Paris
Normandie
Le vétéran Pierre Bruegghe
« Moi aussi, je l'ai eu, mon champignon, quand j'ai été libéré ! »
Pierre Bruegghe fait allusion à son certificat de bon conducteur qui a sanctionné son service militaire, passé de 1964 à 1965, sur la base d'essais nucléaires d'In Amguel, dans la toute jeune Algérie indépendante ; de fait, le document qui le félicite pour son comportement exemplaire est décoré d'un beau champignon atomique ; quelle ironie involontaire !
« Mais à l'époque, on ne savait pas grand-chose. Je n'avais pas choisi mon affectation ; j'étais chauffeur et j'assurais la logistique courrier et repas des équipes. J'amenais aussi les météorologues militaires de l'Armée de l'Air sur les pas de tirs ; les explosions avaient lieu à une centaine de kilomètres de la base, en souterrain dans la montagne creusée à cet effet, mais à chaque fois, c'était un vrai tremblement de terre ! J'ai personnellement assisté à deux explosions : pour toute consigne, je devais porter une combinaison blanche, un masque à gaz et des lunettes de protection, et puis tourner le dos au champignon quand il s'élevait dans le ciel. »
50 ans plus tard, le site d'In Amguel, tout comme l'atoll de Bikini, est toujours radioactif ; des barbelés rouillés sont censés protéger les troupeaux des Touaregs de tout danger !
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