Mali, Al Qaïda, décryptages du patron de la DGSE

La situation des différentes groupes rebelles, jusqu'où l'armée française doit-elle travailler avec les nationalistes touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) ? L'état d'Al Qaïda, la " matière vivante et très mouvante " des candidats au jihad... Différentes considérations éclairantes sur la menace d'aujourd'hui.
Voici le verbatim du DGSE...
" Le MNLA est un groupe rebelle, armé, autonomiste, indépendantiste et identitaire qui n’est ni un mouvement terroriste, ni un mouvement jihadiste comme le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO), Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ou Ansar Dine.
Le MNLA a fait tomber le gouvernement d’Amadou Toumani Touré et le gouvernement malien qui a suivi en a fait son pire ennemi, quitte à oublier la présence terroriste jihadiste. La situation des Touaregs, bien qu’ils ne représentent que de 5 à 10 % de la population, constitue un problème de nature identitaire, majeur et ancien. Le Mali devra le régler car aucune place ne leur a été donnée, malgré les accords d’Alger dont aucun point n’a été mis en œuvre.
Ce n’est toutefois pas le problème de la France, qui mène un combat contre AQMI et pour réduire la menace terroriste. Nous sommes entrés sur le territoire malien pour stopper la progression d’Ansar Dine et d’AQMI vers Bamako et avons reconquis par anticipation, à la place de l’armée de l’Union africaine et du Mali, les territoires tombés sous contrôle jihadiste.
Dans ce contexte, le MNLA peut être un allié de circonstance. Mais nous n’avons pas à faire le travail de réunification et de remise en place du pouvoir ; une fois la menace réduite, la France laissera la place aux armées malienne et africaines.
Je ne pense pas qu’il y ait aujourd’hui d’États manipulateurs derrière les groupes terroristes jihadistes, qui constituent une menace pour l’existence même de ces États. Al Qaida, qui bénéficie toujours du soutien de clans ou d’individus, a été décapitée à la suite des coups portés par les Américains mais un fond culturel jihadiste, international, véhiculé par Internet, demeure.
On observe des échanges logistiques, des passages de moudjahidines d’un camp à l’autre, par exemple entre les Shebab et Al Qaida dans la péninsule arabique (AQPA Yémen)… On a observé à travers le monde plus de départs pour la Syrie que pour l’Irak ou l’Afghanistan. Il s’agit d’une matière vivante, très mouvante derrière laquelle nous ne voyons pas d’État l’instrumentalisant. "
http://defense.blogs.lavoixdunord.fr/archive/2013/03/12/mnla-partenaire-serieux.html
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