samedi 30 avril 2011

Libye : Sous les bombes, Kadhafi veut négocier


NTERVENTION MILITAIRE EN LIBYE

30 avril 2011, 11h07


Lors d'une intervention télévisée, dans la nuit de vendredi à samedi en Libye, Mouammar Kadhafi a déclaré qu'il ne céderait pas le pouvoir mais qu'il était prêt à négocier avec la France et les Etats-Unis. Au même moment, l'Otan bombardait un bâtiment non loin de là, l'écran a tremblé.
Mouammar Kadhafi, dans les rues de Tripoli le 10 avril dernier, à travers le toit ouvrant de sa voiture
Mouammar Kadhafi, dans les rues de Tripoli le 10 avril dernier, à travers le toit ouvrant de sa voiture SIPA
Mouammar Kadhafi est resté imperturbable. Alors qu'il donnait une allocution télévisée dans la nuit de vendredi à samedi, des bombes de l'Otan ont été larguées sur un site proche du bâtiment de la télévision d'état lybienne, où le colonel se tenait. L'écran a tremblé plusieurs fois durant son intervention télévisée, mais le dirigeant libyen n'a alors pas bougé d'un iota et n'a pas pour autant changé de discours. 
« Personne ne peut me forcer à quitter mon pays et personne ne peut me dire de ne pas me battre pour mon pays », a-t-il déclaré alors que la télévision libyenne a estimé, en clôturant son intervention, qu'il avait été visé en personne vue la proximité des attaques durant son discours. 
Mouammar Kadhafi a aussi appelé les Etats-Unis et la France à négocier. La Libye « est toujours prête à conclure un cessez-le-feu (...) mais un cessez-le-feu ne peut pas venir que d'un seul camp », a donc déclaré le colonel. Plus tôt, il avait pourtant menacé de détruire tout bateau entrant dans le port de Misrata, ville assiégée depuis deux mois par les forces loyalistes, forçant alors les ravitaillements à se faire uniquement par voie terrestre. 
Mais en fin de soirée, vendredi, Mouammar Kadahafi proposait déjà aux rebelles de Misrata, une amnistie à prendre ou à laisser jusqu'au mardi 3 mai. Les troupes de Kadhafi affirment contrôler le port maritime de la ville ce que l’Otan ne confirme pas. Kadhafi a donc exhorté samedi tous les rebelles à déposer les armes, arguant que les Libyens ne devaient pas se battre les uns contre les autres. 

« Pourquoi nous attaquent-ils ? »

Au sujet des forces de l'Otan, le colonel a déclaré : « Nous ne les avons pas attaqués et nous n'avons pas traversé la mer (...) Pourquoi nous attaquent-ils ? ». « Négocions avec vous, les pays qui nous ont attaqués. Négocions », a-t-il martelé.
Des incidents ont par ailleurs éclaté vendredi entre forces kadhafistes et soldats tunisiens au niveau du poste-frontière de Dehiba. Ces incidents ont  fait craindre une propagation de la crise libyenne. « Le sol tunisien est une ligne rouge et personne n'est autorisé à la franchir », a dénoncé Radouane Nouicer, vice-ministre tunisien des Affaires étrangères, sur la chaîne de télévision Al-Jazira. Une traque avait été lancée par les troupes kadhafistes contre les rebelles berbères des montagnes occidentales au sud-ouest de Tripoli, qui avaient fui par milliers vers la Tunisie en passant par le poste de Dehiba.
Le Croissant rouge estime qu’au moins 1.500 personnes ont été tuées depuis le 15 février, début de la révolte des insurgés en Libye.


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