En s’emparant des trois principales villes du nord du Mali en trois jours, la rébellion touareg s’est assurée la mainmise sur toute la partie nord du pays. À la tête de la rébellion se trouve le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), un groupe qui s’est fixé pour objectif de "libérer" l’Azawad, la partie nord du Mali. Composé de Touareg, surnommés les "hommes bleus" en raison de la couleur indigo de leur chèche, le MNLA considère cette région comme le berceau de la civilisation touareg. Bien organisé - il possède un site Internet régulièrement mis à jour -, le mouvement ne revendique aucune appartenance religieuse et assure se battre pour l’établissement d’une République laïque.
Ces combattants ont vu leur nombre augmenter de manière considérable à l’été 2011, après la chute en Libye du régime de Mouammar Kadhafi. "Cela a été un moment décisif pour les rebelles, qui ont vu le retour dans le nord du Mali de miliciens touareg lourdement armés qui combattaient auparavant pour le régime libyen", explique Pierre Boilley, directeur du Centre d'études des mondes africains (Cemaf). Une fois le dictateur libyen renversé, ces combattants ont en effet regagné leur pays d’origine avec des armes.
Depuis le déclenchement en janvier 2012 de l’offensive rebelle dans le nord du Mali, le MNLA peut également compter sur des troupes touareg de l’armée malienne ayant fait défection. Ainsi, le chef du commandement des troupes de la ville de Kidal, le colonel-major Elhadj Ag Gamou, a annoncé samedi 31 mars son ralliement à la rébellion. Un renfort qui illustre l’état de déliquescence de l’armée malienne et qui explique la facilité avec laquelle la rébellion s’est emparée du nord-Mali. D'autant que les rebelles ont profité du chaos provoqué dans la capitale parle putsh de mi-mars.
La menace Aqmi
Mais le MNLA n’est pas le seul groupe armé à combattre dans le nord du Mali. La communauté internationale et les pays voisins du Mali s’inquiètent surtout de la présence de groupes islamistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). L’idéologie salafiste a fait son nid dans la région, où gravitent désormais plusieurs milices islamistes.
Des habitants de Gao et de Kidal affirment avoir aperçu des drapeaux salafistes lorsque les rebelles se sont emparés de leur ville. Des étendards attribués à la faction touareg Ansar Dine, un groupe islamiste qui semble s’être particulièrement illustré lors des récents succès de la rébellion.
"Ansar Dine a pour leader Iyad Ag Ghaly, un ancien chef de la rébellion des années 1990 devenu salafiste. Il n’a pas pu résister à l’envie de prendre part à l’offensive menée par le MNLA", analyse Pierre Boilley. Mais selon lui, malgré une idéologie quasi-similaire, Ansar Dine n’est pas lié à Aqmi. "Les deux groupes sont proches sur le plan religieux, mais pas sur le plan politique" assure-t-il. Certaines sources font cependant état de liens entre Iyad Ag Ghaly et des responsables d’Aqmi.
L’énigme Ansar Dine
Le MNLA reconnaît qu’Ansar Dine a combattu à ses côtés lors de l'offensive. Le groupe voit pour l’instant d’un bon œil cet allié qui peut lui permettre de rallier des Touareg tentés par l’idéologie d’Aqmi. "Mais s’ils semblent coopérer sur le terrain, les deux groupes s’opposent sur de nombreux points", assure Pierre Boilley. "Le MNLA insiste sur le côté laïc de sa lutte, tandis qu’Ansar Dine a pour objectif l’instauration de la charia, la loi islamique", explique-t-il.
Les deux groupes ont tenté de trouver un terrain d’entente en mars, mais les négociations ont capoté lorsque le MNLA a demandé à Ansar Dine de renoncer à l’instauration de la charia et de couper tout lien avec Aqmi.
Maintenant que le MNLA a atteint ses objectifs territoriaux, il va devoir se frotter au difficile exercice du pouvoir et au contrôle des différentes milices qui profitent du chaos pour étendre leur influence dans le nord du Mali. Une tâche qui s’annonce d’autant plus ardue qu’un nouveau groupe islamiste, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), s’est invité le weekend dernier dans le cercle des combattants rebelles.
Ces combattants ont vu leur nombre augmenter de manière considérable à l’été 2011, après la chute en Libye du régime de Mouammar Kadhafi. "Cela a été un moment décisif pour les rebelles, qui ont vu le retour dans le nord du Mali de miliciens touareg lourdement armés qui combattaient auparavant pour le régime libyen", explique Pierre Boilley, directeur du Centre d'études des mondes africains (Cemaf). Une fois le dictateur libyen renversé, ces combattants ont en effet regagné leur pays d’origine avec des armes.
Depuis le déclenchement en janvier 2012 de l’offensive rebelle dans le nord du Mali, le MNLA peut également compter sur des troupes touareg de l’armée malienne ayant fait défection. Ainsi, le chef du commandement des troupes de la ville de Kidal, le colonel-major Elhadj Ag Gamou, a annoncé samedi 31 mars son ralliement à la rébellion. Un renfort qui illustre l’état de déliquescence de l’armée malienne et qui explique la facilité avec laquelle la rébellion s’est emparée du nord-Mali. D'autant que les rebelles ont profité du chaos provoqué dans la capitale parle putsh de mi-mars.
La menace Aqmi
Mais le MNLA n’est pas le seul groupe armé à combattre dans le nord du Mali. La communauté internationale et les pays voisins du Mali s’inquiètent surtout de la présence de groupes islamistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). L’idéologie salafiste a fait son nid dans la région, où gravitent désormais plusieurs milices islamistes.
Des habitants de Gao et de Kidal affirment avoir aperçu des drapeaux salafistes lorsque les rebelles se sont emparés de leur ville. Des étendards attribués à la faction touareg Ansar Dine, un groupe islamiste qui semble s’être particulièrement illustré lors des récents succès de la rébellion.
"Ansar Dine a pour leader Iyad Ag Ghaly, un ancien chef de la rébellion des années 1990 devenu salafiste. Il n’a pas pu résister à l’envie de prendre part à l’offensive menée par le MNLA", analyse Pierre Boilley. Mais selon lui, malgré une idéologie quasi-similaire, Ansar Dine n’est pas lié à Aqmi. "Les deux groupes sont proches sur le plan religieux, mais pas sur le plan politique" assure-t-il. Certaines sources font cependant état de liens entre Iyad Ag Ghaly et des responsables d’Aqmi.
L’énigme Ansar Dine
Le MNLA reconnaît qu’Ansar Dine a combattu à ses côtés lors de l'offensive. Le groupe voit pour l’instant d’un bon œil cet allié qui peut lui permettre de rallier des Touareg tentés par l’idéologie d’Aqmi. "Mais s’ils semblent coopérer sur le terrain, les deux groupes s’opposent sur de nombreux points", assure Pierre Boilley. "Le MNLA insiste sur le côté laïc de sa lutte, tandis qu’Ansar Dine a pour objectif l’instauration de la charia, la loi islamique", explique-t-il.
Les deux groupes ont tenté de trouver un terrain d’entente en mars, mais les négociations ont capoté lorsque le MNLA a demandé à Ansar Dine de renoncer à l’instauration de la charia et de couper tout lien avec Aqmi.
Maintenant que le MNLA a atteint ses objectifs territoriaux, il va devoir se frotter au difficile exercice du pouvoir et au contrôle des différentes milices qui profitent du chaos pour étendre leur influence dans le nord du Mali. Une tâche qui s’annonce d’autant plus ardue qu’un nouveau groupe islamiste, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), s’est invité le weekend dernier dans le cercle des combattants rebelles.
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