Avec un taux d’urbanisation estimée à près de 26% en 2010 et un taux de croissance urbaine de 5,85%, selon les statistiques des Nations Unies, le Niger s’est engagé dans un processus d’urbanisation irréversible. Le Président de la République a fait du développement urbain de nos villes un impératif.
C’est pourquoi, le gouvernement de la République du Niger a pris des mesures visant à modifier le processus d’urbanisation en vue de rendre les villes plus efficaces et plus agréables à vivre. La Région d’Agadez couvre 52% de la superficie de l’ensemble du territoire national et sa population est estimée à 536.256 habitants en 2012 selon des projections de l’Institut National des Statistiques faites sur la base du RGPH de 2001. La ville d’Agadez a, en moins de vingt (20) ans, connue incontestablement, une urbanisation accélérée qui caractérise les grandes villes nigériennes .Des quartiers tels que : Dagmanet ; Missaratat ; Pays-Bas atteste de l’explosion urbaine connue par la cité de l’Aïr.
A mesure que le monde s’urbanise, les villes ont un rôle nécessaire, voire crucial, à jouer dans le développement national ; bien utilisé ce rôle peut, en effet constituer un véritable moteur de la croissance économique. Au Niger, le gouvernement a pris des mesures visant à modifier le processus d’urbanisation en vue de rendre les villes plus efficaces et plus agréables à vivre. Dans la région qu’est-ce qui a été entrepris par vos services ? Comment se présente actuellement la situation avec le renouveau politique que nous vivons aujourd’hui ?
La question d’urbanisation galopante de nos centres urbains avec tous ses corolaires a été inscrite dans les préoccupations majeures des autorités nationales. Au niveau de la région d’Agadez, qui jadis n’avait qu’un seul centre urbain (ville d’Agadez) comme pôle de développement accéléré, se retrouve aujourd’hui, à la faveur des enjeux économiques que présente cette dernière, des villes induites où la dimension d’urbanisation doit être prise en charge rapidement pour prévenir les effets pervers en dotant ces centres d’outils de planification et de gestion. A l’image des autres régions, seule la ville d’Agadez qui est la capitale régionale a été dotée d’un schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme qui est arrivé à échéance depuis 2000.
L’élaboration de cet outil a été programmée depuis 2011 par le Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Assainissement, mais des contingences budgétaires n’ont toujours pas permis l’aboutissement de la programmation. Suite aux inondations de 2006 à Bilma, la ville a été dotée d’un schéma simplifié d’aménagement par l’Etat à travers le Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Assainissement.
Avec le nouveau contexte de la décentralisation effective, il revient aux structures décentralisées de prendre en charge les questions de développement local, parmi lesquelles figure la dotation des centres urbains en schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU).
En attendant, les services déconcentrés du Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Assainissement, accompagnent techniquement les Communes en matière de gestion foncière urbaine.
En moins de vingt (20) ans, la ville d’Agadez a connue incontestablement, une urbanisation accélérée qui caractérise les grandes villes nigériennes. Des quartiers tels que : Dagmanet ; Missaratat ; Pays-Bas atteste de l’explosion urbaine connue par la cité de l’Aïr. Dans certains quartiers tout manque : électricité, eau, assainissement. Comment vous arrivez à gérer l’urbanisation dans ces grands espaces ?
Pour le cas spécifique de la ville d’Agadez, le phénomène d’urbanisation se développe de manière préoccupante, car comme vous le soulignez si bien, de nouveaux quartiers poussent à un rythme exponentiel et la viabilisation n’est pas toujours au rendez-vous.
Les autorités de la 7ème République exécutent présentement des programmes d’extension de réseaux d’eau et d’électricité qui constituent une réponse appropriée à ces défis. En plus des extensions de réseaux, des opérations de branchements sociaux d’eau sont en cours pour soulager les ménages à faibles revenus et cela est salutaire.
En matière de voirie urbaine, il existe également un programme pour la ville d’Agadez, programme qui a déjà commencé avec la réhabilitation des axes bitumés.
Le Niger s’est engagé dans un processus d’urbanisation irréversible. Le Président de la République a fait du développement urbain de nos villes un impératif. Peut-on avoir une idée des perspectives dans la région ?
En termes d’aménagement, un schéma régional d’aménagement de territoire (SRAT) est en finalisation suite à une commande prise en charge par AREVA en rapport avec l’Etat. Cela dénote, si besoin en est, l’engagement des autorités à prendre en charge efficacement ce problème. Ce SRAT sera décliné en SDAU au niveau des centres urbains de la Région.
La politique de l’Etat vise la réalisation de 1000 logements par an sur l’ensemble du territoire; la production de 1000 parcelles assainies par an à travers tout le pays etc. Présentement qu’est ce qui a été programmé pour Agadez ?
Dans le domaine de l’habitat, en dehors des réalisations faites dans le quartier dit «Jeunes Cadres» dans la ville d’Agadez où quelques villas ont été construites, la Région n’a pas été bien servie. Mais suite aux inondations de 2006 à Bilma, l’Etat a consentis des sacrifices à travers un programme qui a permis la construction d’une quarantaine de maisons à titre d’appui aux populations sinistrées. Avec le programme du Chef de l’Etat visant la construction de 1000 logements par an, une programmation de 250 logements pour la Région d’Agadez est en étude et un terrain de 10 ha est déjà disponible au niveau de la ville d’Agadez. Il est donc évident qu’à ce rythme, notre retard sera rapidement rattrapé dans ce domaine.
Suite aux inondations de septembre 2009, comment vos services se sont organisés dans le cadre de la reconstruction des infrastructures détruites et le recasement des sinistrées. Qu’est ce qui a été entrepris pour prévenir ces catastrophes dans la région ? Un nouveau schéma d’urbanisation de la ville ?
Les inondations de septembre 2009 dans la Région d’Agadez ont mis en évidence la nécessité de mettre un accent particulier sur la politique d’aménagement de nos centres urbains. Pour le cas particulier de la ville d’Agadez, les dégâts causés par les inondations sont beaucoup plus liés au non respect du schéma d’aménagement de la ville qui a défini une emprise au kori Azaranmadarène traversant la ville qui devait mettre les populations et leurs biens à l’abri si elle avait été respectée.
C’est pourquoi, nous avons pris des dispositions pour restaurer l’emprise du kori telle qu’elle a été définie par le schéma directeur d’aménagement et un balisage a été fait pour marquer et surveiller cette emprise. Les populations installées auparavant dans cette emprise ont été recasées sur quatre sites aménagés à cet effet. Avec le concours de l’Agence Française de Développement, une adduction d’eau a été faite sur les quatre sites et 273 latrines de type SANPLAT ont été construites. Je profite d’ailleurs au passage pour remercier vivement la Coopération Française. Plusieurs partenaires ont accompagné l’Etat dans le cadre de la gestion de ces inondations et qu’il me soit également permis de les en remercier.
Comment se présentent la situation et les contraintes liées à l’urbanisation dans la région et plus particulièrement dans les cités minières ?
Comme vous l’avez constaté dans ce que nous avons décliné plus haut, des améliorations appréciables sont apportées par l’Etat dans le cadre de ses missions régaliennes. La gestion des sites miniers et des centres induits relève des conventions signées entre l’Etat et ses partenaires.
Quelles sont les perspectives pour la région d’Agadez dans le domaine de l’Urbanisme ?
C’est assurément aller de l’avant dans la mise en œuvre du programme du Chef de l’Etat dans les domaines de l’Urbanisme, du Logement et de l’Assainissement et ces perspectives s’annoncent bonnes pour la Région.
Abdoulaye Harouna (ANP Agadez)
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