Alger convoque les ambassadeurs des USA, de la Russie et de la Chine:course contre la montre pour sauver le Mali
Le Conseil de sécurité aura sans doute, dans les prochaines heures, à se prononcer sur une intervention au Mali.
Une intervention armée de la Cédéao, sous mandat de l’ONU, pour chasser les groupes armés du Nord Mali serait imminente.
La machine diplomatique s’emballe. Si Alger est devenu une destination prisée par les diplomates africains et occidentaux, c’est parce que l’heure est grave. Les terroristes ne cessent de menacer la stabilité du Sahel tout entier en ciblant particulièrement depuis quelques mois le Mali. Chassé-croisé diplomatique et consultations politiques s’emballent.
Hier, les ambassadeurs russe, chinois et américain ont été reçus à Alger par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Les entretiens ont porté sur la situation qui prévaut au Mali, appelée à être examinée par le Conseil de sécurité de l’ONU puis par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.
Hier, les ambassadeurs russe, chinois et américain ont été reçus à Alger par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Les entretiens ont porté sur la situation qui prévaut au Mali, appelée à être examinée par le Conseil de sécurité de l’ONU puis par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.
Toujours dans le cadre des consultations que mène l’Algérie avec les pays membres du Conseil de sécurité, une délégation française conduite par Mme Hélène Legal, conseillère Afrique à l’Elysée, arrivera aujourd’hui à Alger. La conseillère française sera accompagnée par le représentant spécial pour le Sahel du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Félix Paganon. Ces rencontres interviennent au moment où la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prépare l’envoi éventuel d’une force au Mali, dont l’effectif est actuellement fixé à quelque 3300 hommes. Dès vendredi dernier, des dirigeants ouest-africains avaient appelé le Conseil de sécurité à accélérer le vote d’une résolution autorisant l’envoi d’une force régionale au Mali contre les groupes armés qui contrôlent le Nord. C’est ce qui pourrait arriver dans les prochaines heures. Quant à elle, l’Algérie a toujours refusé l’option de l’intervention étrangère sans passer par l’accord du Conseil de sécurité de l’ONU. La France, qui a eu des consultations avec la Grande-Bretagne sur ce sujet, espère voir adoptée une telle résolution permettant le déploiement d’une force africaine au Mali. C’est ce qu’a déclaré hier le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
Une première mouture de résolution avait été jugée pas assez précise, a relevé Laurent Fabius. On constate que lors d’un entretien, lundi, entre le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci et le ministre malien des Affaires étrangères, Sadio Lamine Sow, c’était plutôt une solution politique qui était privilégiée pour préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali. Les deux ministres ont néanmoins passé en revue les efforts entrepris au sein de l’Union africaine, de la Cédéao et des pays du champ (Algérie, Mali, Niger et Mauritanie). Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a reçu également le ministre pour évoquer le même sujet. Cette série de rencontres entreprises par les responsables algériens avec leurs partenaires n’est pas la seule à témoigner de l’intérêt porté par l’Algérie à la situation au Mali et au Sahel.
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a abordé le dossier dans un message au président américain, Barack Obama, à l’occasion de la célébration du 236e anniversaire de l’indépendance de son pays. Il a mis l’accent sur «une volonté commune d’établir un partenariat approfondi en faveur de la consolidation de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le monde». D’ailleurs, le rôle-clé de l’Algérie pour résoudre la crise au Mali a été relevé par le secrétaire d’Etat adjoint pour les Affaires africaines, Johnnie Carson, lors d’une audition consacrée à cette question par la Chambre des représentants.
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a abordé le dossier dans un message au président américain, Barack Obama, à l’occasion de la célébration du 236e anniversaire de l’indépendance de son pays. Il a mis l’accent sur «une volonté commune d’établir un partenariat approfondi en faveur de la consolidation de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le monde». D’ailleurs, le rôle-clé de l’Algérie pour résoudre la crise au Mali a été relevé par le secrétaire d’Etat adjoint pour les Affaires africaines, Johnnie Carson, lors d’une audition consacrée à cette question par la Chambre des représentants.
«Bien qu’Aqmi n’a pas démontré la capacité de menacer les intérêts américains en dehors de l’ouest ou du nord de l’Afrique et n’a pas menacé d’attaquer le territoire américain, nous oeuvrons, néanmoins, pour contrer son influence», a noté le même responsable. Il encourage une collaboration régionale plus poussée avec Alger pour demander sa participation aux efforts régionaux pour résoudre la crise au Mali. Des responsables américains affirment que grâce aux rançons versées contre la libération d’otages occidentaux, cette organisation disposerait entre 70 à 150 millions d’euros au total. La donne financière se pose aussi pour les partenaires soutenant ou non une intervention au Mali. Car il faudrait bien désigner le ou les pays qui mettront la main à la poche. L’Algérie sera-t-elle sollicitée dans ce contexte? On sait qu’elle a déjà pris en charge le coût du transport aérien de la Mission de l’UA en Somalie et qu’elle contribue depuis 2005 au financement du budget de l’UA à hauteur de 15%. Autre inquiétude: certains ont mis en garde contre toute intervention directe des Etats occidentaux, qui ne fera que renforcer la raison d’être des extrémistes et exacerber la crise.
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