mardi 12 avril 2011

Libye: la rébellion veut le départ Kadhafi, critiques contre l'Otan

12 avril 2011 - 19H41
http://www.france24.com/fr/20110412-libye-rebellion-veut-le-depart-kadhafi-critiques-contre-lotan



La rébellion libyenne a rejeté toute solution diplomatique ne prévoyant pas le départ de Mouammar Kadhafi, tandis que la France et le Royaume-Uni ont exhorté mardi leurs alliés au sein de l'Otan à intensifier leurs efforts pour éviter un enlisement du conflit.
une délégation de présidents africains mandatés par l'UA -- Amadou Toumani Touré (Mali), Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Denis Sassou Nguesso (Congo) et le ministre ougandais des Affaires étrangères, Henry Oryem Okello -- est venue plaider en faveur d'un cessez-le-feu dans le cadre d'une "feuille de route" acceptée dimanche par M. Kadhafi.
Au lendemain de son échec à Benghazi, l'UA a lancé "un appel pressant au CNT à coopérer pleinement, dans l?intérêt supérieur de la Libye". AFP - La rébellion libyenne a rejeté toute solution diplomatique ne prévoyant pas le départ de Mouammar Kadhafi, tandis que la France et le Royaume-Uni ont exhorté mardi leurs alliés au sein de l'Otan à intensifier leurs efforts pour éviter un enlisement du conflit.
"Nous n'accepterons aucune initiative pour un règlement politique si le départ de Kadhafi et de ses fils de Libye ne figure en tête" d'un éventuel accord, a déclaré mardi un porte-parole de la rébellion, Mahmoud Chammam.

Lundi soir, le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, avait déjà rejeté en ces termes un cessez-le-feu proposé par l'Union africaine (UA) et accepté dimanche par le colonel Kadhafi.
Cette position sera sûrement discutée mercredi à Doha lors de la réunion du Groupe de contact sur la Libye, créé fin mars à Londres pour piloter le volet politique de l'intervention internationale, et qui compte une vingtaine de pays et d'organisations régionales et internationales.
L'UA proposait la cessation immédiate des hostilités, un acheminement de l'aide humanitaire et le lancement d'un dialogue en vue d'une transition, mais pas le départ immédiat du dirigeant libyen, au pouvoir depuis plus de 40 ans et confronté depuis mi-février à une rébellion sans précédent.
Selon un dernier bilan du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), près de 500.000 personnes ont fui les violences en Libye.

Mardi, un représentant du CNT a aussi affirmé que les combats avaient déjà fait 10.000 morts, 30.000 blessés et 20.000 disparus.

Le président russe Dmitri Medvedev a estimé, sans nommer Mouammar Kadhafi, que les dirigeants libyens devaient partir "pour donner à leur pays la possibilité de se développer".
Et le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a réaffirmé qu'il n'y avait pas d'avenir "viable" pour la Libye sans un départ de M. Kadhafi, au lendemain de nouvelles déclarations en ce sens de Washington.
Le fils du dirigeant libyen, Seif al-Islam, a cependant jugé "vraiment ridicule" de "parler du départ" de son père.
Parallèlement, la France et le Royaume-Uni ont pressé mardi les autres pays de l'Otan intervenant en Libye d'intensifier leurs efforts, sans parvenir à rallier tous leurs partenaires.
Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a déploré que Paris et Londres supportent "l'essentiel" de l'effort de la coalition internationale.
M. Hague a plaidé pour "maintenir et intensifier nos efforts au sein de l'Otan", tandis que son homologue français Alain Juppé a affirmé que l'Otan ne jouait "pas suffisamment" son rôle.
Mais plusieurs alliés comme l'Espagne et l'Italie ont exprimé des réserves. Une intensification "n'est pas nécessaire, l'action de l'Otan se déroule bien", a ainsi estimé le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires européennes, Diego Lopez Garrido.
"Avec les moyens dont nous disposons, nous faisons un bon travail", a assuré le général Mark van Uhm, chef des opérations conjointes de l'Alliance.
"Nous savons que nos frappes font leur effet. Les forces pro-Kadhafi ne peuvent pas combattre où elles veulent, comme elles veulent, et elles ne peuvent pas utiliser les armes qu'elles veulent", a-t-il ajouté.
Selon lui, les forces gouvernementales pourraient désormais favoriser des tactiques de harcèlement "afin d'user l'opposition psychologiquement plutôt que de chercher à gagner du terrain, en particulier dans l'est".
Sur le terrain, trois civils ont été tués lundi par des tirs des pro-Kadhafi à l'ouest d'Ajdabiya (est), ville stratégique à 160 km au sud de Benghazi, reprise par les rebelles au terme de violents combats qui ont fait une cinquantaine de morts ce week-end.
La ville était relativement calme mardi matin, même si la fébrilité régnait parmi les insurgés, selon un journaliste de l'AFP. Un simple coup de feu a ainsi déclenché une chasse au sniper chaotique qui s'est soldée par un blessé chez les rebelles... victime d'un tir ami.
L'autre point sensible restait Misrata, bastion rebelle à 200 km à l'est de Tripoli bombardé depuis sept semaines. Dans le centre-ville, livré à la guérilla urbaine, les façades étaient criblées d'impacts et les voies obstruées d'engins détruits, selon un journaliste de l'AFP.
"Des combattants, nous en avons assez. Plus de 500. Ce qu'il nous faut, ce sont des armes modernes (...). Avec de vraies armes, nous les chasserions de Misrata en quelques jours", a assuré un rebelle se présentant comme l'un des chefs.
L'Organisation internationale pour les migrations (OMI) a envoyé un bateau vers Misrata pour tenter d'évacuer les milliers de migrants qui s'y trouvent bloqués. Et les pays européens ont poursuivi les préparatifs en vue d'une mission humanitaire en faveur des 300.000 habitants de Misrata, malgré les menaces de riposte de Tripoli et les hésitations de l'ONU.
Des accrochages ont eu lieu par ailleurs autour de Zenten (non loin de la frontière tunisienne), où les rebelles tentaient d'empêcher les forces pro-Kadhafi de couper les communications entre les localités de cette zone montagneuse à majorité berbère.

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