lundi 19 avril 2010

Mali: les ex-otages italiens vont bien, Aqmi détient toujours deux Espagnols

Mali: les ex-otages italiens vont bien, Aqmi détient toujours deux Espagnols

(AFP) – Ie 17 /04/2010



BAMAKO — La branche maghrébine d'Al-Qaïda, qui a libéré vendredi un couple d'Italiens qu'elle séquestrait depuis quatre mois dans le désert du nord du Mali, négocie toujours les conditions de la libération de ses deux derniers otages, des Espagnols enlevés fin novembre en Mauritanie.
Les deux Italiens libérés vendredi après-midi quelque part dans le désert malien, ont été officiellement reçus samedi après-midi à Bamako par le président malien Amadou Toumani Touré, a constaté un photographe de l'AFP. Ils devaient ensuite être acheminés directement vers l'Italie.
Sergio Cicala, Italien de 65 ans, et sa femme Philomène Kabouré, 39 ans, de nationalité italo-burkinabé, "se portent tous les deux bien, mais visiblement la femme a mieux supporté la captivité que l'homme", avait auparavant déclaré à l'AFP une source sécuritaire malienne.
Le couple avait été capturé le 18 décembre dans le sud-est de la Mauritanie, alors qu'il se rendait au Burkina Faso à bord d'un minibus immatriculé en Italie. Leurs ravisseurs les avaient ensuite cédés à un groupe d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dans le nord du Mali.
Selon une source proche de la présidence du Burkina Faso, les deux otages sont "restés durant toute leur détention dans le désert malien mais ils se déplaçaient".
Leur sort avait suscité d'autant plus d'inquiétudes qu'ils étaient aux mains d'Abou Yaya Hamane, un lieutenant de l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, responsable de l'assassinat d'un otage britannique en juin 2009.
La cellule de crise installée à la présidence malienne a soutenu, comme à son habitude, qu'"aucune rançon" n'avait été versée" pour cette remise en liberté. "Nous avons fait intervenir les chefs des tribus du nord qui ont joué un rôle important", a dit à l'AFP un officiel au palais présidentiel.
Le médiateur malien qui avait négocié la remise en liberté de l'otage français Pierre Camatte, en février, est de nouveau intervenu.
En échange de la libération des Italiens, les ravisseurs avaient initialement demandé non seulement la remise en liberté de quatre islamistes détenus au Mali - effectivement relâchés le 22 février - mais aussi la sortie de prison de combattants détenus en Mauritanie.
Mais début mars, le Premier ministre mauritanien, Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf, avait affirmé: "Il n'y aura pas de négociations avec ces groupes terroristes et il n'y aura pas d'échange de qui que ce soit contre qui que ce soit". Depuis, aucune libération d'islamistes n'a été annoncée en Mauritanie.

A présent, les islamistes armés retiennent toujours deux Espagnols - Albert Vilalta et Roque Pascual - enlevés le 29 novembre 2009 en Mauritanie, pour lesquels une forte rançon a été réclamée, selon une source proche du dossier.
Ces deux membres de l'ONG Barcelona Accio Solidaria sont détenus par l'un des émirs d'Aqmi, l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, alias Belawar, selon des sources concordantes.
Le directeur de l'ONG des deux Espagnols, Francesc Osan, a jugé que la libération des Italiens était une "bonne" nouvelle en soi. Mais il s'est étonné "que le Français et les Italiens aient été libérés alors qu'ils étaient plus ou moins dans la même situation" que les deux Espagnols.
M. Osan a indiqué à l'AFP n'avoir "aucune" nouvelle de ses deux compagnons, sinon des informations de caractère "général" à savoir que les otages "vont bien" et que le gouvernement espagnol "travaille" à leur libération.

Une source proche de la présidence burkinabè a assuré à l'AFP: "Il y a beaucoup d'espoir pour les Espagnols. Le plus dur, c'était avec l'autre groupe (qui détenait les Italiens). Leur libération n'est qu'une question de temps".



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