mardi 5 mars 2013

Le Drian dit détenir «des informations» sur le lieu de détention des otages


Le Drian dit détenir «des informations» sur le lieu de détention des otages

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Le sort des otages français au Mali est toujours incertain. Mais le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, se veut confiant. Invité de Jean-Jacques Bourdin ce mardi matin sur RMC-BFMTV, il réaffirme que «tout nous laisse à penser qu’ils sont en vie».jean yves le drian 273x119 Le Drian dit détenir «des informations» sur le lieu de détention des otages
Il se refuse à en dire plus, car «la discrétion est la première vertu. Pour la discrétion de nos actions et aussi pour la sécurité de nos propres forces. Si les otages avaient été tués, les ravisseurs l’auraient fait savoir», indique-t-il. Interrogé sur le lieu où ils pourraient être retenus, Jean-Yves Le Drian n’est pas plus prolixe. «Nous avons des informations», repond-il sobrement.
Lundi, des familles d’otages retenus au Niger ont exhorté la France à négocier avec les ravisseurs. Mais «la France négocie-t-elle avec les preneurs d’otages ?» a demandé Jean-Jacques Bourdin à son invité «Je ne répondrai pas. Je comprends l’angoisse de ces familles, plus fortes encore parce qu’il y a les combats au Mali. Cette inquiétude est respectable, mais nous ne pouvons pas en dire plus. Nous utilisons tous les moyens pour les libérer», a précisé le ministre de la Défense.
Il ne confirme pas la mort des deux chefs jihadistes
Le doute plane toujours sur la mort des deux principaux chefs jihadistes au mali, Abou Zeïd et Mokhtar Belmokhtar. Alors que le Tchad continue d’affirmer que les deux hommes ont péri dans les combats, Le Drian ne confirme toujours pas ces affirmations. «Je donne les informations quand elles sont sûres. Pour notre part, tant que nous n’avons pas les preuves, je ne peux pas le dire. Des rumeurs ne font pas une information. Vu la gravité de la chose, je ne dis que ce qui est sûr», a expliqué le ministre.
Une photo prise par un soldat tchadien et diffusée par RFI montrerait pourtant le corps de Mokhtar Belmokhtar (voir encadré ci-dessous). Mais là encore, Le Drian n’est pas affirmatif. «J’ai vu cette photo ainsi que des photos de Belmokhtar vivant. Je ne suis pas certain que ce soit lui. Nous sommes en recherche des éléments de preuve, sur l’un et l’autre», précise-t-il.
Pour ce dernier, la mort des deux chefs serait «une bonne nouvelle», sans toutefois changer radicalement la donne. «Ce sont des terroristes» expérimentés, qui veulent toucher la France. Mais ça ne règle pas tout. On découvre jour après jour des tonnes de matériel et les mots sont pesés. Des armes, de quoi faire des ceintures explosives… Il y avait une réelle volonté d’organiser à partir du Mali une base arrière du terrorisme».
15 terroristes tués la nuit dernière
Saluant le courage des soldats Tchadiens «valeureux et expérimentés», qui ont subi de lourdes pertes, Le Drian a tenu à leur rendre hommage. La semaine dernière, 23 soldats tchadiens avaient en effet péri d’un seul coup dans des combats. La nuit dernière, «une quinzaine de terroristes» auraient péri à leur tour, pris en tenaille entre les forces françaises et leurs alliés tchadiens.
Les soldats tchadiens auraient une photo de Belmokhtar mort
Lundi, la station Radio France Internationale (RFI) a publié sur son site Internet une photo présentée comme celle du cadavre du chef islamiste Mokhtar Belmokhtar. Selon RFI, c’est cette photo qui a déterminé les autorités tchadiennes à annoncer la mort au combat du chef islamiste qui a mené une prise d’otages massive et sanguinaire en janvier sur un site gazier du sud de l’Algérie, In Amenas.
Cette photographie exclusive a été prise par l’envoyé spécial de RFI à Tessalit dans l’extrême nord-est du Mali. Madjiasra Nako y a été emmené dimanche 3 mars par l’armée tchadienne. Les militaires tchadiens revenant du front lui ont alors montré des photos prises sur leur téléphone portable, en affirmant que ce cadavre est bien celui de Mokhtar Belmokhtar, qui aurait été tué samedi dans la vallée d’Ametetai.
Sur le cliché, l’homme présenté comme celui qui était surnommé «le borgne», est en treillis. Son visage est maculé de sang. Pour l’heure, aucune confirmation n’est venue certifier cette mort annoncée samedi soir par l’état-major à Ndjamena. Ce lundi, le président tchadien Idriss Déby a une nouvelle fois affirmé que ses troupes avaient abattu Mokhtar Belmokhtar et que sa dépouille, ainsi que celle d’Abou Zeid, n’ont pas été exposées par respect des principes de l’Islam.

LeParisien.fr

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