dimanche 15 avril 2012

communiqué de L'Association des réfugiés victimes de la Répression de l’AZAWAD (ARVRA)

Le Mali ne connaîtra une paix durable que lorsqu’il aura l’humilité de se regarder en face, et le courage d’exiger de la classe politique (toutes générations confondues) qui l’a dirigé depuis son indépendance qu’elle lui permettre de connaître son histoire, en vue de l’assumer.
Tant de questions ! Jugez-en :
Que s’est-il passé entre l’USRDA et le PSP ? Que sait-on de la fin tragique de Fily Dabo Sissoko, Hammadoun Dicko et leurs compagnons ?
Qu’est-ce qui diffère Mamadou Konaté de Modibo Keita ?
Que s’est-il passé à Sakoiba ?
Que sait-on de la révolution culturelle de l’USRDA ?
Que taisent les nombreux témoins du putsch de 1968, la lutte sans merci au sein du CMLN ?
Que retenir de la tentative de coup de Diby Silas Diarra ?
Que représente le 26 mars 1991 pour les uns et les autres ?
D’où nous vient cette folie du pillage et de la destruction ?
Quelle est l’histoire réelle des différents scrutins depuis 1992 ?
Qui est Moussa Traoré ?
Qui est Alpha Oumar Konaré ?
Qui est ATT ? Comment s’est-il imposé au reste de la classe politique ? Comment s’est-il fourvoyé dans le recel d’otages et le trafic de stupéfiants? Qui sont ses « âmes damnées » ? Que fait-il de tout l’argent amassé ? Faut-il geler ses avoirs ? ?
Qui fera l’audit du pays pour marquer un seuil nouveau ?
Autant d’interrogations en ce qui concerne « le problème du nord » :
Quelle est la contribution des Berbères à l’empire du Ghana ? À l’empire Songoy ? Au delà des belles épopées (qui ne sont qu’un des matériaux de l’histoire), quelle était la réalité de ces empires ?
Qui étaient les Imaqqichiren ? les Ikatawan ? Qui étaient les habitants de Gao-Saney ?
Outre les Armas, qui sont les autres descendants de l’armée de Djouder ?
Combien de batailles à Toya ?
Qui dominait la Boucle du Niger à l’arrivée des Français ? En quoi consistait cette domination ?
Qui s’est battu à TinBela/ ? Inalabadj ? Gossi ? Baney ? Tahtist ? Adjar ? Qui a été massacré à Tinawarwar/Ngorfouhondou ? Farach ? Filingué ? Ader-n-Bokar ?
Quelle était la composition des troupes coloniales ?
Chebboun et Fihroun étant à peine connus, qui sont Mohamed Ag Awwab, « Ingonna » Ag ….., Mohamed-Ahmed Ag Aljouneydi ?
Qui défendait ce pays contre les Rgueybat ? Qui s’est battu contre eux à TinAycha, à Bosiyyat ?
Qui était Alla Ag Albacher ? Quelles étaient les raisons de sa révolte ? Qui a causé la mort de Daoud, chef des goumiers de Kidal qui a entraîné la poursuite et la mort d’Alla?
En quoi consistait le projet français de l’OCRS ? Quelle fut la réponse d’Attaher Ag Illi ? Qui a persuadé le ministre d’Etat français Hophouet- Boigny de rejeter ledit projet ?
Qui était Mohamed Ali Ag Attaher ? Qui chassé Mohamed-Ali Ag Attaher du Mali ?
Quelle était la participation des « nomades » au jeu politique de la première république ?
Qui représentait Kidal et Ménaka au sein de notre première Assemblée Nationale ?
Quelles sont les raisons de la révolte de Zeyd Ag Attaher ? de celle de Alladi Ag Alla ?
Quel était la mission de Diby Silas Diarra ? Avait-il carte blanche ? Si oui, pourquoi ?
Quel était le tracé de la ligne rouge au nord de laquelle les troupeaux de chamelles étaient mitraillés ?
Qui est mort en poussant « la barrique sans destination » en buvant son urine ?
Qui a été exécuté pour prouver que les marabouts ne pouvaient rien contre les balles ?
Combien d’exécutions à Kidal, devant un public comprenant des enfants ?
Combien d’enfants naturels de cet officier à Kidal ?
Quels officiers ont eu le courage de signifier leur désaccord avec sa barbarie ?
Pourquoi le Président Konaré le mentionne-t-il comme un héros, dans un discours prononcé un 22 septembre à Kidal ?
Quel a été le rôle du lieutenant Zoulbeyba dans la lutte contre la première rébellion ?
Qui a documenté les ravages des sécheresses de 1965-1974 ? Qui a documenté le détournement de l’aide reçue au titre de ces calamités ?
Où sont les populations chassées du pays par ces sécheresses ? Quel est leur nombre ? Dans quelles conditions vivent-elles dans les pays hôtes ? Pourquoi ne sont-elles pas revenues au pays ?
Pourquoi les « rebelles » arrêtés en 1963 n’ont-ils été jugés qu’en 1977 ?
Reconnaît-on à l’UDPM de Moussa Traoré l’ouverture politique faite aux « nomades » ?
Que disait, en 1990, l’officier Siaka Koné aux gens de Tawardé, d’Atlik ?
Qu’a répondu Attaher Ag Bissada, membre de la Commission de bons offices, au Président Traoré lorsque celui-ci lui exprima ses condoléances et ses regrets pour Atlik ?
Pourquoi le massacre de Léré ? Qui l’a perpétré et qui l’a ordonné ? Qui s’en est ému ?
Qui, un vendredi et jour de Arafat, a traîné le cadavre d’un pauvre Targui jusqu’à la mosquée de Djingareyber ? Qu’a dit l’imam de la mosquée ?
Qui s’est employé à faire tuer les Arabes de Tombouctou de 1991 à 1994? Qui les a tués, laissant parfois les corps sans les enterrer ? Qui a fait l’effort de documenter cette horreur ? Que sont devenus ses auteurs ? Que sont devenus les porte-clefs faits « d’oreilles rouges » qu’un officier envoyait à ses belles de Bamako ?
Qui a perpétré le massacre de Gossi, en 1992? Qui connaît « Gandhi » qui faisait partie des tués ?
Qui a tué les gens de Dofana ? le Suisse Berbérat et ses deux collaborateurs maliens ? Pourquoi ? Qui a reconnu les efforts de Mohamed Ag Ahmed pour la paix, malgré la mort des siens ?
Qui était Mohamedoun Ag Hamani ? Qui a voulu son meurtre et qui l’a tué ?
Qui a créé la coordination des sous-officiers et hommes de rang ? Dans quel but ? Que doit le Mali à Boubacar Sada Sy ?
Qui a créé Gandakoy ? Qu’a fait cette milice ? Quel impact sur la rébellion et sur le lien social ?
Qui a évalué les pertes des uns et des autres pendant cette période ?
Qui connaît les noms de ceux qui ont résisté à la haine et préservé le lien social pendant ces années sombres ?
Pourquoi des « bandits armés » font-ils davantage preuve de retenue qu’une armée nationale ?
Pourquoi un coup de feu à Ménaka déclenche-t-il des exactions sur des Touaregs et Arabes à Bamako ?
Pourquoi le Mali donne-t-il encore et encore raison à Ahmada Ag Bibi lorsqu’il dit, en substance, à ses pairs de l’Assemblée Nationale : « Je suis rebelle fils de rebelle ; je me suis donné au Mali, mais il n’a pas voulu de moi » ?
Pourquoi le peuple malien ne s’est-il pas investi pour créer un cadre de dialogue indépendant de celui du gouvernement ?
Comment, en toute sérénité, expliquer aux Maliens les notions d’ « unité nationale » et «intégrité territoriale » ?
Comment mettre les Maliens en garde contre les va-t-en-guerre de meeting ou d’internet?
Pourquoi le Président Dioncounda Traoré se sent-il obligé de parler de « guerre implacable » ?
Nous avons posé ces quelques questions, dont nous n’avons certainement pas toutes les réponses, non pas pour rouvrir des plaies, mais pour dire que le temps de la négation est fini. Vivement celui d’un dialogue sincère, intelligent et constructif.
Le courage et l’effort de ce dialogue n’incombent pas aux seuls belligérants du moment, mais à nous tous. Cette crise-ci représente un seuil nouveau : le mensonge et les ruses ont atteint leurs limites, seules la vérité et la sagesse nous permettront de renouveler notre volonté de vivre …. ensemble ou en bons voisins.
Signé : Vendredi le 12 Avril 2012

Association des réfugiés victimes
de la Répression de l’AZAWAD (ARVRA)

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