mercredi 7 avril 2010

Première étape au Niger vers de nouvelles institutions


Frédéric Couteau-RFI-07-04-10
Première étape au Niger vers de nouvelles institutions
mercredi 7 avril 2010


La nouvelle est à la une de la presse nigérienne : l’installation officielle ce mercredi d’un nouveau Conseil consultatif national dont la mission sera de doter le pays de nouvelles institutions avec, entre autres, une nouvelle Constitution. Mais ce conseil devra aussi mettre en place la charte des partis politiques, le code électoral et le statut de l’opposition. Il sera dirigé par Marou Amadou, président du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie (FUSAD), un regroupement d’ONG et de syndicats.

« Marou Amadou, rappelle le site d’information Tam-Tam Infos, a été plusieurs fois interpellé par le régime de Tandja pour son opposition au Tazartché. Mais compte tenu de l’immensité de la tâche, Marou sera-t-il à la hauteur ? », s’interroge le site. « Surtout, poursuit-il, quand on sait que ce conseil sera composé des anciens constitutionnalistes du pays. »

Quid des arrestations ?

Par ailleurs, 14 personnalités proches de l’ancien régime sont toujours en résidence surveillée. Et certains journaux nigériens commencent à se poser des questions, comme l’hebdomadaire La Griffe : « pourquoi les personnes poursuivies n’ont-elles pas été présentées devant un juge pour que toute la lumière soit faite sur leur participation ou non à des activités tendant à attenter à la sûreté de l’Etat ? (…) Pendant combien de temps les personnes mises en résidence surveillée seront-elles privées de leur liberté d’aller et de venir ? Le moins qu’on puisse dire est que, dans la gestion de ce dossier, la junte et son gouvernement semblent souffler le chaud et le froid », estime La Griffe.
Non, rétorque Le Canard Déchaîné, autre hebdomadaire nigérien : « dans le cas des arrestations intervenues la semaine dernière, l’Etat était dans ses droits, affirme-t-il. La menace d’activités subversives menées par certaines personnes nostalgiques de l’ancien ordre était réelle. » Et Le Canard d’affirmer avoir des preuves qu’il « existait bel et bien un ’ complot ’ contre l’actuel régime. On peut dire, écrit-il, que les faucons de la VIe République avaient juste présenté profil bas pour mieux endormir la méfiance du CSRD et mettre à exécution leur projet. Mal leur en a pris, s’exclame l’hebdomadaire, car les services de renseignements ne dorment pas. » Le Canard Déchaîné n’en dit pas plus sur les fameuses preuves de complot qu’il affirme détenir. Cela, explique-t-il, pour éviter de « gêner la procédure engagée par les services compétents autour de cette affaire. »

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