vendredi 19 février 2010

La situation au Niger est «sous contrôle»


Un véhicule militaire bloque l'accès d'une rue de Niamey au Niger, le 19 février 2010.
Niger / Coup d'Etat - Article publié le : vendredi 19 février 2010 - Dernière modification le : vendredi 19 février 2010
La situation au Niger est «sous contrôle»
AFP/Boureima HamaPar RFI


Au lendemain du coup d’Etat au cours duquel le président Mamadou Tandja a été renversé, la situation au Niger est « sous contrôle », a déclaré vendredi 19 février le porte-parole du Conseil militaire. Les combats auraient fait une dizaine de morts. Quant au chef de l’Etat, il a été emmené dans un lieu tenu secret. Les militaires ont instauré un Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSDR) avec à sa tête Salou Djibo, qui était jusque là chef d’escadron.

L’ambiance est particulière à la 21ème CCAS, la Compagnie de commandement d’appui et de service, située au sein du 2ème DIA, le bataillon inter armes sur la route de l’aéroport. C’est dans le quartier d’Amkalé, en zone désarmée. Dans la cour, en face du bureau, et au secrétariat du commandant Djibo Salou, de nombreux militaires notamment tous les haut-gradés de l’armée nigérienne à Niamey.


L’entrée de la compagnie est gardée par des soldats équipés de canons 106. Dans la cour, il y a des véhicules blindés, des pick-up montés de fusils-mitrailleurs. Des officiers jusqu’aux généraux convergent ici, chacun vient se présenter. Certes, tous n’ont pas accès au bureau du nouvel homme fort mais c’est un signe que toutes les unités ont rallié les putschistes.

Formaliser la structure dirigeante

Depuis de longues heures, les principaux auteurs du putsch sont enfermés dans le petit bureau du commandant Salou. Ils ont tenu une première réunion avec les secrétaires généraux des ministères. C’est pour donner des instructions à ces derniers chargés de gérer les affaires courantes. Ensuite, une deuxième réunion entre eux pour formaliser la structure dirigeante, a confié le colonel Djibrilla Hima Hamidou dit « Pelé », l’un des auteurs du coup.



Moussa Kaka, correspondant de RFI En direct de Niamey au Niger

19/02/2010
En attendant, trois têtes qui se dégagent : le commandant Salou, un officier formé à Bouaké en Côte d’Ivoire, puis en Chine et au Maroc ; le colonel Pelé, le commandant de la zone de défense numéro 1 de Niamey ; et le colonel Abdoulaye Adamou Harouna qui commandait le groupement de service.

Le président Tandja « se porte bien »D’après de nombreuses sources militaires contactées sur place, le président Mamadou Tandja se trouve à la compagnie de commandement d’appui et de service. Selon nos informations, Tandja a vu, ce jeudi 18 février, son médecin personnel, et c’était à sa demande. « Il est bien traité, nous a-t-on dit, il se porte bien ». Quant à sa famille, elle a quitté sa résidence présidentielle par la force hier.


Explications sur les événements au Niger 19/02/2010
par Christophe Boisbouvier



Comment les militaires se sont-ils organisés pour le putsch?
Selon différents témoignages recueillis, c’est de ce camp que les hommes sont partis avec du matériel lourd, c’est leur spécialité. Le groupe s’est scindé en deux : un premier est passé par la corniche qui longe le fleuve derrière le palais présidentiel, le second groupe a emprunté la voie d’accès normale et c’est là qu’ils ont encerclé la présidence.

Le coup a été soigneusement préparé par un petit groupe avec la complicité d’une partie de la garde présidentielle, celle chargée des artilleries lourdes et qui est issue du commandement d’appui et de service, en somme leurs anciens collègues.

Donc on peut dire que les hommes du chef d’escadron, du commandant Salou ont bénéficié de la complicité de leurs anciens collègues qui étaient au sein de la garde présidentielle. Ils étaient appuyés par une compagnie de parachutistes.



Antoine Glaser, rédacteur en chef du bimensuel "La lettre du continent"
On a senti que Mamadou Tandja surveillait du coin de l'œil ses officiers du premier cercle, très présents à Niamey, mais malgré cela il n'a rien pu faire...
19/02/2010

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