Pour certains internautes de la diaspora malienne, il n’y a plus que Dieu qui puisse sauver l’unité du pays. Depuis ce week-end, les Maliens sont nombreux à exprimer leurs craintes et parfois leur colère sur les forums, réseaux sociaux et autres sites d’informations spécialisés.
Parmi les tenants d’un Mali uni, tous déplorent la spectaculaire percée de la rébellion, jugée catastrophique. Mais ils se déchirent en cherchant les responsables du fiasco. Dans les commentaires d’un article du site internet Malijet, qui dénonce une « débâcle » et renvoie dos à dos le président Amadou Toumani Touré et le capitaine Amadou Haya Sanogo (respectivement jugés « incompétent » et « impuissant » dans leur gestion de la rébellion), un internaute anonyme vient prendre la défense des putschistes. « Le problème au Mali a été ATT, assure-t-il, désignant ainsi le président Touré. Il n’a pas hésité à sacrifier son peuple pour avoir un troisième mandat ».
Réponse quelques lignes plus bas d’un Malien peu convaincu par le court bilan de la junte au pouvoir : « Avant le coup d’Etat, quelles régions du Mali étaient entre les mains du MNLA ? Aucune… Alors qui a foutu le bordel ? ATT ? Soyons sérieux… Que ce capitaine déguerpisse au plus vite ».
« Complice »
Il reste, sur le web, des Maliens pour rappeler que le président déchu mérite le « respect », ne serait-ce qu’en souvenir du passé (une décennie passée à la tête du pays). Dans la même verve, nombreux sont ceux qui dénoncent sur la page Facebook de RFI un coup d’Etat fantasque et contre-productif de la part des putschistes, jugés (à leur tour) « incapables », « idiots », « incompétents ». Plusieurs témoignages s'appuient sur l’épisode désastreux de l’aéroport de Bamako.
« La junte nous a montré ses limites. Nous sommes même tentés de croire qu’elle est bien complice de la situation que nous vivons en ce moment », s’emporte un internaute au bas d’unarticle du site MaliWeb. A l’inverse, pour quelques supporters du capitaine Sanogo, c’est « ATT » qui est de mèche avec la rébellion et sème actuellement la zizanie...
Depuis le putsch, les partisans du CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat) arboraient fièrement leur ralliement à Sanogo sur Facebook, via la fonction « j’aime » des pages de soutienplus ou moins officielles. C’est désormais le silence radio qui prévaut sur ces forums. La percée des rebelles a refroidi l’enthousiasme.
« Indifférence totale »
Des figures s’engagent sur internet pour imposer la voix de la raison. En témoigne le communiquépublié par Adama Diakité, président du Forum des Organisations de la Société Civile. « Au regard de l’évolution actuelle de la crise dans les régions nord / centre du pays, le Forum des (OSC) au Mali lance (un) appel à toutes les composantes de la nation malienne et à la communauté internationale ». Adama Diakité rappelle que « la complexité de cette crise et la diversité des acteurs impliqués rendent difficile sa résolution ».
« Seul le Mali compte pour nous », écrit Mamadou Dabo, qui lance sur Malijet un appel à « l’union sacrée ». « C'est sur Amadou Haya Sanogo que nous pouvons compter aujourd'hui pour sortir le Mali du gouffre. Alors nous l’interpellons, lui qui s’est mis au devant de la scène. En son temps, nous avons sévèrement critiqué ATT et ses acolytes (…) Mais nous ne saurions oublier les réalisations si nombreuses de ATT (…) Arrêtons donc les manifestations populaires de soutien au CNRDRE qui n'a rien fait pour que l'on détruise notre pays en son nom ; oublions le pouvoir ATTqui est enterré à jamais par ses propres erreurs ; pensons à défendre l'unité nationale et l'intégrité territoriale ».
« Aujourd’hui, le pays est attaqué et les 2/3 de notre territoire sont occupés par des bandits armés dans l’indifférence totale de la communauté internationale », dénonce un certain Charles Dembélé sur MaliActu.
« A part une prise de position ferme de la Cédéao et de l’Union africaine, il y’a eu que des déclarations d’intention et quelque condamnations des puissances étrangères, ajoute-t-il.Quand l’Irak avait envahi le Koweït, la réaction a été immédiate. (…) Nos autorités doivent maintenant tout mettre en œuvre pour que le droit international soit appliqué. Aucune organisation crédible, notamment les Nations unies, ne reconnaîtront un Etat bidon à l’intérieur du Mali ».
« Historique »
Comme d'autres, Charles Dembelé appelle à un déploiement des forces de la Cédéao. « Pas une force combattante mais une force dissuasive contre les exactions et les pillages des biens ». Il n’est pas pour autant certain que ce genre d’initiatives convainque les nombreux sceptiques, qui restent méfiants vis-à-vis des puissances étrangères, et notamment la France, critiquée pour son action en Libye, conflit en partie à la source de la situation actuelle.
« Malgré toute les bonnes intentions qu'ont les Etats a vouloir aider le Mali, ils ne savent pas à qui s'adresser, que se soit la junte actuellement au pouvoir à Bamako ou les rebelles du MNLA. Tous sont illégitimes », déplore par ailleurs un internaute. La communauté internationale, et en particulier les pays qui ont bombardé la Libye, doivent activement participer à la résolution de ce conflit. Ce sont les hostilités commencées en Libye qui entraînent tout ce désordre ».
« Nos aïeuls en ont rêvé »
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Dès vendredi, la page Facebook du MNLA a officialisé, pour sa propre communauté d'internautes, la prise de la ville de Kidal. « Excellente nouvelle », « formidable », « courage ! », se sont aussitôt réjouis les utilisateurs, auxquels s'étaient néanmoins mêlées des personnes venant questionner (de manière crue) les rapports entre Touaregs, miliciens arabes et islamistes.
Dimanche 1er avril 2012, le MLNA a ensuite publié une déclaration sur son site, parlant d'un « retour à la dignité » de l'Azawad après la prise de Tombouctou. Dans un article du site pro-indépendantiste Tourast Press, Ikhlou Ag Azzezen (qui se présente comme un étudiant bénévole) parle immédiatement d’un jour « à tout jamais historique », « dont nos aïeuls ont rêvé depuis 1880 ». « Plus aucun drapeau du colonisateur malien ne flotte dans l’Azawad », s'émerveille-t-il.
Parmi les tenants d’un Mali uni, tous déplorent la spectaculaire percée de la rébellion, jugée catastrophique. Mais ils se déchirent en cherchant les responsables du fiasco. Dans les commentaires d’un article du site internet Malijet, qui dénonce une « débâcle » et renvoie dos à dos le président Amadou Toumani Touré et le capitaine Amadou Haya Sanogo (respectivement jugés « incompétent » et « impuissant » dans leur gestion de la rébellion), un internaute anonyme vient prendre la défense des putschistes. « Le problème au Mali a été ATT, assure-t-il, désignant ainsi le président Touré. Il n’a pas hésité à sacrifier son peuple pour avoir un troisième mandat ».
Réponse quelques lignes plus bas d’un Malien peu convaincu par le court bilan de la junte au pouvoir : « Avant le coup d’Etat, quelles régions du Mali étaient entre les mains du MNLA ? Aucune… Alors qui a foutu le bordel ? ATT ? Soyons sérieux… Que ce capitaine déguerpisse au plus vite ».
« Complice »
Il reste, sur le web, des Maliens pour rappeler que le président déchu mérite le « respect », ne serait-ce qu’en souvenir du passé (une décennie passée à la tête du pays). Dans la même verve, nombreux sont ceux qui dénoncent sur la page Facebook de RFI un coup d’Etat fantasque et contre-productif de la part des putschistes, jugés (à leur tour) « incapables », « idiots », « incompétents ». Plusieurs témoignages s'appuient sur l’épisode désastreux de l’aéroport de Bamako.
« La junte nous a montré ses limites. Nous sommes même tentés de croire qu’elle est bien complice de la situation que nous vivons en ce moment », s’emporte un internaute au bas d’unarticle du site MaliWeb. A l’inverse, pour quelques supporters du capitaine Sanogo, c’est « ATT » qui est de mèche avec la rébellion et sème actuellement la zizanie...
« Indifférence totale »
Des figures s’engagent sur internet pour imposer la voix de la raison. En témoigne le communiquépublié par Adama Diakité, président du Forum des Organisations de la Société Civile. « Au regard de l’évolution actuelle de la crise dans les régions nord / centre du pays, le Forum des (OSC) au Mali lance (un) appel à toutes les composantes de la nation malienne et à la communauté internationale ». Adama Diakité rappelle que « la complexité de cette crise et la diversité des acteurs impliqués rendent difficile sa résolution ».
« Seul le Mali compte pour nous », écrit Mamadou Dabo, qui lance sur Malijet un appel à « l’union sacrée ». « C'est sur Amadou Haya Sanogo que nous pouvons compter aujourd'hui pour sortir le Mali du gouffre. Alors nous l’interpellons, lui qui s’est mis au devant de la scène. En son temps, nous avons sévèrement critiqué ATT et ses acolytes (…) Mais nous ne saurions oublier les réalisations si nombreuses de ATT (…) Arrêtons donc les manifestations populaires de soutien au CNRDRE qui n'a rien fait pour que l'on détruise notre pays en son nom ; oublions le pouvoir ATTqui est enterré à jamais par ses propres erreurs ; pensons à défendre l'unité nationale et l'intégrité territoriale ».
« Aujourd’hui, le pays est attaqué et les 2/3 de notre territoire sont occupés par des bandits armés dans l’indifférence totale de la communauté internationale », dénonce un certain Charles Dembélé sur MaliActu.
« A part une prise de position ferme de la Cédéao et de l’Union africaine, il y’a eu que des déclarations d’intention et quelque condamnations des puissances étrangères, ajoute-t-il.Quand l’Irak avait envahi le Koweït, la réaction a été immédiate. (…) Nos autorités doivent maintenant tout mettre en œuvre pour que le droit international soit appliqué. Aucune organisation crédible, notamment les Nations unies, ne reconnaîtront un Etat bidon à l’intérieur du Mali ».
« Historique »
Comme d'autres, Charles Dembelé appelle à un déploiement des forces de la Cédéao. « Pas une force combattante mais une force dissuasive contre les exactions et les pillages des biens ». Il n’est pas pour autant certain que ce genre d’initiatives convainque les nombreux sceptiques, qui restent méfiants vis-à-vis des puissances étrangères, et notamment la France, critiquée pour son action en Libye, conflit en partie à la source de la situation actuelle.
Forum du site MaliWeb.
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« Nos aïeuls en ont rêvé »
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Dès vendredi, la page Facebook du MNLA a officialisé, pour sa propre communauté d'internautes, la prise de la ville de Kidal. « Excellente nouvelle », « formidable », « courage ! », se sont aussitôt réjouis les utilisateurs, auxquels s'étaient néanmoins mêlées des personnes venant questionner (de manière crue) les rapports entre Touaregs, miliciens arabes et islamistes.
Dimanche 1er avril 2012, le MLNA a ensuite publié une déclaration sur son site, parlant d'un « retour à la dignité » de l'Azawad après la prise de Tombouctou. Dans un article du site pro-indépendantiste Tourast Press, Ikhlou Ag Azzezen (qui se présente comme un étudiant bénévole) parle immédiatement d’un jour « à tout jamais historique », « dont nos aïeuls ont rêvé depuis 1880 ». « Plus aucun drapeau du colonisateur malien ne flotte dans l’Azawad », s'émerveille-t-il.
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