dans la capitale des Askias, plusieurs leaders du Mouvements étaient présents, comme l’ex-haut fonctionnaire du ministère chargé du Développement de la Zone Office du Niger, Hassan Ag Mehdi, désormais chargé de la sécurité dans la ville, l’ex-chargé de mission d’ATT, Eglese Ag Ouffene, ou encore le Colonel Najim. Selon toujours les informations recueillies auprès des quelques rares habitants qui restent encore à Gao, les membres du MNLA avaient, la veille du meeting, fait du porte à porte pour exhorter les uns et les autres à s’y rendre. «Nous sommes venus écouter ce qu’ils voulaient nous dire, sans être convaincus du bien fondé de leurs idées. Nous sommes surtout sortis car nous avions peur des éventuelles représailles», a affirmé l’un de nos interlocuteurs. Un autre d’ajouter «de son côté, Ansar Dine essaie de rencontrer les chefs religieux, mais le message ne passe pas. Ces islamistes ne peuvent pas venir nous apprendre comment prier. Avant même que certains ne viennent au monde, beaucoup d’entre nous pratiquaient déjà la religion musulmane».
Nord Mali : Iyad et la longue quête du statut de «Chef»
Depuis quelques mois, Iyad Ag Aghaly se fait appeler «Cheikh» par ses proches. Une distinction assez symbolique dans le milieu des islamistes, qui prouve qu’il a atteint le grade suprême. Mais la route a été très longue pour atteindre cet objectif!
En effet, sans entrer dans tous les détails, la lutte d’Iyad pour atteindre ce niveau  a débuté dès les années 90. Pendant les différents régimes, il a tenté d’asseoir sa suprématie, tant au sein de sa fraction qu’au niveau des autorités administratives. C’est sous ATT qu’il a eu le vent en poupe. D’abord au sein de la hiérarchie militaire, à Kidal, où il a usé de ses relations avec l’ex-Président de la République pour «placer ses gens». Si certains n’ont pas compris en son temps pourquoi on avait nommé un certain Ba Moussa  à la tête des unités spéciales de Kidal, après qu’il eut attaqué cette même ville, le 23 mai 2006, voilà l’explication. Si d’autres n’ont pas, jusqu’à aujourd’hui, accepté que l’ex-gouverneur, Alhamdou Ag Ilyenne, ou encore le Colonel Gamou, soient appelés à d’autres fonctions, alors qu’ils étaient des éléments essentiels dans système administratif de Kidal, voici une autre explication.
Bref, de fil en aiguille, Iyad a, pendant près de 10 ans, joué aux échecs avec Koulouba. Après avoir fait un tour en Arabie Saoudite et en Afghanistan, entre autres, il revient au Mali pour créer un mouvement qu’il veut singulier et décide de combattre ses deux ennemis jurés: le Colonel Gamou, qui a toujours fait barrage à ses ambitions et à celles de son clan et ATT, qui a donné la possibilité à Gamou d’imposer sa loi sur «le territoire d’Iyad».
Iyad Ag Aghaly a fait partir ATT. Il a fait reculer le Colonel Alhaji Ag Gamou, sans pouvoir le capturer ou le tuer comme il se l’était juré. Actuellement, au sein de sa fraction, il veut être le seul interlocuteur avec le Mali, la sous-région et la communauté internationale. C’est son projet et il est en train d’en poser les jalons. Ce qui explique les nombreuses concessions qu’il a déclaré être prêt à faire.
Prisonnier de guerre : Bientôt à Bamako
Le mouvement islamique Ansar Dine a libéré, le samedi 14 avril, 160 éléments des forces armées et de sécurité faits prisonniers lors des combats d’Adiel Hoc et de Tessalit. «Nous avons libéré 160 prisonniers militaires depuis vendredi. Nous avons commencé à les regrouper. Aujourd’hui, ils sont entre les mains des autorités maliennes. Nous avons fait ça au nom de Dieu», a affirmé Moussa Ag Hama, un proche du chef militaire d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly.
Au moment où nous mettions sous presse, les prisonniers, parmi lesquels il y a plusieurs femmes porteuses d’uniforme, se trouvaient à Sévaré et devaient très prochainement arriver à Bamako. Rappelons que la semaine dernière ce sont 204 autre éléments des force armées et de sécurité qui sont revenus de Kidal, via Niamey et Ouagadougou.
Caravane humanitaire  : Cri de cœur gagne son pari
Contrairement à la Coordination des Ressortissant du Nord (COREN) et des nombreuses associations et partis politiques qui marchent, crient et, surtout, qui lorgnent plutôt des postes politiques, le Collectif Cri de Cœur pour le Nord vient de gagner son pari: faire parvenir à Gao et à Tombouctou des produits de première nécessité (matériel médicaux, vivres, médicaments).
Partie de la Tour de l’Afrique, le vendredi dernier, la caravane est entrée dans la ville de Gao le samedi 14 avril et a été accueillie par les notabilités, ainsi que les émissaires du MNLA et d’Ansar Dine. A Tombouctou, la caravane est arrivée hier dimanche et a reçu le même accueil.
Il faut noter que, depuis quelques semaines, le Collectif Cri de Cœur pour le Nord, à travers plusieurs activités publiques (marche, pétition, sit in et autres) apporte son soutien sans faille aux populations sinistrées du Nord. Une belle leçon de pragmatisme et de courage, à l’endroit de tous les opportunistes qui restent à Bamako pour se lancer dans un verbiage inutile.

Rassemblées par Paul Mben  

    du   16 avril 2012.

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