mercredi 27 avril 2011

Vidéo d'Al-Qaïda : les otages français «supplient» Sarkozy de quitter l'Afghanistan

Publié le 27.04.2011, 06h53 | Mise à jour : 11h42

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a diffusé mardi une vidéo contenant des messages des quatre otages français du Niger, suppliant Nicolas Sarkozy de retirer les troupes françaises d'Afghanistan, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes (SITE).
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a diffusé mardi une vidéo contenant des messages des quatre otages français du Niger, suppliant Nicolas Sarkozy de retirer les troupes françaises d'Afghanistan, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes (SITE).Zoom
Dans une vidéo diffusée mardi par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), les quatre otages français détenus depuis sept mois «supplient»  de retirer ses troupes d'Afghanistan. Premier à réagir ce mercredi matin, , ministre des Affaires européennes, a opposé une fin de non-recevoir aux terroristes.  Ce ne sont «pas des preneurs d'otages qui dictent la politique étrangère de la France», a-t-il affirmé sur RMC et BFM-TV. «La première tâche, c'est d'expertiser cette vidéo, notamment de s'assurer que c'est bien une vidéo qui témoigne du fait que nos otages sont en vie.» «La deuxième chose, c'est que nous faisons tout pour faire en sorte qu'ils soient libérés», a-t-il ajouté.

Ce montage de photos et de sons dure un peu plus de 3 minutes. Dans une sinistre mise en scène, Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Furrer posent à genoux ou assis au sol sous la menace d'hommes armés de Kalachnikov. Se présentant successivement, les quatre hommes prononcent le même texte à quelques mots près : «Nous supplions le président de la République française Nicolas Sarkozy de répondre favorablement à la demande d'Al-Qaïda de retirer les troupes françaises d'Afghanistan. Parce que les Français n'ont vraiment aucun intérêt dans la guerre en Afghanistan.» 

Révélés par le centre américain de surveillance des sites islamistes (SITE), ces enregistrement audios datent des 11, 12 ou 13 avril, selon ce qu'affirment les otages. La France compte quelque 3 800 soldats sur le théâtre des opérations afghan.

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Le 16 septembre 2010, sept personnes, dont cinq Français salariés d'Areva, avaient été enlevés dans le Sahel, à Arlit (Niger). Deux semaines après, Aqmi avait mis en ligne une photo et un enregistrement audio des sept otages. Depuis, le 24 février, trois d'entre eux - une Française, un Togolais ainsi qu'un Malgache - ont été relâchés. Ce geste avait été interprété par des experts comme une volonté de négocier. 

Une source proche de la médiation en cours avait répété la semaine dernière qu'Aqmi exigeait le départ des soldats français d'Afghanistan en plus d'une demande de rançon de 90 millions d'euros formulée en mars. Une requête rejetée par Paris. En novembre, dans un enregistrement diffusé sur la chaîne de télévision du Qatar Al-Jazira, le chef d'Aqmi, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, avait déclaré : «(Si vous) voulez que vos citoyens qui sont prisonniers chez nous soient sains et saufs, alors vous devez vous dépêcher et retirer vos soldats d'Afghanistan selon un calendrier précis que vous rendrez public.»

Dans un message audio, Oussama ben Laden lui-même avait déjà averti fin octobre que la France ne connaîtrait pas la sécurité tant qu'elle ne retirerait pas ses troupes d'Afghanistan et ne mettrait pas un terme à «ses injustices» à l'égard des musulmans, évoquant notamment la loi interdisant le voile intégral dans l'espace public. Le 21 janvier, dans un message audio, le chef du réseau avait de nouveau lié le sort des otages français au retrait de forces françaises.

Trois Français tués en six mois

Ayant fait allégeance à Al-Qaïda et à son chef Oussama ben Laden, Aqmi a multiplié les enlèvements d'Occidentaux ces dernières années. Le groupe avait annoncé en juillet 2010 l'exécution de l'humanitaire français Michel Germaneau, dont le corps n'a jamais été retrouvé.Deux jeunes Français, Antoine de Léocour et Vincent Delory, enlevés le 7 janvier à Niamey par des ravisseurs travaillant pour Aqmi, ont été tués le lendemain au Mali lors d'une opération militaire franco-nigérienne pour les libérer.
LeParisien.fr 

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