Mali : la saison des pluies n'arrivera que fin mai, début juin, assure un météorologueDes vents de sables pourraient en revanche se lever plus rapidement.
On parle beaucoup de l'arrivée prochaine de la saison des pluies au Mali, qui compliquerait les opérations militaires. Pour mieux comprendre ce phénomène, un ingénieur météorologue, Laurent Labbé, spécialiste de cette région, nous explique ce qu'il en est.
Ce que l'on appelle la "saison des pluies" au Sahel, c'est l'établissement d'un régime de mousson particulier à l'Afrique de l'ouest (et dans une certaine mesure d'une partie de l'afrique centrale, Tchad et Cameroun, et de l'est, Soudans et Ethiopie. Il s'agit, pour faire simple, du décalage, partant du golfe de Guinée vers le nord, d'une zone pluvieuse constituée d'amas orageux qui se déplacent individuellement d'est en ouest. Ce décalage se produit assez rapidement à la fin du printemps et affecte le sahel fin-mai début-juin. On observe également une variation nette d'intensité de la mousson dans le sens nord-sud : les zones septentrionales du Sahel sont encore moins touchées par les pluies. Le cas des reliefs (Tibesti, Aïr, Adrar) est particulier car leurs pentes sont susceptibles de déclencher et fixer des systèmes orageux localisés qui peuvent donner de forts cumuls pluviométriques et causer éventuellement pertes matérielles et humaines. Ces épisodes interviennent souvent en début de saison (juin-juillet). De ce fait, les opérations aériennes au départ de Bamako, Niamey et N'Djaména pourraient être perturbées au départ et à l'arrivée mais probablement pas sur objectif. Par ailleurs la mousson africaine est intermittente. Il ne s'agit pas d'une période avec des pluies continues comme en Inde ou en Asie. En pleine saison (juillet-août), que l'on appelle ici "l'hivernage", on observe, à la latitude de Niamey, en moyenne 2 à 3 averses par semaine. On peut toutefois observer des pluies avant la saison de mousson (de mars à mai). Il s'agit d'un autre phénomène connu sous le nom de "pluies des mangues". Il résulte, toujours pour faire simple, de l'interaction entre des dépressions qui se forment au niveau du bassin méditerranéen/maghreb avec la zone pluvieuse qui est, à cette époque, sur les pays côtiers du Golfe de Guinée. Cette interaction produit un étirement nuageux en travers du Sahel sur un axe sud-ouest nord-est, qui est porteur de pluies, tour à tour faibles et étendues ou modérées et localisées. Ces événements ne durent pas plus d'une journée et se comptent en moyenne sur les doigts d'une main. Je ne pense pas qu'ils puissent être une véritable entrave pour les opérations. Le phénomène météorologique qui pourrait être plus gênant dans les semaines et mois à venir est le soulèvement de sable lié au renforcement de l'Harmattan qui souffle du nord-est. Cette année ce vent ne s'est jamais vraiement bien installé sur la région (sauf le jour où nos forces ont pris Kidal), mais il est encore possible qu'il se renforce car ce n'est qu'avec l'arrivée de la mousson qu'il quitte la région.
Mercredi 6 Mars 2013
Jean-Dominique Merchet
http://www.marianne.net/blogsecretdefense/Mali-la-saison-des-pluies-n-arrivera-que-fin-mai-debut-juin-assure-un-meteorologue_a977.html
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vendredi 8 mars 2013
Mali : la saison des pluies n'arrivera que fin mai, début juin, assure un météorologue
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