ACTU-MATCH | MARDI 5 MARS 2013
ABOU ZEID. LA PHOTO QUI CONFIRME SA MORT
Les corps d’Abou Zeid (barbu, à dr.) et d’un de ses combattants. | Photo Abdelnasser Garboa/Paris Match
Abou Zeid, son nom faisait frémir. Il est retourné à la poussière du Sahara, dont il était l’émir du Sud, le tout dernier représentant d’Aqmi dans la région. Entre autres « faits d’armes », cet Algérien de 45 ans avait organisé l’enlèvement d’une vingtaine d’Occidentaux, dont cinq Français. Un chef particulièrement cruel, capable de refuser des médicaments aux otages. Il a perdu la vie lors de combats rapprochés avec les Tchadiens.
«Quand j’ai vu la photo, je l’ai reconnu immédiatement. C’était bien Abou Zeid, affirme le journaliste tchadien Abdelnasser Garboa. L’officier qui l’avait prise deux jours plus tôt, le samedi 2 mars, avec le petit appareil numérique qu’il porte dans un étui à sa ceinture, était d’accord avec moi. L’offensive tchadienne avait commencé huit jours auparavant, le 22 février. Ce jour-là, on ne s’attendait pas à une réaction aussi forte de la part des gens d’Aqmi [Al-Qaïda au Maghreb islamique]. Ils nous ont tiré dessus avec toutes leurs armes. Le combat a commencé vers 10 h 30 et s’est terminé aux alentours de 19 heures. » Cette journée, le reporter n’est pas près de l’oublier. Il se trouve à 2 ou 3 kilomètres de la ligne de front avec le commandement tactique du général Oumar Bikomo et son adjoint, le général Mahamat Idriss Déby, le propre fils du président tchadien.» (...)
(...) « Soudain, on a entendu une explosion, puis plus rien. » C’est ce que racontera, deux jours plus tard, un officier du groupement blindé de l’armée tchadienne qui a pris les photos des cadavres sans savoir qu’il venait de tomber sur le dernier carré d’Aqmi, qui protégeait son chef. « On a l’impression qu’en se voyant perdus ces gens se sont fait sauter plutôt que de se rendre », raconte le journaliste tchadien. Le cadavre qui ressemble à Abou Zeid, lui, porte pourtant une sale blessure au front ; mais son visage émacié, prolongé par un bouc en pointe, est intact. L'état du corps laisse à penser que l'émir n'est pas mort dans un bombardement occidental, ce qui contredirait la version d'Aqmi.
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