dimanche 14 février 2010

Déclaration" CFDR" DU 14 février 2010...


Tamaminfo-14-02-10
Déclaration" CFDR" DU 14 février 2010...
dimanche 14 février 2010

Militantes, Militants, Sympathisantes et Sympathisants de la CFDR, Chers camarades, chers amis.... L’opinion nationale et internationale a été témoin, le 10 février dernier, de l’échec du dialogue politique inter-nigérien initié sous l’égide de la CEDEAO. Cet échec survient par la seule faute de Monsieur Tandja Mamadou et de son gouvernement dont les représentants au dialogue politique ont ourdi toutes sortes de manœuvres dilatoires pour parsemer d’embuches la voie devant mener à la solution de la crise politique qui secoue notre pays depuis bientôt un an.

La stratégie de Monsieur Tandja Mamadou et de ses zélateurs est basée sur trois axes essentiels. Le premier axe consiste à gagner du temps en donnant à la communauté internationale, celle-là même qui a condamné unanimement le coup d’état constitutionnel de Monsieur Tandja, l’impression d’une volonté de dialogue dans le but de mettre fin à son isolement diplomatique et aux sanctions infligées à son régime. Pour cela, le pouvoir de Tandja est passé « as » dans l’art de faire du « sur place » tout en donnant l’impression de vouloir s’engager dans la voie du retour à l’ordre constitutionnel normal. A l’intérieur comme à l’extérieur, tout le monde a compris le caractère mensonger de ces manœuvres sournoises. Rappelez-vous camarades des missions entreprises par le Premier Ministre dans tous les pays de la sous-région, à la veille des réunions préparatoires au dialogue d’Abuja ; Rappelez-vous également les promesses fermes faites par le même gouvernement à l’Union européenne après l’exécution des premières sanctions prises par cette institution à l’encontre du régime de Monsieur Tandja.

Le deuxième axe consiste à orchestrer des manœuvres pour présenter à la communauté internationale une vision selon laquelle c’est la CFDR qui s’oppose au dialogue. Dans cet ordre d’idées, des manœuvres tissées de fil blanc ont été conçues par Monsieur Tandja et son gouvernement.

C’est d’abord sur le terrain judiciaire que le régime a posé les premiers actes en organisant des poursuites sur des dossiers fictifs, l’objectif étant de porter atteinte à la crédibilité et à l’honorabilité des leaders de la CFDR. Par la suite, quand le principe de l’ouverture du dialogue a fini par s’imposer, il s’est agi pour le pouvoir d’exiger que ledit dialogue se tienne à Niamey et non à Abuja, siège de la CEDEAO comme l’avaient décidé les Chefs d’Etats et de Gouvernement des pays membres de la CEDEAO. Le pouvoir pensait tenir ainsi l’argument massue car, espérait-il, la CFDR allait faire de cette question un préalable à sa participation au dialogue. Vous vous souvenez du désarroi du pouvoir quand la CFDR a accepté que le dialogue politique se tienne à Niamey ; il fallait donc penser à d’autres subterfuges.

Ainsi, quand le dialogue a débuté le 21 Décembre 2009 à Niamey sous les auspices du médiateur de la CEDEAO, le Général Abdulsalami Abubakar, ce dernier a demandé à chaque délégation ses propositions d’ordre du jour, conformément à une lettre adressée aux deux parties quelques jours plus tôt. Comme il fallait s’y attendre, la partie gouvernementale n’a pas soumis de proposition et a rejeté en bloc celles de la CFDR articulées autour de l’annulation du Référendum du 4 Août 2009 ; de l’annulation des mesures prises au moyen du recours à l’article 53 de la Constitution ; et au calendrier des élections présidentielles, législatives et locales. Piquée au vif, la partie gouvernementale a proposé comme ordre du jour la reconnaissance pure et simple de la 6ème République et ses actes subséquents et le report du dialogue politique jusqu’en 2010, pour cause de fêtes de fin d’année !!!

Après plusieurs réunions de concertation en délégation restreinte le Médiateur a proposé un ordre du jour consensuel, mais celui ci n’a jamais été adopté en séance plénière. Pire, il sera remis en cause par la Partie gouvernementale le 23 décembre sous le fallacieux prétexte que la CEDEAO a rendu publique une déclaration par laquelle elle prend acte de la fin du mandat légal de Monsieur Tandja le 22 décembre 2009. La première phase de dialogue prenait ainsi fin dans une impasse totale sans que le pouvoir n’ait réussi sa manœuvre tendant à irriter la délégation de la CFDR et à lui faire tourner le dos à un dialogue devenu impossible, faute d’ordre du jour.

Le troisième axe dans la stratégie de Monsieur Tandja Mamadou et de ses zélateurs consiste à garder le statu quo, c’est à dire prendre la sixième République pour un acquis irréversible. Il s’agit là de l’axe principal car il permet de satisfaire la volonté du chef suprême de Tazartché, Monsieur Mamadou Tandja qui n’a jamais fait mystère de son hostilité au dialogue et de son intention de ne lui donner aucune chance de réussir tant que ce dialogue ne s’inscrit pas dans la reconnaissance de son pouvoir usurpé. Qu’il s’agisse des propos tenus le mardi 12 janvier 2010, dans son message des vœux aux institutions de la République, de ceux tenus le 13 janvier, devant le corps diplomatique, ou de ceux tenus le 02 février 2010 à l’occasion de l’escale du Président sénégalais, Son Excellence Monsieur Abdoulaye Wade, Monsieur Tandja Mamadou a toujours affirmé sa volonté de n’opérer aucun retour à un ordre constitutionnel normal.

Camarades militantes et militants de la CFDR, Il vous souvient également que la délégation du pouvoir, lors de la dernière session du dialogue politique inter-nigérien a continué ses manœuvres dilatoires en exigeant comme préalable à l’examen du document du médiateur un débat sur les fondements de sa sixième république. Au cours dudit débat et contrairement au tapage médiatique du pouvoir qui prétend avoir apporté la preuve de la légalité de la sixième République, la CFDR a magistralement démontré le caractère anticonstitutionnel du référendum ainsi que l’illégalité et l’illégitimité de la sixième République et de toutes les institutions qui en sont issues. La délégation de la CEDEAO et les observateurs internationaux ont été largement édifiés.

Malgré ces embûches, le Médiateur a proposé un document de sortie de crise « sous forme de projet d’accord sur la transition politique du Niger ». Encore une fois, alors que la délégation gouvernementale a rejeté en bloc le document du médiateur et proposé à nouveau la reconnaissance de sa Sixième République, la CFDR a approuvé ledit document, sous réserve de quelques précisions : il s’agit d’abord de préciser que la durée de la Transition est fixée à 9 (neuf) mois, puis de remplacer l’Assemblée Nationale (dont le maintien et l’élargissement sont proposés par le médiateur) par un Conseil National de Transition ayant des compétences législatives et dont les membres seront désignés par le Dialogue sur une base paritaire.

La date du 10 février 2010 a, ainsi, marqué la fin du dialogue politique inter-nigérien à cause du refus catégorique de Monsieur Tandja et de son gouvernement de négocier. L’attitude de Monsieur Tandja est porteuse des plus graves dangers pour la vie quotidienne des citoyens nigériens qui ne sont pour rien dans l’impasse où il a décidé de conduire délibérément notre pays. Mais Monsieur Tandja Mamadou n’en a cure. N’a-t-il pas déjà demandé aux citoyens de se serrer la ceinture et de faire face avec « détermination » aux défis liés à la « refondation », eu égard aux difficultés financières en perspective, oubliant manifestement les assurances qu’il donnait aux mêmes citoyens selon lesquelles il dispose de fonds importants pour faire face à toutes les éventualités. Rappelez-vous que son porte-parole avait annoncé, sans sourciller, que le Niger de la refondation deviendra, d’ici trois (3) ans, le Dubaï de l’Afrique ?

En attendant que le réalisme prime sur les envolées lyriques et utopiques, il est important que Monsieur Tandja Mamadou et les siens atterrissent et regardent en face la réalité nigérienne qui est beaucoup moins idyllique. Cette réalité, c’est la grave crise alimentaire et la famine qui menacent toutes les contrées de notre pays, réalité qui exige une attitude beaucoup plus responsable que le discours de Monsieur Tandja du 13 janvier 2010, devant le corps diplomatique, discours assorti de menaces à l’égard de ceux qui « s’ingèrent » dans les affaires intérieures du pays. Entendez par là ceux qui estiment que la crise politique et la crise alimentaire que nie Monsieur Tandja sont deux réalités auxquelles il faut trouver des solutions.

Mesdames Messieurs, Chers Camarades, Le projet de Monsieur Tandja est un projet grossièrement affairiste. Cela est bien connu

On connaissait déjà l’affaire des permis miniers qui a révélé à la face du monde les pratiques du clan de Tandja pour un enrichissement illicite accéléré, à travers le trafic d’influence et les pots de vin. On découvre aujourd’hui avec la même horreur que le sort réservé à la jeunesse du pays est bien loin des annonces mirobolantes de la « refondation ». En effet, avec le marché de gré à gré que le gouvernement a octroyé en novembre 2008 à la société chinoise « Poly Technologies » pour réaliser 720 classes préfabriquées, il apparait au grand jour que cette opération est réalisée au profit d’intérêts particuliers du clan de Tandja et met à nue la duplicité du langage du pouvoir vis-à-vis de l’école nigérienne.
Rappelons que cette opération qui a couté Sept Milliards Trois Cent Soixante-dix-neuf Millions Cinq Cent Seize Mille Deux Cent Cinquante francs CFA (7.379.516.250) aux contribuables nigériens, soit 10.249.328 francs CFA la classe, en hors taxes a fait non seulement perdre plus d’un milliard d’impôts à l’Etat nigérien, mais elle s’est traduite surtout par un manque à gagner de 755 classes pour l’école nigérienne, des milliers d’emplois hypothéqués, une occasion manquée pour la relance des activités des entreprises de bâtiment, et un gain illicite équivalent pour le clan de Tandja.
Militantes, Militants, Sympathisantes et Sympathisants de la CFDR, Chers camarades, chers amis,

Monsieur Tandja Mamadou a donc mis fin au dialogue, inter-nigérien. Il a pris sur lui la grave responsabilité d’isoler notre pays de la communauté internationale d’une part et de ne nous laisser que l’option de la lutte d’autre part.
Il s’agit donc pour la CFDR et pour tous ses militants ainsi que pour tous les patriotes nigériens de se mobiliser et de se battre pied à pied pour restaurer la démocratie. Vouloir couper le Niger du reste du monde et prétendre ainsi faire son bonheur et un gros mensonge. C’est une imposture.

Nous n’accepterons ni notre asservissement ni l’isolement de notre pays. C’est pourquoi nous vous demandons, Chers camarades de vous tenir mobilisés et de répondre à tous les appels qui vous seront adressés.

Vive la CFDR ! Vive la Démocratie ! Vive le Niger !

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