vendredi 1 février 2013

Selon les Etats-Unis: L’ombre de l’Afghanistan plane sur le Mali


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Chaque crise est différente d’une autre et chaque dossier a ses particularités. Cependant, la comparaison entre la guerre au Mali et celle en Afghanistan est tentante.

En effet, le 23 janvier, la Secrétaire d’Etat américaine sortante, Hillary Clinton, s’y est livrée en évoquant la similitude des enjeux net la lutte contre AQMI et ses «franchisés». «La menace sera sérieuse et durable car si l’on regarde la taille du Nord du Mali, ce n’est pas que du désert. Il y a aussi des grottes, cela rappelle quelque chose», déclare-t-elle avant d’ajouter : «L’intervention au Mali est une lutte nécessaire». Cela fait penser à la formule du Président Obama qui qualifiait la guerre en Afghanistan de «guerre de nécessité», à l’inverse la «guerre de choix» en Irak. Les partenaires européens de la France ne se précipitent pas pour lui prêter main-forte dans ses opérations de combat au Mali. Après dix années d’enlisement sur les contreforts des monts afghans, la guerre dans les montagnes afghanes a gagné les esprits, et personne n’a envie de s’enfoncer dans les sables du Sahel. Pourtant, le défi posé à la sécurité du continent africain par les réseaux djihadistes qui prolifèrent en Afrique apparaît bien plus direct, proche et inquiétant. L’Afrique est le voisinage immédiat de l’Europe. Dans l’affaire malienne, il y a un défaut manifeste de solidarité entre Occidentaux. Les alliés de la France lui disent en substance : « Nous sommes derrière vous et c’est bien à l’arrière que nous comptons rester».
En Afghanistan, le principe «On entre ensemble, on sort ensemble» avait été validé au sein de l’OTAN en 2009, à la demande expresse de la France qui augmentait alors son contingent. La France est ensuite devenue le premier grand pays européen à s’écarter de cette règle. Le tournant a été pris par Sarkozy qui, en janvier 2012, évoquait un retrait à la fin 2013, soit un an avant le terme échu par la coalition. Le P0résident Hollande est allé plus loin en retirant, en fin 2012, les dernières troupes «combattantes» françaises. Avant la rupture de la solidarité entre Occidentaux au Mali, il y eut un certain «solo» français en Afghanistan.  Ce qui frappe le plus aujourd’hui, c’est l’apparente abstention de l’administration Obama sur le dossier du Sahel. On se souvient de la fameuse doctrine américaine du «leadership de l’arrière» mise en pratique en 2011 en Lybie. Au Mali, l’équipe Obama veut encore moins s’afficher. Elle aide au renseignement et au transport aérien, mais hésite à s’engager plus avant car elle sait que l’opinion américaine est allergique à toute nouvelle belligérance après la «décennie de guerres» de Bush. Le parallèle Afghanistan-Mali peut se discuter à l’infini. Mais il est difficile de nier qu’un dossier pèse sur l’autre.

Jean Pierre James

SourceLe Combat

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