Libye-Mali: Des maliens en prison à Jedidah
Prison de Jedidah-Libye: 300 Maliens dans les geôles du CNT, 40 portés disparus - L'information nous a été donnée par certains ressortissants maliens, rapatriés de Libye, il y a quelques jours : "Nous avons laissé derrière nous plusieurs Maliens, de toutes les ethnies, dans la prison de Jedidah, l'une des plus terribles en Libye. Pendant notre fuite, on nous a dit qu'il y avait des gens qui ont disparu".
Contacté par nos soins, dans l'après-midi du vendredi 16 septembre, un diplomate basé dans un pays arabe et qui requiert l'anonymat, a confirmé les faits. Selon lui, ce sont environ 300 Maliens qui croupissent dans la prison de Jedidah, en Libye et on dénombre 40 personnes disparues. Le diplomate de souligner que "toutes ces informations ont été transmises aux ministères des Affaires Etrangères et à celui des Maliens de l'Extérieur". Pour le moment, c'est silence radio du côté de Bamako. Comme à l’accoutumée. C'est à l'international que des voix s'élèvent pour dénoncer les exactions commises par le Conseil national de transition.
C'est ainsi que l'un des membres de l'association Défense-Etrangers en Libye, avec qui nous avons échangé au téléphone, affirme, lui aussi, qu'environ 600 personnes, surtout des maliens et nigériens, sont détenues et "torturées" par les nouvelles autorités libyennes. "Sur la base d'informations fiables, environ 300 étrangers, essentiellement des Touareg du Mali, croupissent actuellement dans les prisons libyennes. Ils sont persécutés par les forces de sécurité du nouveau régime" du Conseil national de transition (CNT), selon un communiqué de l'association, publié sur un site Internet.
"Certains disent qu'ils ont été tués et enterrés dans une fosse commune. Il faut que les gouvernements de leurs pays d'origine réagissent enfin, et que le CNT donne sa version des faits", poursuit-elle.
Selon l'association, les témoignages ont été recueillis auprès de contacts sur place qui se cachent et craignent pour leur vie, ou bien de détenus qui soudoient des geôliers pour pouvoir communiquer avec l'extérieur. Ils ont affirmé avoir saisi les autorités maliennes et sollicité une rencontre pour leur "expliquer la situation et demander les mesures prises pour réclamer la libération des étrangers emprisonnés en Libye".
Il faut reconnaître que de tout temps, les Africains au Sud du Sahara, et les noirs en général, connaissent une vie très difficile en Libye. Au temps de Kadhafi, cette main-d'œuvre bon marché était l'objet de discrimination et d'exactions de toutes sortes.
Ils étaient dépossédés de leurs biens tous les jours, sans compter le grand nombre qui était jeté en prison sans jugement. Certains y perdaient la vie.
Avec la guerre contre le régime Kadhafiste, la situation des sud sahariens a été encore pire. Tout noir est confondu aux mercenaires de Kadhafi et est livré à une torture impitoyable s'il n'est pas tout de suite abattu. Ceux qui ont regagné le Niger, le Mali ou le Burkina Faso savent à quel prix ils ont pu sauver leur tête.
Aujourd'hui, dans les zones conquises par le CNT, nous confie le diplomate que nous avons contacté, aucune juridiction véritable n'existe pour le moment.
Le pays est donc livré aux nouveaux maîtres. Espérons que, dans un proche avenir, nos autorités compétentes sortiront nos compatriotes dans cette situation qui n'a que trop duré.
A suivre
Paul Mben
22 Septembre du 19 septembre 2011
Contacté par nos soins, dans l'après-midi du vendredi 16 septembre, un diplomate basé dans un pays arabe et qui requiert l'anonymat, a confirmé les faits. Selon lui, ce sont environ 300 Maliens qui croupissent dans la prison de Jedidah, en Libye et on dénombre 40 personnes disparues. Le diplomate de souligner que "toutes ces informations ont été transmises aux ministères des Affaires Etrangères et à celui des Maliens de l'Extérieur". Pour le moment, c'est silence radio du côté de Bamako. Comme à l’accoutumée. C'est à l'international que des voix s'élèvent pour dénoncer les exactions commises par le Conseil national de transition.
C'est ainsi que l'un des membres de l'association Défense-Etrangers en Libye, avec qui nous avons échangé au téléphone, affirme, lui aussi, qu'environ 600 personnes, surtout des maliens et nigériens, sont détenues et "torturées" par les nouvelles autorités libyennes. "Sur la base d'informations fiables, environ 300 étrangers, essentiellement des Touareg du Mali, croupissent actuellement dans les prisons libyennes. Ils sont persécutés par les forces de sécurité du nouveau régime" du Conseil national de transition (CNT), selon un communiqué de l'association, publié sur un site Internet.
"Certains disent qu'ils ont été tués et enterrés dans une fosse commune. Il faut que les gouvernements de leurs pays d'origine réagissent enfin, et que le CNT donne sa version des faits", poursuit-elle.
Selon l'association, les témoignages ont été recueillis auprès de contacts sur place qui se cachent et craignent pour leur vie, ou bien de détenus qui soudoient des geôliers pour pouvoir communiquer avec l'extérieur. Ils ont affirmé avoir saisi les autorités maliennes et sollicité une rencontre pour leur "expliquer la situation et demander les mesures prises pour réclamer la libération des étrangers emprisonnés en Libye".
Il faut reconnaître que de tout temps, les Africains au Sud du Sahara, et les noirs en général, connaissent une vie très difficile en Libye. Au temps de Kadhafi, cette main-d'œuvre bon marché était l'objet de discrimination et d'exactions de toutes sortes.
Ils étaient dépossédés de leurs biens tous les jours, sans compter le grand nombre qui était jeté en prison sans jugement. Certains y perdaient la vie.
Avec la guerre contre le régime Kadhafiste, la situation des sud sahariens a été encore pire. Tout noir est confondu aux mercenaires de Kadhafi et est livré à une torture impitoyable s'il n'est pas tout de suite abattu. Ceux qui ont regagné le Niger, le Mali ou le Burkina Faso savent à quel prix ils ont pu sauver leur tête.
Aujourd'hui, dans les zones conquises par le CNT, nous confie le diplomate que nous avons contacté, aucune juridiction véritable n'existe pour le moment.
Le pays est donc livré aux nouveaux maîtres. Espérons que, dans un proche avenir, nos autorités compétentes sortiront nos compatriotes dans cette situation qui n'a que trop duré.
A suivre
Paul Mben
22 Septembre du 19 septembre 2011
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