mardi 19 août 2008

La rébellion touareg du Niger annonce déposer les armes


La rébellion touareg du Niger annonce déposer les armes
mardi 19 août 2008

NIAMEY (Reuters) - Le leader de la rébellion touareg du nord Niger, Aghali Alambo, a annoncé que son mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) déposait les armes à partir de lundi et reconnaissait, comme les rebelles touaregs du Mali, la médiation du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

"Nous décidons à partir de lundi de déposer les armes (...). Nous déclarons être disposés à nous soumettre à votre médiation pour un dénouement heureux et rapide de la crise", déclare-t-il dans un reportage relatant une rencontre avec Kadhafi, diffusé lundi soir par la télévision nationale nigérienne.

Lors de cette rencontre, qui s’est déroulée dimanche, Alambo s’est dit porteur d’un message de la part de Bahanga, le chef des rebelles maliens.

"A partir d’aujourd’hui, Bahanga et moi sont sous votre disposition (...). Nous considérons que seule la Libye peut régler le problème des rébellions au Mali et Niger" a-t-il expliqué.

Les deux chefs touaregs ont décidé de confier au colonel Kadhafi le dossier de libération d’une soixantaine de prisonniers militaires.

Le gouvernement du président nigérien Mamadou Tandja affirme que les rebelles du MNJ sont des trafiquants d’armes et de drogue et refuse de mener des pourparlers avec eux tant qu’ils n’auront pas déposé les armes.

Le MNJ est entré en rébellion il y a un an. Au moins 200 rebelles et 70 soldats ont été tués depuis.

Les rebelles estiment que les habitants du Nord ne profitent pas des ressources naturelles du pays, qui espère devenir le deuxième producteur mondial d’uranium d’ici 2011.

Dans son discours, Kadhafi a mis en garde les rebelles, du Niger et du Mali mais également du reste de l’Afrique.

"Les armes ne sont pas un moyen pour revendiquer les injustices. Je me chargerai personnellement de vérifier si vraiment les touaregs font l’objet de discriminations au Niger et au Mali", a-t-il assuré en arabe.

"Sachez que les rébellions sont un désastre pour les familles, les jeunes et l’avenir du continent africain (...) Si les touaregs réclament un Etat touareg et si toutes les autres ethnies de l’Afrique réclament un Etat, alors que deviendra l’Afrique ?", s’est-il interrogé.

"Le souhait des jeunes Touaregs d’abandonner les rébellions est une vraie chance pour développer les pays du Sahara et tout le monde doit applaudir ce geste", a-t-il conclu.

Abdoulaye Massalatchi, version française Laure Bretton

Source : Reuters, le 18-08-08

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