Daouda Djibo Takoubakoye - talaize@yahoo.ca-Niger Diaspora-17-04-10
Option électronucléaire, quelle démarche pour le Niger ?
samedi 17 avril 2010
L’accès à l’énergie est une composante essentielle du développement économique, social et politique. Il favorise le développemnt individuel via l’amélioration des conditions éducatives et sanitaires. Il permet le développemnt de l’activité économique par la mécanisation et la modernisation des communications. Il participe enfin à l’amélioration de l’environnement économique en permetant une intervention publique plus efficace, un meilleur respect de l’environnement et le renforcement de la démocratie.
Cependant malgré un potentiel énorme en énergie fossile, renouvelable et nucléaire, le Niger présente des déficits énergetiques importants. Les ressources du pays sont faiblement exploitées et/ou expotées sous forme brute. En conséquence la consommation énergétique du pays est l’une des plus faibles du monde. Elle est de 0.142tonne équivalent pétrole (tep) par habitant et par an contre 0.5 en Afrique et 1.2 dans le monde. La consommation totale qui s’élève à 1932 Ktep par an en 2007 se compose à 87% de l’exploitation de la biomasse. L’énergie électrique ne représente que 2.11% de la consommation énergétqiue totale soit environ 519.52 GWh par an. La plus grande partie de l’énergie électrique provient du Nigéria (80%).
Ainsi pour pouvoir satisfaire le besoin des ménages, la quantité disponible est rationnée pour l’industrie nationale et une entreprise doit payer deux fois plus cher si elle veut produire aux heures de ‘surchage’ ce qui limite grandement la production industrielle du pays. Le taux d’accès à l’électricité reste l’un des plus faibles du monde, seulement 9.1¨% des ménages nigériens ont accès à l’électricté contre 35.5% en Afrique.
Au regard de l’enjeu stratégique que représente l’énergie, principalement l’énergie électrique, pour un développemnt durable, le gouvernement du Niger (à travers la Stratégie de Développemnt Accéléré et de Reduction de la Pauvreté) s’est fixé comme objectifs d’ici 2012 entre autres :
La couverture à 100% de la demande énergetique même en cas de défaillance des lignes d’interconnexion
Le relèvement du taux d’accès des ménages à 50% en zone rurale et à 100% en zone urbaine. Pour atteindre ces objectifs, le pays doit pouvoir produire au moins 2109 GWh par an contre moins de 200 GWh par an en 2007. soit une multiplication par dix (10) de la capacité de production actuelle. Ce qui impose au Niger une vision stratégique à long terme économiquement efficace, respectuse de l’environnement et garrantissant la souveraineté énergetqiue du pays.
Ce document adapté au cas spécifiques du Niger est préparé et présenté dans le cadre logique des programmes nucléaires de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Il commence par une brève comparaison des sources énergetiques pour montrer quelle est la chance pour le Niger d’opter pour un programme nucléaire après une analyse minitieuse qui sera faite par un comité d’experts nationaux et internationaux.
1. Analyse succinte des différentes options énergétiques pour le Niger
Il existe plusieurs options énergétques couramment utilisées dans la fourniture d’électrité dans les pays en developpemnt, y compris ce qui n’ont pas connu une forte popularité, mais qui sont considérées comme novateurs. Dans cette section, une analyse succinte des différentes options est présentée. Il s’agit des options suivantes :
• Energie éolienne
• Energie thermique fossile
• Energie Solaire
• Energie hydaulique
L’analyse des options est basée sur les critères généraux que sont essentiellement : le potentiel énergetique disponible, les coûts socio-économiques et les coûts environnementaux pour satisfaire la demande énergetique en 2005.
Energie éolienne :
La production de cette forme d’énergie s’effectue par l’utilisation de la force du vent à travers des hélices qui font tourner un générateur électromagnetique produisant ainsi l’électricité. La puissance électrique engendrée est alors proportionnelle au carré de la vitesse du vent.
Au Niger la force du vent varie de 2.5 à 5 m/s sur toute l’étendue du territoire. Toutefois, cette force est insuffisante pour produire de l’électricité en quantité appréciable à l’échelle nationale. En effet il faudra installer à peu près 300 milliards d’hélices pesant chacune une tonne (soit 2574 hélices dans chaque villa de 600m²) pour pouvoir satisfaire le besoin énergetique du Niger en 2025. Pour couvrir les besoins en permanence, il faudra également coupler le réseau éolien soit à un dispositif de stockage de l’énergie, soit à une autre source d’énergie, soit à un réseau plus étendu.
Ainsi l’investissement requis est estimé à plus de 26 milliards de dollars. Par ailleurs, l’installation des hélices entraîne un véritable encombrement et peut poser des problèmes d’insertion du fait de leur dirpersion (chemins d’accès, bruit, esthétique contestée,lignes électriques,migrations d’oiseaux..). Le barrage massif des couloirs de vent peut égalemnt avoir des conséquences sur le climat local notamment en aval des éoliennes par rapport au sens des vents dominants.
Par conséquent, l’énergie éolienne ne peut être utilisée comme seule source d’approvisionnement à long terme, elle n’est avantageuse que pour les applications de pompage.
Energie thermique fossile classique :
La fourniture d’énergie électrique à partir de sources thermiques fossiles consiste à transformer la chaleur produite de la combustion du matériau d’origine (pétrole, gaz ou charbon) en électricité à travers une turbine actionnées par les vapeurs d’eaux issues de la combustion.
Le potentiel en énergie thermique fossile du Niger n’est pas très bien estimé ; il tournerait autour de 477.107 tep. Il faudra importer 453 435 tonnes de pétrole pour couvrir le besoin en 2025 ce qui représente 3 fois l’importation totale de produits pétroliers actuelle du Niger. De plus les prix des combustibles fossiles sur le marché international fluctuera énormement dans les années à venir compte tenu de la forte pression qu’ils subissent, le baril de pétrole est passé de 62 dollars au 20 avril 2007 à 64.7 dollars au 1er mai 2007 soit une augmentation de 4.35 % en dix (10) jours.
Toute la réserve mondiale de pétrole s’épuisera dans les 37 années à venir selon les prévisions de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). En outre les centrales termiques utilisant ces combustibles dégagent plus de 1071 grammes de gaz à effet de serre pour 1 KWh d’électricité contre seulement 16g/KWh pour le nucléaire.
Ainsi l’utilisation de cette forme d’énergie irait à l’encontre des engagements auquels le Niger a souscrit en ratifiant en 2004 le protocole de Kyoto pour la réduction des gaz à effet de serre.
En outre l’effort national necessaire frôlerait les deux milliards de dollars même si le pays ne participe qu’à hauteur de 3 % à l’investissement total (coût d’exploration,d’exploitation,de formation etc..) pour pouvoir s’assurer une autonomie énergétqiue.
En définitive, l’énergie thermique fossile est non seulement coûteuse et néfaste pour l’environnement mais aussi elle ne garantit pas un approvisionnement continu même dans un futur très proche.
Energié solaire :
L’énergie solaire est produite à partir de la transformation par réaction physique dans une cellule photovolataïque de l’énergie issue du soleil. Les cellules photovoltaïques sont généralement en feuille d’or ou de nickel.
Pays tropical couvrant une superficie de 1 267 000 Km², Le Niger reçois du soleil près de 2.82.109 soit environ 16 fois le besoin énergetique mondial d’ici 2030. Cependant la conversion de cette énergie en énergie électrique est très difficle compte tenu des technologies actuellement disponibles (le rendement ne dépasse guère 16 %). L’énergie solaire n’est disponible que dans 30 à 40 % du temps. Pour couvrir les besoins énergetiques du Niger en 2025 (2109 GWh), il faudra à peu près 20.1Km² de panneaux solaires soit la superficie 34 000 Villas de 600 m² ; la puissance de l’énergie solaire étant aléatoire et dépendante fortement de la météorologie, son utilisation nécessiterait des investissements conséquents dans les technologies complémentaires tels que les générateurs et de stockage et les appoints pour pouvoir bénéficier en permanence de l’énergie solaire.
De ce fait l’énergie solaire est très couteuse. En effet, le coût total pour produire 2109 GWh s’élèvera à 12 milliards de dollards.
L’énergie solaire est donc non seulement couteuse mais aussi ne garantit une fourniture d’énergie en permanence.
L’énergie hydraulique :
L’énergie hydroélectrique est obtenue en transformant la force gravitationnelle de l’eau (chute de l’eau) en électricité à travers une turbine (hélices)
Le potentiel hydroélectrique total du Niger est estimé à 273.5 MW ( tous sites confondu : Kandadji, Gambou, Dyondyonga, Sirba, Goroubi et Dargol). Cette puissance ne peut couvrir que 40 % du besoin national en 2025 compte tenu du rendement de conversion faible et cela pendant seulement 25% du temps.
De plus en l’instar de toutes les énergies renouvelables, l’énergie hydroélectrique a une puissance dépendante des conditions météorologiques. Ainsi, son utilisation requiert des technologies complémentaires pour stocker et/ou pour completer la puissance en cas de besoin. Cela engendre une sensible augmentation des coûts de l’énergie et change le caractère écologique de l’énergie hydraulique si la source d’énerge de substitution est une centrale à combustible fossile. Les variations rapides de la capacité de production entrînent des difficultés de gestion de la production. La capacité de production disponible non utilisée doit en permanence être capable de combler une baisse de la production. Il est établit qu’en raison des inconstence des forces motrices, cette énergie n’est pas utilisable en permanence et cette forme d’énergie n’a jamais garrantit l’indépendance énergétique d’un pays.
Par conséquent, l’énergie hydraulique ne constitue pas une option fiable pour la fourniture nationale en électricité.
Conclusion partielle :
Il ressort de l’analyse succincte des différentes sources d’énergies utilisables les conclusion suivantes :
• En dépit du faible coût d’investissement pour l’utilisation des sources thermiques fossiles classiques (pétrole, gaz et charbon) et de leur faible demande en haute technologie, leur utilisation sera limitée par la disponiblilité des ressouces fossiles dont lkes coûts sont très fluctuants . Ces énergies fossiles sont également très polluantes.
• Les sources d’énergie renouvelable (solaire, éolienne,hydraulique), non seulement ne garantissent pas un approvisionnement constant mais aussi leur coût d’investissment demeure exhorbitant. De plus même si leur émission de gaz à effet de serre semble relativement faible, elles des effets négatifs sur l’environnement
Ainsi pour atteindre un développemnt économique soutenu, le pays doit-il disposer de sources énergetiques fiables, sûres, propres, suffisantes, de puissance modulable en fonction du besoin, disponibles en permanence et accessibles à tous. Seule l’énergie d’origine nucléaire remplit tous ces critères.
L’option électronucléaire :
La production de l’électricité à partir de l’énergie nucléaire s’effectue en transformant la chaleur produite par la fission de l’uranium (réaction nucléaire) en électricité.
Quatrième producteur mondial en terme de quantité et premier producteur mondial en qualité d’uranium, le Niger tarde à adopter une politique électronucléaire malgré tous les atouts. Pourtant cette option est la seule qui soit compatible avec le besoin de dévelopement tout en garantissant l’indépendance et la souveraineté. Depuis l’indépendance, les différents gouvernements ont essayé plusieurs des options classiques : énegie renouvelable solaire à travers l’Onersol, énergie hydraulique à travers le barrage de kandadji, utlisation du charbon minérale etc. Toutes ces politiques n’ont pas pu résoudre le problème d’approvisonnement en énergie électrique ; en conséquence le pays reste sous alimenté et très peu de gens ont accès à l’électricité (9.3% en 2006, le taux le plus faible du monde).
En dépit du potentiel nucléaire important et l’existence de certains organismes de régulation et de recherche en la matière comptés parmi les plus performants d’Afrique à savoir le Centre National de RadioProtection (CNRP) et l’institut des RadioIsotopes (IRI), l’option nucléaire n’a pas été adopté pour la fourniture de l’électricité.
Atouts et inconvénients de l’option électronucléaire au Niger :
Atouts :
L’option électronucléaire pour le Niger comprote de nombreux atouts. Ces atouts sont relatifs au dispositif règlementaire et institutionel et aux avantages économiques et environementaux
Sur le plan règlementaire :
On peut citer :
• L’adhésion du Niger à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) depuis le 27 mars 1969 ;
• La signature, le 11 juin 2004, par le Niger de l’accord de garantie du traité de non prolifération des armes atomiques*. Il bénéfiera donc de la part de l’AIEA de toute l’aide technique qu’il désire ;
• La signature par le Niger de la convention de vienne sur la responsabilité civile en matière de dommages causés par les accidents nucléaires ;
• La signature de la convention de vienne sur l’assitance mutuelle en cas d’accidents nucléaires ou radiologiques ;
• La signature de la convention de Paris sur la responsabilité de tierce partie dans le domaine de l’énergie nucléaire, ce qui garantit l’utilisation pacifique des programmes électronucléaires ;
• La ratification en 2004 du protocole de kyoto pour la réduction des gaz à effets de serre, ce qui oblige le Niger à opter pour des sources d’énergie moins polluantes ;
• L’adoption en 1999, puis revisée en 2006 d’une loi sur la protection du public et de l’environement contre les dangers des rayonnements ionisants
• L’existence d’un loi sur la gestion des déchets radioactifs et les rejets dans l’environement
• L’existence d’un code de l’électricité, consacré par la loi n°2003-004 du 31 janvier 2003, qui régit la production,le transport et la distribution de l’énergie électrique en République du Niger
Sur le plan institutionel :
Les organismes, institutions et services suivants jouent énormement en faveur de l’option électronucléaire , il s’agit de : • Le Centre National de Radioprotection(CNRP) créé le 07 mai 1998, autorité nationale compétente en matière de radioprotection, ayant pour missions de réglementer sur l’ensemble du territoire national les activités et pratiques liées à l’utilisation de substences et matiières nucléaires ainsi que les sources de rayonements ionisants dans tous les secteurs économiques et sociaux, publics et privés.
• La Direction de l’Utilisation Pacifique des Techniques Nucléaires (DUPTN) créée au Ministère des Mines et de l’Energie en janvier 2006, point focal de l’AIEA dont la mission est de coordoner et promouvoir les activités dans le domaine de l’utilisation pacifique des techniques nucléaires
• Le projet Système d’Information sur l’Energie (SIE-Niger) qui est une organisation non gouvernementale dont la mission est de mettre à la disposition de l’état un système d’information fonctionnel et perenne sur l’énergie
• Le Conseil Nigérien de l’Energie qui est une organisation non gouvernementale, scientifique et technique et qui a pour objectifs de promouvoir le développement économique et l’usage paisible et sécurisant des ressouces énergétiques
• Le comité national d’électricité, organe consultatif qui donne son avis sur les dossiers d’extension des réseaux électriques
• L’institut dess RadioIsotopes (IRI), qui dans ses missions il était clairement noter qu’l est chargé entre autres de hater
Sur le plan socio économique et environemental :
Les avantages sont liés au fait que :
• Le pays dispose d’un énorme potentiel nucléaire qui s’estime à plus de 269 000 tonnes en réserve d’uranium soit plus de trois fois le besoin énergétique mondial de 2030 et quatre fois le besoin mondial en uranium
• Le pays dispose de la capacité humaine pour aasurer l’exploitation et la rentabilité des projets de centrales nucléaires, en effet plusieurs Professeurs, docteurs et ingénieur en physique nucléaire ayant travaillé plusieurs mois voir plusieurs années dans des centrales telle que Cadarach en France et Holmeckt aux Etats-Unis sont actuellemnt à l’université Abdou Moumouni de Niamey et dans des universités de France et d’Allemagne, plusieurs ingéniuers en génie civil ayant travaillé sur des bunker de centrales nucléaires ont été identifiés, une douzaine d’experts en radioprotection et sûreté nucléaire travaillent actuellement au Centre National de Radioprotection , au Ministère des mines et dans les compagnies minières, plusieurs douzaine de docteur et ingénieur électronicien qui ont déjà géré des systèmes beaucoup plus compliqués que ceux des centrales travaillent dans les compagnies de téléphonie mobiles ;
• Un programme nucléaire assure l’indépendance énergétqiue du pays car il est très facile et très économique de stocker tout le combvustible nécessaire à plusieurs années de production (moins de 1.5 tonne de combustible pour 26 ans de production)
• Il fournit une diversité en ressources énergetique
• Il existe de nombreux investisseurs dans le domaine et l’apport de l’état peut être réduit au strict minimum comme fournir le terrain pour la construction des centrales nucléaires, adopter des lois et règlements en matière de sûreté, faire des inspections et contrôles
• L’option électronucléaire est à long terme très économique. En effet avec une seule centrale nucléaire de 1500 MW de puissance, le pays produira 13149 GWh d’électricité par an ce qui est suffisant pour couvrir les besoins énergétiques des pays comme le Mali, le Burkina Faso, le Benin et le Niger même en 2015. Et puisque la durée de vie d’une telle centrale peut atteindre trente (30) ans le KWh au consommateur porra être facturé à 38 F CFA contre 75 F CFA aujourd’hui
• Un programme nucléaire crée une capacité humaine rentable sur le plan international car le programme se fera à travers l’investissement dans les technologies avancées ce qui favorise l’introduction des hautes technologies
• Les plans modernes de construction rendent le risque d’accident pratiquement impossible et le pays dispose de la capacité humaine pour faire face à de telles situations
• Les centrales nucléaires ne génèrent pratiquement pas de gaz à effet de serre, en effet la quantité de CO2 générée par l’ensemble des centrales nucléaire du monde est négligeable par rapport à celle d’une seule centrale thermique fossile classique ce qui joue un rôle important dans le changement climatique.
Les inconvénients :
Les inconvénients sont :
• Le programme électronucléaire nécessite une haute technologie et une grande capacité humaine. Cependant l’AIEA aide énormement les pays membres à couvrir les besoins en ressources humaine ;
• Il existe un risque d’accident négligeable qui peut avoir des conséquences majeures. Néanmoins ce risque est quasiment nul avec les qualités de deseign et de défense en profondeur actuelle• Un programme nucléaire jouit d’une méfiance à l’égard de l’opinion publique qui fait vite le lien entre le programme nucléaire et l’arme atomique ; Mais une campagne de communicationbien ciblée permettra de réduire ce risque au minimum et des exemples pris sur des pays hautement nucléarisés comme la France qui n’ont jamais eu d’accident aideront dans ce sens
3.2 Démarche pour l’établissement d’un programme électronucléaire pour le Niger.
La démarche proposée s’appuie sur les normes internationales de développement d’un programme électronucléaire. Le programme électronucléaire s’effectue selon une approche intégrée et séquentielle. Ceci inclue toutes les activités que le pays doit mener pour arriver à une étude de faisabilité des projets de construction de centrales nucléaires. La réalisation des projets proprement dit fera l’objet d’un autre document. Puisqu’on utilise également l’énergie nucléaire pour d’autres applications industrielles notament celles utilisant des sources chaudes, il est bien clair que ce document ne traite que du cas de l’énergie nucléaire pour production d’électricité. Cependant de nombreuses information fournies dans ce document fournies dans ce document pouront sevir à des programmes pour d’autres applications. Le programme dont il est question dans le présent document couvre toutes les activités du stade de l’option pour le nucléaire jusqu’à celui de la décision par le pays de procéder à une étude de faisabilité pour la construction de la première centrale nucléaire. La démarche d’approche intégrée privilegiée dans ce document considère toutes les alternatives et les facteurs déterminants qui influencent le programme comme :
les stratégies à long terme de développemnt de l’énergie et de l’électricité ;
les besoins financiers ;
les infrastructures techniques et règlementaires ;
les politiques et engagements gouvernementaux ;
le développement de la capacité humaine ;
le cadre légal ;
l’information et la sensibilisation du public et
la conformité avec les accords internationaux signés par le Niger
Approche séquentielle pour la mise en place du programme électronucléaire :
Avant toute décision un programme électronucléaire dans le plan national d’extension d’électricité, il est important d’analyser la situation énergetique dans le pays. Cette analyse permettra d’identifier notamment l’impact sanitaire et environnemental. Une fois que la décision est prise d’insérer le programme électronucléaire comme option dans le plan national, le plan pour l’énergie a besoin d’une approche séquentielle comme détaillée dans le tableau, l’approche décrite dans le tableau est construite autour des décisions importantes qui doivent être prises au fur et à mesure que le travail avance. Dans la plupart des cas les décisions décrites dans le tableau ne peuvent être prises comme des points kilométriques individuels mais plutôt comme partie intégrante de décisions plus étendues. De même, toutes les cativités dans cette rubrique doivent être menées parallèlement pour qu’on puisse considérer la séquence comme complète. Les étapes qui figurent dans le tableau représentent différents niveaux d’engagement dans déroulement de l’option électronucléaire. Les actions détaillées à prendre sont résumées dans le tableau Pour les mêmes étapes présentes dans le tableau
L’étape A : Créer les bases d’une compétence d’analyse du système de planification énergétique.
Avant tout lancement de programme électronucléaire, il faut d’abord une étude qui décidera de la faisabilité technique et économique des futurs projets.
La première étape n’est normalement pas liée à l’introduction d’un programme nucléaire mais s’inscrit dans le plan national normal d’extension de l’électricité et de l’énergie, il est décrit ici simplement parceque cette compétence est une des bases nécessaires à la planification lorsqu’il est décidé d’opter pour le nucléaire. Pour ce faire le pays doit créer une commission centrale de planification qui sera chargée d’nanalyser l’offre et la demande énergetique aussi bien sur le plan national qu’en rapport avec les pays de la sous région ayant des besoins similaires. La commission doit être composée de deux ou trois experts en analyse et planification de système énergetique, de deux experts en sûreté et sécurité nucléaire, d’un expert en communication,un expert en droit nucléaire, on peut recruter ses membres parmi ceux du Système d’Information sur l’Enegie (SIE) il suffirait de completer avec un ou deux experts en ! analyse et planification de système énergetique qu’on peut trouver sur le marché du travail ou former les agents du SIE aux techniques d’analyses du système de planification énergétique. Trois séminaires de formation d’une semaine chacun sufiront pour que les ingénieurs soient pleinement opérationels, il faudra ensuite doter la commission de logiciels de simulation. L’Agence Internationale de l’Energie Atomique pourra fournir les experts pour la formation et les logiciels nécessaires moyennant une contribution de l’état. L’état doit désigner à ce stade un organisme exploitant des éventuelles centrales nucléaires ; il pourra s’agir de la Nigelec. De cet organisme doit être désignée une équipe chargée des planifications économiques et techniques du système d’extension de l’électricité dans le contexte national de l’offre et de la demande. Cette équipe doit travailler en étroite collaboration avec la commission centrale. L’objectif essentiel de la commission centrale est de définir un plan d’extension du système électrique techniquemnet faisable et économiquement viable. Elle doit en plus avoir les fonctions suivantes :
Servir d’autorité pour guider tout le travail de planification
Distribuer les travaux définis aux organismes appropriés et s’assurer que les travaux sont exécutés
Prendre les décisions nécessaires dans sa sphère de compétence
Préparer la décision politique du gouvernement
Pour jouer pleinement son rôle, elle doit avoir accès à toutes les informations et données dont elle a besoin qui va des plans de développemnt nationaux aux prix actuels des installaptions dans le monde en passant par les tendances de la demande en énergie, les prévisions, les paramètres économiques en général et les taux d’intérêt pour les projets majeurs. Les résukltats de la planification seront fonction de certaines données d’entrée comme l’évolution des prix du carburant, le capital d’investissement des installations et les taux d’intérêt associés, donc un jugement impartial est nécessaire en vue de choisir les valeurs réalistes.
Le tavail de la commission centrale requiert une capacité humaine de haut niveau et une large coopération avec les spécialistes de plusieurs autres organismes nationaux (ex le ministère de l’économie et des finances, le ministère des mines et de l’énergie, le ministère de l’environnement etc.)
La commission sera aussi confrontée à certaines contraintes établies par les politiques nationales par exemple les normes de protection de l’environnement ; les politiques sur les prix du carburant (souveraineté énergétique), conservation des ressources et la balance des payements.
Les résultats de l’étude constitueront les facteurs clefs pour savoir si oui ou non il est judicieux et économiquement viable d’opter pour un programme électronucléaire comme solution à long terme des problèmes énergétiques. Il est cependant important de souligner que les décisions sur un programme électronucléaire ne doivent pas être prises simplement sur des considérations économiques mais il faut aussi considérer un grand nombre de facteurs additionnels comme la souveraineté énergétique, la pollution, l’environnement, la garantie d’approvisionnement en énergie etc..
Si après étude la commission décide d’opter pour un programme électronucléaire dans le plan d’extension la planification détaillée doit commencer.
L’étape B : Examiner l’option nucléaire :
Si les travaux de la commission centrale conduisent à la décision d’opter pour un programme électronucléaire, l’étape suivante sera d’examiner l’option électronucléaire. Dans tous les cas de figure le gouvernement doit éviter de se lancer dans un tel programme contre l’avis du comité ou d’accepter sous n’importe quelle forme que ce soit, dans le cadre de ce programme, de pays déjà en mal avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique pour pouvoir finir le programme sans s’attirer les critiques de la communauté internationale
L’étape B concerne les études et évaluations qui sont spécifiquement liées à l’introduction du programme nucléaire. Il est aussi le début des discussions politiques et publiques sur l’option pour le nucléaire. Par conséquent une attention particulière doit être accordée au besoin d’information du public. A cet effet l’équipe chargée de la communication doit pouvoir démontrer clairement la rationalité et l’ergonomie du choix nucléaire par rapport aux autres sources d’énergie. Cette est très importante car il concerne également le choix du site ce qui veut dire que les populations locales doivent être pleinement impliquées. Il est aussi important d’orienter très tôt les jeunes vers les filières scientifiques et technologiques et ceci dès le lycée et/ou la première année de l’université, il sera d’ailleurs souhaitable de créer des instituts spécialisés pour satisfaire le besoin ; on peut par exemple confier cette tâche à l’Institut des RadioIsotopes en élargissant sa mission, créer dans les nouveaux Instituts Universitaires de Technologie (IUT) des filières de génie Physique, ouvrir des filières d’instrumentation nucléaire au lycée technique et à Issa Bery. Ce qui non seulement permet de garantir la capacité humaine nécessaire mais aussi constitue un moyen de sensibilisation du public à la base assez large et couvrant toutes les couches sociales. Ces activités demandent un temps assez long d’où il est nécessaire de les commencer bien avant le lancement du programme.
Examiner l’option nucléaire demandera des spécialistes de plusieurs disciplines. A ce stade seulement quelques uns des spécialistes seront des organisations concernées car certaines parties des études et évaluations peuvent se faire avec des cabinets et des consultants. Dans la plupart des cas il y’aura des manques d’expériences sur lesquelles seront basées les actions et les décisions. Il sera très important de développer des liens forts entre le gouvernement ou les gouvernements et les organisations internationales ayant des expériences dans le domaine, il s’agit de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, des sociétés d’équipement et de construction de centrales nucléaires etc. L’Agence Internationale de l’Energie Atomique a développé un ensemble d’assistance par exemple la législation sur la sûreté nucléaire ainsi que des models et méthodologie pour la planification. Le Niger ayant souscrit à toutes les clauses obligatoires du traité de non prolifération des armes nucléaires donc il bénéficiera de l’aide internationale mais en dépit de cette aide il important de développer des capacités nationales pour juger, évaluer et corriger les travaux, conseils et services externes car la responsabilité de la décision incombe toujours au pays. Le pays dispose de plusieurs organisations spécialisées dans des domaines spécifiques et leur expertise peut être utilisée.
Dans tous les domaines cités, il faut d’abord évaluer les organisations existantes et examiner les cas où il est nécessaire de renforcer les compétences avant de créer des nouvelles organisations. Il est particulièrement important d’estimer comment rendre disponible les compétences requises en cas de besoin.
Il est très probable qu’une certaine opinion publique s’oppose au programme électronucléaire. Par conséquent, il est fondamental d’établir des activités d’information du public aussitôt que possible. Le groupe qui sera chargé de l’information du public doit être lui-même très bien informé sur les décisions en cours pour supporter les études et les études et les progrès accomplis dans les secteurs qui intéressent le public.
Les trois sujets suivants sont particulièrement importants
La sûreté nucléaire : Il est important que le groupe chargé de l’information du public soit capable, aux premières heures, d’informer les populations locales sur les politiques de sûreté et de sécurité qui ont été établies ou qui sont proposées pour adoption en particulier sur le fait que les populations sera ou ne sera déplacée même en cas d’accidents très grave.
Les politiques de gestion des déchets et rejets dans l’environnement : Les campagnes d’information doivent mettre l’accent sur le fait le centre national de radioprotection dispose de l’expérience requise dans la gestion des déchets de faible activité notamment le transport et les opérations de rejets, venant des hôpitaux et de l’industrie minière par exemple et qu’il pourra assurer aisément et en toute sécurité la gestions des rejets et des déchets du cycle du combustible nucléaire à haute activité. Par ailleurs, il convient de présenter clairement à l’opinion nationale les retombées financières ou idéologiques dès le début du programme même si les accords internationaux sur le rejet des déchets ont été signés et sont en vigueur.
L’option nucléaire : Le groupe chargé de l’information du public doit être en mesure d’expliquer la justification de l’option pour un programme nucléaire en terme de viabilité économique, sa contribution à l’indépendance et la souveraineté énergétique et comment il est lié au plan de développement économique au niveau national, ses impacts sur l’économie, le développement et l’emploi au niveau local.
La première étape ne nécessite aucun engagement pour un programme nucléaire. Toutefois il est nécessaire d’avoir des engagements fermes et croissants pour les étapes suivantes. La révision des alternatives pour la réglementation nucléaire signifie des études approfondies sur ce que sont ces alternatives. Un autre sujet qui sera probablement affronté avec difficulté, dans les prochaines étapes, sera l’ampleur de la participation nationale aux premiers projets de centrales nucléaires ainsi que la politique qui y sera appliquée.
L’étape C :
Elle concerne la mise en place des politiques. Les actions à prendre à ce niveau concernent principalement la mise en place et l’adoption des politiques pour le secteur nucléaire. Les domaines qui auront besoin de décisions sont :
Engagements financiers du gouvernement
Mise en place d’un cadre règlementaire
Développement des capacités humaines
Participation nationale aux projets d’installation de centrales nucléaires
Aspects environnementaux
Types de financement
Traités et accords internationaux
Cycle du combustible nucléaire
Gestion des déchets radioactifs
Déclassement
Acceptation par le public A ce stade les formes de coopération nécessaire et désirable doivent être strictement clarifiées avec les organisations étrangères et les accords formels doivent être signés. A la fin de cette étape toutes les politiques utiles qui faciliteront les investissements pour la création des nouvelles organisations ou le renforcement de celles existante doivent être adoptées.
L’étape D : Etablir l’option nucléaire :
La dernière étape du programme concerne principalement l’établissement du cadre logique nécessaire et des organismes pour l’électronucléaire. Il sera un ferme engagement d’établir le cadre légal et organisationnel nécessaire à l’adoption du programme. La dernière colonne du tableau présente « le paquet intégré » des activités qui doivent être menées. C’est un ensemble large d’activités séparées ; chacune comprend d’autres activités détaillées. Ces activités seront menées dans des organisations différentes et seront intégrées dans un programme cohérent qui progressera pas à pas. Les outils disponibles à cet effet seront ceux connus pour tous les programmes et projet majeurs c’est-à-dire une bonne communication ; une bonne coordination, suivi et évaluation. Il est important que toutes décisions soient prises au niveau de la commission centrale car un grand nombre d’institutions et d’organisations avec des mandats bien déterminés travailleront ensembles ce qui rend parfois difficiles la mise en œuvre des programmes. Dans tous les cas, une action bien comprise de toutes les parties doit être établie par l’état dès le début du programme et les responsabilités de chaque institutio ! n doivent être connues pour ne pas freiner le programme.
Les instituts et organismes généralement impliqués sont les suivants :
Le gouvernement - à travers les ministères, les commissions de planification et autorités - jouera un rôle important dans la création des politiques énergétiques, des règles de sécurité, de sûreté nucléaire, de protection de l’environnement. Il développera des infrastructures nationales y compris celle de formation dans le domaine des sciences et techniques nucléaires et l’utilisation du marché international. Il devra promulguer la législation, mettre en place les organisations nécessaires ou choisir celles qui doivent jouer les rôles importants et prendre les actions pour faciliter le financement.
Le futur exploitant aura la responsabilité du plan d’extension du système électrique et énergétique, de la performance des analyses économiques, la définition des projets, leurs exécutions et leurs exploitations en sécurité. Si l’exploitant des centrales nucléaires est différent du distributeur de l’électricité, une pleine coopération entre les deux doit être établie. Le gouvernement peut par exemple décider que distributeur soit aussi l’exploitant ce qui résoudra les problèmes de coordination mais dans ce cas le distributeur doit investir dans la formation pour renforcer sa capacité humaine et moderniser son plan de travail. L’état peut aussi choisir un exploitant étranger ce qui résoudra énormément le rôle de l’état dans l’investissement initial du projet
L’autorité compétente en matière de radioprotection (Ici c’est les Centre National de Radioprotection) : travaillera en collaboration avec les organismes et directions chargés de la sûreté des récipients et vases sous hautes pressions, sûreté des installations électriques, pollution et contrôle de l’environnement (cette direction n’existe pas aujourd’hui l’état peut confier son rôle à la direction chargée des établissements dangereux et insalubres du ministère des mines et de l’énergie). Il est fondamental de définir les limites et responsabilités de chaque institutions.
Les organismes de recherche et développement : tels que INRAN, ICRISAT, IRD, CRESA, Institut des RadioIsotopes apporteront un soutient technique et Scientifique pour faciliter et promouvoir le transfert des technologies dans le domaine.
L’industrie nationale participera activement dans tous les projets
Les instituts de formation notamment l’université, l’Institut des RadioIsotopes, les lycées techniques et les UIT devront aider à satisfaire le besoin de formation de qualité et de haut niveau.
A ce niveau une commission chargée de l’énergie nucléaire doit être créée. Ses membres doivent être des Scientifiques et experts de haut niveau dans tous les domaines touchant l’énergie nucléaire. Comme cela figure à la dernière colonne du tableau il est proposé qu’à la fin de la quatrième étape une étude de faisabilité soit lancée pour la construction de la première installation pour servir de base à une décision politique générale. Généralement une politique est développée à travers des prises de décision dans différents domaines. Après quoi un support écrit viendra couronner la finition des informations et les décisions politiques prises. Ces supports doivent être accessibles au public. Comme aussi un support écrit peut être disponible pour chaque cas individuel relatif au programme, il est dans tous les cas désirable à ce point de documenter tous les aspects techniques, économiques, financiers, sociaux et environnementaux qui ont été pris en compte.
Daouda Djibo Takoubakoye talaize@yahoo.ca
1 commentaire:
bonjour je viens de lire votre aperçu sur l'option du nucléaire pour le Niger, je pense que vous avez fait un travail remarquable et vos idées ont été bien agencées jusqu'à la conclusion:Ali Djibo pour Daouda Djibo T.
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