vendredi 9 septembre 2011


Affrontements en Libye près de Bani Walid et de Syrte

l4express;FR
publié le 09/09/2011 à 15:43, mis à jour à 18:44
Affrontements en Libye près de Bani Walid et de Syrte

De violents combats ont éclaté vendredi près de Bani Walid et de Syrte, les deux principaux bastions encore tenus par les forces fidèles à Mouammar Kadhafi.

Les combattants pro-Kadhafi retranchés dans ces deux localités ont déclenché des tirs de barrage sur les forces du Conseil national de transition (CNT) qui les encerclent.
Selon les journalistes de Reuters, des roquettes Grad se sont abattues à intervalles réguliers sur les positions tenues par les forces des nouvelles autorités.
Alors que de nouveaux responsables du régime Kadhafi, dont deux généraux, se sont réfugiés à leur tour au Niger, Interpol a lancé un mandat d'arrêt contre l'ancien "guide" libyen, son fils Saïf al Islam et son chef des services de renseignement Abdallah al Senoussi.
Bani Walid, située dans le désert à 150 km environ au sud-est de Tripoli, et Syrte, ville d'origine du "guide" sur la côte méditerranéenne, sont les deux dernières grandes cités toujours tenues par les forces de Kadhafi, chassées de Tripoli fin août.
L'ultimatum lancé par le CNT aux partisans de Kadhafi, les enjoignant à se rendre sous peine de s'exposer à un assaut militaire, expire théoriquement ce samedi.
CIVILS PRIS AU PIÈGE
A une trentaine de kilomètres de Bani Walid, des responsables du CNT ont annoncé la capture d'une dizaine de soldats de Kadhafi sur la ligne de front.
Des journalistes de Reuters ont pu voir à l'arrière d'une camionnette les corps de deux hommes tués dans les combats, les plus violents depuis plusieurs jours.
Des ambulances faisaient la navette sur la ligne de front, à seulement cinq kilomètres de Bani Walid et d'où s'élevaient des colonnes de fumée, pour évacuer les blessés. Des avions de l'Otan survolaient la région.
A Teassaïn, à 90 km à l'est de Syrte, les forces révolutionnaires et les soldats de Kadhafi se sont affrontés à coups de roquettes. Le CNT a envoyé des renforts d'artillerie vers la ville portuaire toujours tenue par les partisans de l'ancien régime.
Ces derniers occupent également l'oasis de Sebha, dans le Sud désertique.
La population civile de ces trois villes est prise au piège et risque de payer un lourd tribut en cas d'offensive généralisée des forces révolutionnaires à l'expiration de l'ultimatum.
A Sebha, notamment, l'inquiétude grandit sur le sort de 1.700 migrants d'Afrique noire, la plupart venant du Niger, de Somalie, d'Erythrée et du Nigeria. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) cherche à envoyer des vivres, de l'eau et des médicaments dans l'oasis, et voudrait évacuer ces migrants vers le Tchad ou le Niger, par air ou par la route.
NIAMEY RESPECTERA SES ENGAGEMENTS
On ignore toujours où se trouve Mouammar Kadhafi, contre lequel Interpol a émis vendredi un mandat d'arrêt. L'un des fils de l'ancien dirigeant libyen, Saïf al Islam, et le chef des services de renseignement, Abdallah al Senoussi, sont également visés.
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye avait demandé à Interpol de délivrer une "notice rouge" contre les trois hommes soupçonnés de crimes contre l'humanité.
Le mandat d'Interpol permet l'arrestation des suspects en vue de leur extradition ou de leur remise à un tribunal international. Selon Luis Moreno-Ocampo, procureur de la CPI, l'arrestation de Kadhafi "est une question de temps".
Quatorze responsables de l'ancien régime sont arrivés jeudi après-midi dans la ville d'Agadez, dans le nord du Niger.
Le général touareg Ali Kana, qui dirigeait les forces gouvernementales dans le sud de la Libye, et un autre officier général, Ali Charif al Rifi, qui commandait l'aviation, font partie de ce groupe, ainsi que deux autres hauts responsables de l'ancien régime.
Le gouvernement du Niger a fait savoir qu'il respecterait ses engagements internationaux si l'ancien "guide" libyen ou d'autres responsables recherchés par la CPI se présentaient sur son territoire.
A propos de l'arrivée d'anciens responsables libyens à Agadez, le Niger dit obéir à des "motifs humanitaires" en les accueillant.
Lundi, le chef des brigades de sécurité de Mouammar Kadhafi, Mansour Dhao, avait franchi à bord d'un convoi la frontière avec le Niger en provenance de Libye.
Selon un responsable du CNT basé à Tunis, Mouammar Kadhafi se trouverait quelque part dans le désert du Sud libyen qui s'étend jusqu'au Niger et la Mauritanie.
"Il n'est pas dans une ville, il n'est pas à Agadez", a-t-il dit sur la chaîne de télévision Al Arabiya.
Avec Christian Lowe, Alex Dziadosz et Mohammed Abbas à Tripoli, Barry Malone et Sylvia Westall à Tunis, Abdoulaye Massalatchi à Agadez, Nathalie Prévost à Niamey et les rédactions de Paris et Genève; Guy Kerivel pour le service français, édité par Gilles Trequesser

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