samedi 9 avril 2011

OULD KABLIA À IN GUEZZAM

OULD KABLIA À IN GUEZZAM


Le sens stratégique d’une visite
http://www.lexpressiondz.com/article/2/2011-04-09/88070.html

09 Avril 2011
La bande frontalière algéro-nigérienne implique aussi la zone du Tassili qui suscite l’intérêt de plusieurs puissances étrangères.
Devenue un espace de transit presque incontournable des réseaux terroristes et de différentes organisations qui s’adonnent à tout genre de trafics, la bande frontalière algéro-nigérienne inquiète.

Cette région considérée comme le talon d’Achille de la sécurité, a d’ailleurs fait l’objet de la visite du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales Daho Ould Kablia. Des sources bien informées ont rapporté qu’un contingent de plusiuers milliers de soldats est actuellement mobilisé pour sécuriser cette partie de notre frontière. Très riche en ressources naturelles, constituant le second champ pétrolier après Hassi Mesaoud, la région est habitée par des Touareg. Ces derniers subissent quelques influences qui sévissent dans la région et particulièrement des agents de la Jamahiriya libyenne.

La bande frontalière algéro-nigérienne implique aussi la zone du Tassili qui suscite l’intérêt de plusieurs puissances étrangères qui tentent, aujourd’hui, de brouiller le puzzle algéro-libyen pour en reconstituer une nouvelle carte visant à diviser l’Algérie. Nos sources qui ont eu une lecture claire et vérifiable sur le terrain n’ont pas manqué de dire en termes clairs que «pour sauver l’intégrité de l’Algérie il faut sauver le Sud». C’est dans ce cadre bien défini, que l’engagement de l’Etat à la faveur des visites du président de la République et du ministre de l’Intérieur, s’annonce déterminant.

D’abord, pour sortir la région de son isolement par des projets d’investissements et le développement socioéconomique, mais aussi une coopération algéro-nigérienne pour une meilleure maîtrise du contrôle des frontières. Dans ce contexte, il est important de rappeler que la coopération entre les deux pays s’est traduite sur le terrain ces dernières années, par la mise sur rail de la commission bilatérale transfrontalière. Cependant, cela reste insuffisant dans la mesure où la région qui constitue une zone du Sahel demeure l’eldorado incontrôlable en raison de son étendue et de son relief, pour s’approvisionner en munitions et en vivres ou pour écouler des marchandises. Devant cette menace accentuée par les événements en Libye, le ministre de l’Intérieur qui s’est rendu lors de sa visite au poste frontalier d’In Guezzam, souligne qu’il est impératif de renforcer la sécurité dans la région en soulignant: «L’Algérie doit améliorer la sécurité à ses frontières en raison de la situation en Libye qui peut être exploitée par des ennemis du pays.»

Des propos qui dévoilent les visées séparatistes entre le sud et le nord algérien. L’Etat en appelant les habitants de la région à la vigilance en dit plus sur les craintes de l’Algérie.

Dans ce contexte le ministre ajoute: «Les habitants des régions frontalières et par les relations qu’ils entretiennent avec les citoyens des pays voisins peuvent jouer un rôle dans la sécurisation des frontières.»

Le ministre pour se rapprocher de la population présidera, après une réunion avec les autorités locales axée sur l’amélioration des conditions de travail et d’astreinte des fonctionnaires qui exercent dans un environnement difficile, une rencontre avec les représentants de la société civile de la région dans le but de leur transmettre les «chaleureuses salutations» du président de la République, leur faire part des décisions arrêtées au titre du programme complémentaire de prendre connaissance des autres préoccupations de l’ensemble des habitants de cette agglomération frontalière et d’étudier toutes les possibilités de leur prise en charge dans les meilleurs délais possibles.

Le ministre consultait a priori une population consciente car les représentants des communautés touarègues assurent de leur soutien indéfectible. Cela étant, l’insurrection en Libye continue d’alimenter les inquiétudes de l’Algérie et des pays limitrophes en raison des armes qui circulent entre les membres d’Al Qaîda. «Il y a là un très grand danger de voir Al Qaîda au Maghreb devenir l’une des armées les plus fortes du Sahel, beaucoup d’armes sont tombées dans les mains des terroristes, surtout des missiles sol-air après le pillage des casernes du régime de El Gueddafi», rapporte l’AFP citant des sources sécuritaires. Ce qui ne constitue en rien une nouvelle pour l’Algérie qui n’a eu de cesse d’interpeller l’opinion internationale, notamment sur les risques gravissimes que pouvait engendrer l’intervention militaire coalisée contre la Libye.

Des craintes confirmées par d’autres capitales occidentales. «La menace est réelle, elle n’est pas du tout exagérée», selon Eric Denécé, directeur du Centre français de recherches sur le renseignement (CFR) qui vient d’effectuer une mission à Tripoli en compagnie notamment de l’ancien patron de la DST, Yves Bonnet. Et au-delà de la menace des armes et d’Al Qaîda, des spécialistes ont mis en garde depuis Dakar contre les opérations de blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest. Maintenant qu’Al Qaîda a réussi à avoir de l’avance, les craintes exprimées dans ce sens sont aussi réelles.

Ikram GHIOUA



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