dimanche 15 avril 2012


  • L'heure est grave, un ami arabe sous-couvert d'anonymat et habitant à Bamako vient de m'envoyer ce message:
    "Cher cousin,
    A toi mes nouvelles en echange des tiennes. Comme tu le sait Bamako est telle que tu me l'avait augurer il y à trois mois. Tu es parti du pays alors que te le deconseillait, à présent j'approuve ton choix. Je suis depassé, ma sécurité me préoccupe, tous ce que je fait est contrôlé minitieusement; de mes paroles à mes actes. A force d'être vigilent et prudent ma cervelle s'enlasse.
    Mon quotidien se résume à être cloîtrer dans le quartier car c'est le seul endroit où je suis malien. Je n'ose m'aventurer dans des zones où je ne suis pas connu par peur d'être soupçonner d'être rebelle ou terroriste mais jamais de malien. A ce que je sache ni les rebelles ni les groupes islamistes ne se sont attaqués aux sonrhais parcequ'ils sont noirs. J'ai toujours eu d'excellents rapports avec tous; clairs ou noirs. Mais la prise des trois villes à boulversée les rapports sociaux entre clairs et noirs. La stigmatisation des races claires s'est accentuée dans tous le sud et a gagner Bamako. Personnellement j'ai eu l'occasion de faire quelques remarques que je vais partager avec toi.
    Les plus aimables mais minoritaires se contentent d'un regard exprimant de la pitié ou d'une remarque du genre "tout ça lâ c'est la faute de nos dirigeants". L'opinion de certains est d'interprétation sociologique ou religieuse qui reconnait à tous peuples de contenir à la fois des bons et des mauvaix gens. Par contre les partisants de la violence disent des arabo-touaregs qu'ils sont tous truyants et criminels. J'en ai rencontré et leur première reaction est de dire "ont va tous vous égorgés" et là en pleine ville je suis contraint d'être patient et plaisantin ou voir aimable,en devenant aussi violent je risque d'être assaillit par les temoins. Le fléau va de mal en pire.
    L'afflux des communautés Sonrhais, Peulhs et Bambara vers le sud à creuser davantage le fossé de la haine à l'endroit des populations arabo-touaregs. Cher cousin ce qui m'a le plus desesperé et appeuré reste les propos d'un des putchistes. En effet le 11 Avril j'ai été stupéfié par le capitaine Samba Coulibaly qui dit :«La menace existe. Nous surveillons tous les Touaregs. Si un seul d’entre eux tire un coup de fusil ici, ce sera son dernier. S’ils conduisent des opérations terroristes, nous riposterons. Dans cette éventualité, les Blancs seront menacés car ils seront amalgamés avec les Touaregs». Voilà mes inquiètudes quant'a la situation que je vît à Bamako après ton depart que je n'approuvait pas. Et voilà que l'avenir donne raison à tes prédications.
    Privé du droit au respect de sa personne, du droit au travail, de la liberté de penser, de la liberté d'aller et venir bref des libertés fondamentales. 
    Mes voisins et mes amis me rassure plus que l'État, tant sur le plan social que sécuritaire. Se sont eux qui me reconnaisse comme l'un d'eux. 
    Je prie Dieu de m'aider à te rejoindre en toute quiètude.
    Mon espoir c'est Allah"..

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