samedi 10 septembre 2011


RFI
 
VENDREDI 09 SEPTEMBRE 2011
A la Une: la conférence d'Alger sur la sécurité au Sahel
La crise libyenne était l'un des sujets abordés lors de cette conférence initialement consacrée aux questions sécuritaires dans la région. « Une réunion sans conclusions », regrette Guinée Conakry info. Le site guinéen d’informations en ligne voit dans cette réunion de haut niveau « une montagne qui n’aura accouché que d’une souris. De tout le folklore médiatique qui a été fait autour, il n'en ressort pratiquement rien ! », se désole Guinée Conakry info.
Pour L’Observateur, au Burkina-Faso, la conférence d’Alger s’est achevée sur un constat « terrifiant ». La zone sahélienne s’est transformée en « véritable poudrière dont l’épicentre, on s’en serait douté, se trouve en Libye ».
Durant la conférence, l'Algérie a souhaité que les autres pays voisins soient associés à ces discussions sur la sécurité régionale, et notamment la Libye. En Algérie même, la presse est plus sobre dans ses commentaires. La Nouvelle République salue la présence à Alger des ministres des Affaires étrangères des pays du champ, Mali, Niger, Algérie et Mauritanie, et celle des délégations étrangères de haut niveau. Pour le journal algérien, pas de doute, « La conférence internationale d’Alger devrait constituer le point départ d’un dialogue (…) en vue de dégager les convergences et le consensus sur la teneur de (la) coopération » en matière de sécurité dans le Sahel.
Libye : sus aux Touaregs
Dans la presse algérienne également, cet article d’El Watan, de son côté, consacré au sort des « Touareg persécutés qui fuient la Libye ». Le quotidien algérien rapporte le cri d’alarme du Mouvement touareg pour la Libye qui fait état de « chasse aux Touareg et d’exécutions par les rebelles au lendemain de la prise de Tripoli, (exactions) qui ont suscité des fuites collectives vers la frontière algérienne ». Selon ce mouvement le sud libyen, connu comme étant le territoire touareg, « n’abrite pour ainsi dire plus aucun Touareg à l’heure actuelle. Ils ont tous été chassés manu militari ».
D’autant que les Touaregs ne seraient pas uniquement pourchassés par les seuls rebelles. « Depuis mercredi, les pro-Guedhafi se sont, à leur tour, donné à des exactions contre les Touareg au motif qu’ils auraient décidé de se ranger du côté du Conseil national de transition », dénonce le Mouvement touareg pour le Libye dans les colonnes d’El Watan, qui précise que « tous les Touareg du Sud libyen ont fui vers les localités algériennes de Tarat et de Tinalkom, à 150 km de Djanet ».
Libye : sus à Kadhafi
En Libye même, le numéro 2 du Conseil national de Transition a effectué sa première visite à Tripoli depuis la chute du colonel Kadhafi. Mahmoud Djibril y a lancé une mise en garde aux autres responsables politiques : il ne faut pas que s'engage tout de suite la bataille politique, tant que la bataille militaire n'est pas finie, a-t-il dit. Or, Kadhafi court toujours. Et, bien que tombé de son piédestal, il n’a « rien perdu de sa pugnacité toute révolutionnaire », estimeL’Observateur, qui lance : Kadhafi se « ben ladise ». Le quotidien burkinabè ose le parallèle avec Oussama ben Laden. « Activement recherché par tous les services de renseignement occidentaux après le 11 septembre, le chef d’Al Qaïda avait multiplié les messages audio et vidéo, galvanisant ses troupes et faisant régulièrement le pied de nez aux ennemis de sa cause avant d’être rattrapé par son destin ».Aujourd’hui, c’est au tour de Kadhafi, le « Crésus de Syrte », d’être réduit à l’état de fugitif. « Terré on ne sait où, l’ex-guide de la révolution libyenne entend bien entretenir le suspense encore quelque temps et, pourquoi pas, échapper au sort funeste que lui réservent ses poursuivants », énonce L’Observateur.
Où se terre le Guide déchu ? « Kadhafi se cache-t-il à Ouaga ?», s’interroge, faussement naïf,Slate. L’occasion pour le site d’informations en ligne de souligner que les autorités burkinabées « semblent de moins en moins disposées à accueillir l’ancien dictateur ». Mais l’occasion aussi, pour Slate, de rappeler combien étroits furent les liens entre Mouammar Kadhafi et Blaise Compaoré. « Le sans domicile fixe libyen aurait toutes les raisons de se sentir chez lui dans ce petit pays qu’on qualifiait de «satellite» de Tripoli, au temps béni de l’amitié Kadhafi-Compaoré. Il pourrait rouler sur le boulevard Kadhafi du quartier Ouaga 2000, confier ses pétrodollars aux actionnaires libyens de la Banque Commerciale du Burkina, déposer ses valises à l’hôtel Laico —communément appelé «Hôtel Libya»—, (…) Le week-end, il pourrait lancer un convoi de 200 voitures sur la route de Bobo-Dioulasso, histoire de partir à la recherche de la statue qui l’y représente en compagnie du président du Faso », ironise Slate, qui rappelle toutefois que le Burkina est membre de la Cour pénale internationale. Laquelle l’oblige à livrer quiconque est inculpé. Voilà pourquoi Kadhafi ne peut pas être à Ouaga. Mais Slate n’a pas résisté à la tentation de l’exercice de style.

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