lundi 5 avril 2010

Rencontre d’échanges avec les Représentants des Ex Combattants Membres de la CERA

Lundi 05 Avril 2010 10:33-Niger Diaspora




Rencontre d’échanges avec les Représentants des Ex Combattants Membres de la CERA


lundi 5 avril 2010
Mot Introductif de Moustapha Kadi, Coordonnateur du CODDHD
Messieurs les Présidents, Membres de la Coordination de l’ex-rébellion armée (CERA) ;
Mesdames, Messieurs les Membres du BNC/CODDHD ;
Monsieur le Président du Comité des Sages ;
Messieurs, Mesdames les Membres du Comité des Sages ; Mesdames,
Messieurs les Présidents et Représentants des Organisations Membres du CODDHD ;
Honorables Invités ;
Mesdames, Messieurs ;
Chers frères et mes sœurs.

C’est à la fois un honneur et un plaisir de nous retrouver une fois de plus avec les responsables des ex-combattants. Après l’entretien que nous avons eu avec les responsables de l’Alliance pour la Consolidation de la Paix (ACP), dirigée par son Président Monsieur Mohamed Aoutchiki Kriska, il nous est très agréable de recevoir aujourd’hui les Membres de la Coordination de l’ex-rébellion armée (CERA) dans le cadre de la démarche de recherche de solution durable pour le retour de la paix dans notre pays afin de les écouter et d’échanger sur les préoccupations actuelles.
Comme je l’ai dit le 1er avril 2010 dans cette même salle, la paix n’a pas de prix. Pour réconcilier les Nigériens et aboutir à une véritable concorde nationale, personne ne doit être exclus dans ce processus, encore moins un regroupement aussi important que la CERA. Car, je constate immanquablement que vous êtes, au fond, tous les mêmes.
Vous le savez tous, au CODDHD nous n’avons jamais ignoré le rôle joué par le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), moins le rôle joué par le Front Patriotique Nigérien (FPN) et le Front des Forces de Redressement (FFR). En effet, le CODDHD sait que si aujourd’hui les armes se sont tues et que le Nord de notre pays a retrouvé une réelle accalmie permettant à nos braves concitoyens de reprendre progressivement leurs activités, c’est sans aucun doute parce que vous êtes animés par une réelle volonté de contribuer à la restauration de la paix et de la cohésion sociale au Niger. Autant de facteurs essentiels permettant à notre pays dans son ensemble de connaître une atmosphère favorable à l’épanouissement et au progrès de tous ses fils où qu’ils se trouvent.
Honorables Invités ;
Mesdames, Messieurs.
M’interrogeant sur ce que je pourrais vous dire aujourd’hui, j’ai choisi de vous rappeler la mission du CODDHD qui consiste à promouvoir et à défendre les droits humains et la démocratie, autant de conditions sans lesquelles il n’est possible de parler de nation unie et fraternelle.
Je souhaite également vous faire part des sentiments qui sont les nôtres dans cette salle. Messieurs les Membres de la Coordination de l’ex-rébellion armée (CERA), votre initiative d’associer les organisations de défense des droits de l’Homme qui oeuvrent inlassablement pour faire du Niger une entité démocratique et prospère, est à tous égards louable. Cela prouve votre disposition et votre amour réel pour cette patrie que nous aimons tous. Nous savons que vous avez lutté longuement au service d’une cause. Nous découvrons aussi que vous êtes capables de transcender toutes les contingences pour ne prendre en compte que l’intérêt supérieur de la nation et de toutes les populations nigériennes sans aucune distinction subjective. Dans cette voie, il me plait de vous dire que vous pouvez compter sur notre contribution et tout notre soutien pour réaliser conformément à vos préoccupations la mise en œuvre du processus de paix, condition sine qua non à la réconciliation nationale.
Cependant, malgré tout il faut reconnaître que depuis plus d’un an des progrès ont été réalisés, mais si on ne prend garde le virus qui divise les deux ailes sœurs, peut affaiblir les intentions des bonnes volontés. Fort heureusement, nous constatons que les deux parties déclarent toutes qu’elles sont favorables à l’unité des groupes et être disposées à la préservation de la paix retrouvée après tant de sacrifices.
Par ailleurs, de par les renseignements dont nous disposons, il ressort que les différentes ex-résistances armées ayant accepté de déposer les armes, n’ont reçu que des engagements informels relativement à la réinsertion des ex-combattants, alors même qu’elles s’attendaient à la formulation de promesses officielles et transparentes.
En ce qui concerne cet important aspect de revendication, nous confirmons à l’opinion nationale et internationale que le CODDHD est favorable à l’organisation d’un forum national sur la paix au Niger, Forum qui sera placé sous le haut patronage des hautes Autorités afin que nous puissions sans passion discuter de nos préoccupations dans le sens général bien sûr de la recherche de solutions aux contraintes de développement qui assaillent toutes nos communautés nationales quel que soit leur lieu de résidence. Une telle proposition déjà acceptée par l’Alliance pour la Consolidation de la Paix (ACP), si elle rencontre l’agrément de la CERA, peut être soumise par le Comité des Sages au Président du CSRD, le Chef de l’Etat qui s’est déjà engagé dès ses premières déclarations devant la nation à réconcilier les Nigériens, qui d’ailleurs ne peut certainement qu’approuver notre initiative et nous aider utilement à donner au dit Forum une dimension toute exceptionnelle. Ainsi, nous devons d’ores et déjà commencer à réfléchir sur les doléances les plus objectives notamment l’organisation de la vie et la réalisation d’infrastructures minimales dans les zones désertées par les populations afin que celles-ci reprennent leurs activités comme par le passé, la prise en compte des veuves et orphelins des forces de défense et de sécurité et des ex-combattants, d’ailleurs que nous envisageons de rencontrer les représentants dans les prochains jours.
Pour assurer la paix et la stabilité dans le nord du pays, il est indispensable de créer les conditions d’une paix durable. Il revient donc maintenant à l’ACP et à la CERA de saisir les 4000 ex-combattants afin de définir en concertation avec le Gouvernement leurs réinsertions sociales dans leur milieu naturel. Ceci nous conforte dans notre conviction sur notre façon de concevoir l’avenir de la paix au nord.
Pour la mise en œuvre de ce processus et pour vaincre la pauvreté dans le nord, nous demandons d’ores et déjà aux sociétés minières, notamment à la société Areva, d’appuyer l’Etat du Niger, aux partenaires au développement, entre autres le PNUD qui a beaucoup contribué de multiplier ses efforts, aux pays amis à commencer par celui du Guide Libyen Mouammar Kadhafi de nous apporter davantage leur assistance. D’où la nécessité impérieuse de nous mettre en contact avec le Médiateur Libyen afin de prendre ses avis et suggestions.
Aussi, dans ce cadre, lançons-nous un appel au Haut Commissariat pour la restauration de la paix de bien vouloir mettre à notre disposition les conclusions du Forum similaire organisé chez nos voisins Maliens.
Sur ce, nous réitèrons à vous tous nos remerciements pour la confiance que vous placez en notre organisation dans la recherche des solutions aux problèmes importants qui nous préoccupent tous ensemble actuellement. Nous sommes donc très disposés à écouter vos explications afin que nous soyons au même niveau d’information. Je vous remercie de votre aimable attention
Mot de Moustapha Kadi, Coordonnateur du CODDHD à la cérémonie d’ouverture de la rencontre d’information et d’échanges avec les Représentants des Ex Combattants, Niamey jeudi 1er avril 2010

Messieurs les Hauts Responsables de l’ACP ;
Mesdames, Messieurs les Membres du BNC CODDHD ;
Mesdames, Messieurs les Présidents et Représentants des Organisations
Membres du CODDHD ;
Distingués Invités ;
Mesdames, Messieurs.
Je voudrais tout d’abord vous dire notre très grand plaisir de pouvoir accueillir aujourd’hui les Représentants des ex-mouvements armés dans cette salle de Conférence du Centre de Documentation de l’ANDDH qui a toujours servi de cadre de réflexion et d’appels incessants pour un retour de la paix dans notre cher pays, le Niger.
Le 29 mars 2010, le Président de l’Alliance pour la Consolidation de la Paix (ACP), structure constituée de trois anciens fronts armés à savoir le MNJ, le FPN et le FFR nous a saisi de son désir de rencontrer les responsables de nos organisations pour une réunion d’information et d’échanges sur leurs activités relatives au processus de la consolidation de la paix, ce que nous avions accepté volontiers.
Au nom du BNC/CODDHD et de toutes les structures ici présentes, je voudrais féliciter et remercier la délégation de l’ACP pour avoir pensé à nos organisations dans leur recherche de solution consensuelle pour un retour d’une paix durable au nord de notre pays, ce qui est souhaitable pour la réalisation de nos objectifs, mais aussi de la journée de la Concorde nationale que fête tous les ans nos compatriotes chaque 24 du mois d’avril.
Aujourd’hui, notre pays connaît une paix réelle dans sa partie septentrionale qui a longtemps souffert d’une insécurité quasi-permanente au point de paralyser les activités socio-économiques des populations. Nous devons reconnaître que c’est la sagesse habilitée par les premiers responsables des différents mouvements armés qui a privilégié l’intérêt national au détriment de ce qui pouvait diviser les frères d’une même nation. On peut ainsi affirmer que le Niger avance en toute confiance dans la construction de la paix.
Toutefois, il me plait de dire, qu’au moment où toute la nation vit une période exceptionnelle de son histoire avec la fin de la tension politique, consécutive à la violation de nos textes fondamentaux, nous constatons que de légères divergences opposent encore des fractions des ex-combattants. En effet, nous prenons la parole au moment où une autre structure visant les mêmes objectifs que l’ACP dénommée « Coordination de l’ex-rébellion armée (CERA) composée aussi des éléments du MNJ et du Front Patriotique Nigérien (FPN) voit le jour.
Mesdames, Messieurs ;
Le Niger peut-t-il demeurer fragilisé par des comportements qui ont entretenu pour une large part la pauvreté et les malheurs de nos populations ? Comme tout acteur soucieux du devenir de notre pays, nous invitons les ex-mouvements de s’éloigner des signes de la discorde. D’ailleurs, nous pensons qu’ici c’est le lieu pour nous de jouer pleinement notre rôle de société civile et d’organisations de défense des droits de l’Homme dont la finalité est de réconcilier et de contribuer à rassembler les Nigériens de toutes obédiences en vue d’œuvrer en symbiose dans le sens de l’intérêt général.
Nous considérons que le recours par l’ACP aux structures de bonne volonté pour aplanir tout différend et pour l’accompagner dans le processus de consolidation de la paix est déjà en soit un gage de bonne foi, de lucidité et de patriotisme.
La paix est évidemment la condition sine qua non de la poursuite de notre pays dans son développement, car il ne peut y avoir de développement si nous ne trouvons pas ensemble les moyens de construire une paix durable. Je dois rappeler que pendant deux ans, c’est l’ensemble des familles Nigériennes des villes comme des campagnes qui ont consenti les plus grands sacrifices et connu les pires violations des droits de l’Homme, laissant des cicatrices indélébiles qui ne peuvent contribuer durablement à réaliser notre objectif commun. Aujourd’hui, pour tous les nigériens, l’objectif final est de bâtir ensemble un Niger de paix, de justice, de fraternité où toutes les filles et tous les fils d’un même pays ont la même chance de se réaliser et de s’épanouir quel que soit leur lieu de résidence.
Au nom de cet idéal commun à nous tous, je demande d’ores et déjà aux Représentants de l’ACP ici présents de dépassionner le débat, de croire aux vertus du dialogue et de taire leurs contradictions même justifiées qui les opposent à leurs frères membres de la CERA en direction desquels j’adresse le même appel.
Mesdames, Messieurs ;
Il ressort qu’après avoir déposé les armes sous l’égide d’un pays voisin, aucun document officiel auquel les ex-mouvements pouvaient se référer et solliciter la prise en charge du processus de paix n’est encore disponible. C’est pour toutes ces raisons que nous encourageons le CSRD dans sa démarche salutaire de réconciliation nationale de tout mettre en œuvre pour préserver cette paix retrouvée entre Nigériens.
A travers le monde, des amis et des partenaires sincères qui interviennent dans le domaine de la paix, le Niger en dispose suffisamment. Leur solidarité a toujours été agissante chaque fois que notre pays se trouve confronté à des problèmes, aussi inextricables qu’ils soient. C’est dire que hier comme aujourd’hui, nous pensons que la solidarité internationale ne nous fera pas défaut particulièrement dans la réinsertion sociale et le déminage des mines qui ont endeuillé plusieurs familles Nigériennes. Il s’agira d’une part de permettre à nos populations et particulièrement aux touristes de circuler librement dans le nord d’Agadez et de permettre à tous les citoyens du Niger à accéder à une vie descente d’autre part.
Ainsi, compte tenu de toutes ses considérations susmentionnées, nous pensons qu’à l’issue de nos entretiens, nous parviendrons très rapidement à des conclusions dans le sens du renforcement de la réconciliation et de la concorde nationale. Comme hier, nous sommes déterminés à apporter notre modeste contribution dans les multiples efforts en faveur de la paix.
Toutefois, nous voulons le faire dans l’objectivité et dans des conditions favorables à tous. Nous voulons surtout agir dans la transparence et dans la confiance. Et pour agir dans la transparence et dans la confiance, nous pensons qu’il faut construire aux côtés du Haut Commissariat à la restauration de la paix. Conformément à ses principes, le CODDHD est le seul réseau des organisations de la société civile Nigérienne qui a officiellement demandé à l’ex-régime de se rendre sur les montagnes dans l’objectif de demander aux ex-combattants les raisons du conflit et de déposer les armes dans l’intérêt supérieur de la nation. Malgré cette preuve de bonne volonté, le Gouvernement d’entant a refusé de nous accorder une autorisation. Malgré tout, nous avons continué à contribuer dans la recherche de la paix et serons aujourd’hui heureux d’apporter une fois de plus tout notre soutien au processus de paix dans notre pays. Le dynamisme, l’énergie, le talent que nous avons perçu dans les différentes déclarations à Tripoli, à Agadez, à Niamey et les intentions réelles du CSRD sont de véritables atouts.

Pour conclure, le CODDHD propose que tous les ex-combattants rassemblent leurs forces et qu’ils arrivent à unir leurs idéaux au service du Niger afin que la paix triomphe définitivement dans notre pays, seule condition pour les bailleurs de fonds d’accompagner véritablement le processus de paix. Avant de terminer, dans cette circonstance, cinq sages de nos organisations offrirons leurs bons offices pour conduire immédiatement une médiation afin d’unir les deux structures. A la suite, nous pourrions envisager ensemble avec le soutien des hautes Autorités l’organisation d’un Forum National sur la paix au Niger.

Tout en vous remerciant de la confiance que vous placez en nous, je vous passe la parole pour nous élucider de vos sages préoccupations allant dans le sens de l’intérêt bien compris de notre pays et de ses vaillantes populations.

Je vous remercie de votre aimable attention

CERA(Coordination de l’Ex-Résistance Armée)
ACP(Alliance pour la Consolidation de la Paix )

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