dimanche 31 janvier 2010

L’ancien chef rebelle Touareg IYad Ag Aghali peut-il sauver l’otage ?




Photo: shimronletters.blogspot
L’Indépendant, 30/01/2010
Mali
Enlevé le 26 novembre, Pierre Camatte risque d’être exécuté demain dimanche par Al Qaïda au Maghreb islamique

dimanche 31 janvier 2010

Le Français Pierre Camatte, président de l’association Gérardmer-Tidarmene, qui a été enlevé le 26 novembre 2009, à Ménaka, par le groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) pourrait être exécuté demain dimanche si les doléances des ravisseurs, ne sont pas satisfaites. En effet, les éléments de AQMI avaient lancé le 10 janvier un ultimatum de 20 jours pour le versement d’une rançon et la libération de leurs camarades détenus par les autorités maliennes et mauritaniennes.

C’est demain, dimanche 31 janvier qu’expire en principe l’ultimatum lancé par le groupe AQMI par rapport à Pierre Camatte.

Ainsi, depuis le début de cette semaine, l’affaire qui était passé au second rang pour raison de la CAN 2010, fait désormais la Une de la presse française. Chacun compte sur le bout des doigts les derniers jours de ce demain de tous les dangers.

Malgré l’engagement donné par la présidence malienne de tout mettre en œuvre pour obtenir la libération de l’otage, les uns et les autres sont dans l’expectative si l’on sait que l’aile qui détient l’otage est la plus dure de Al Qaïda et qui avait exécuté un otage britannique.

Selon un porte-parole de la présidence du Mali, contacté hier, l’Etat « met tout en œuvre pour retrouver M. Camatte ».

« Sauf paiement d’une rançon dont le montant n’a pas été divulgué, Al-Qaïda au Maghreb islamique menace toujours d’exécuter Pierre Camatte, l’habitant d’Anould enlevé le 26 novembre dernier dans son hôtel de Menaka. A quelques heures de l’expiration de l’ultimatum lancé à la France il y a vingt jours, fixé au 31 janvier, les négociations se poursuivent en coulisses.

En toute discrétion. Au Quai d’Orsay, c’est un « no comment » invariable qui est opposé à toute question par l’un des porte-parole, Christophe Le Rigoleur. A-t-on des preuves de vie du président de l’association Gérardmer-Tidarmene, 61 ans, enlevé par trois hommes armés, dans le nord du Mali ? Motus. Quid des discussions en cours qui seraient menées par au moins « trois intermédiaires » ? Pas de réponse. C’est la nouvelle stratégie des Affaires étrangères en pareil cas : la discrétion éviterait que la « valeur » de l’otage ne s’envole.

Les seules informations recoupées et récentes font état de la présence au cœur des négociations du Consul du Mali en Arabie Saoudite, Yad Ag Ghali, ancien rebelle touareg et connaisseur de cette « zone grise », frontière entre le Mali et l’Algérie » pouvait –on lire hier sur le site www.mauritanie-web.com. Autant dire que les autorités maliennes et françaises ont opté pour une négociation en douce sans tambour ni trompette et ont fait appel à l’expérience de Yad Ag Ghali, un ancien chef rebelle actuellement diplomate. Celui-ci, ainsi que les autres parties prenantes aux négociations, pourront t-il sauver la tête de l’otage français ? Les jours suivants nous édifieront davantage.

En tout cas, sa libération sera bien appréciée tant par Paris que par Bamako, si l’on se rappelle qu’à la suite de son enlèvement, les autorités françaises avaient appelé leurs ressortissants à ne pas se rendre au nord Mali, à un moment où la saison touristique venait de démarrer. Provoquant, du coup, la colère des ressortissants de cette partie de notre pays.

Faut-il souligner que les groupes d’AQMI issus de l’ex-GSPC algérien, retiennent aussi l’Italien Sergio Cicala et son épouse Philomène Kabouree, ainsi que trois volontaires humanitaires espagnols : Roque Pascual, Albert Vilalta et Alicia Gamez.

Selon toujours le site mauritanien, AQMI exige une rançon de sept millions de dollars (4,8 M€) et la libération de quatre de leurs compagnons emprisonnés en Mauritanie en échange des trois Espagnols comme prix à payer pour la libération de Pierre Camatte.

Youssouf CAMARA

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