mardi 2 février 2010

Mobilisation française pour sauver Pierre Camatte

Mobilisation française pour sauver Pierre Camatte
01/02/2010

De proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy se pressent à Bamako pour négocier la libération du Français enlevé en novembre 2009 dans le nord du Mali. L'organisation responsable de son rapt a décidé de repousser à une date indéterminée son exécution, prévue initialement le 31 janvier.

Les ravisseurs du Français Pierre Camatte, kidnappé le 26 novembre 2009 dans le nord du Mali, ont repoussé leur ultimatum, qui arrivait à expiration dans la nuit d'avant-hier. Selon un négociateur malien, le groupe, affilié à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), a prolongé son ultimatum pour une durée indéterminée.

La même source, qui se pare du titre d'intermédiaire, a affirmé avoir mis au courant le gouvernement du Mali, qui transmettra à son tour le message des ravisseurs aux émissaires français. Cela donne une idée des tractations tous azimuts enclenchées discrètement depuis le début avec les groupes armés.
"L'ultimatum a été repoussé par Al-Qaida. J'ai donné l'information au gouvernement malien, qui a communiqué avec la France ", a précisé cette source, qui est au cœur des tractations et s'exprime sous le couvert de l'anonymat. Mieux encore, le porte-parole des ravisseurs presse les négociateurs français de répondre aux exigences du groupe d'AQMI. "Il faut qu'on fasse vite pour trouver une solution", a ajouté ce responsable.

"Les gens d'AQMI demandent en tout cas la libération très rapide de quatre de leurs hommes qui sont prisonniers au Mali. Ils ne demandent rien d'autre", a ajouté la même source. Selon une autre source proche du dossier, Paris a dépêché à Bamako plusieurs émissaires, dont des proches collaborateurs du président français, Nicolas Sarkozy, pour obtenir la libération de l'otage, le premier otage français détenu par AQMI.

Toutefois, vu la discrétion totale qui entoure les négociations, on ignore si une demande de rançon secrète a été annexée à l'exigence rendue publique. Une source proche des intermédiaires négociant la libération du Français avait également évoqué une rançon, rapidement démentie par le négociateur malien.

"Les gens qui avaient parlé de rançon sont des escrocs qui se disaient intermédiaires mais voulaient seulement empocher l'argent", s'est empressé d'annoncer le négociateur. Ce dernier a même affirmé un peu plus tôt qu'"il avait l'espoir que la vie de l'otage français soit épargnée".

Les menaces d'AQMI sont prises au sérieux, d'autant plus qu'un otage britannique, Edwen Dyer, a été exécuté au début de juin dernier. Les ravisseurs avaient d'abord donné aux autorités britanniques un ultimatum de vingt jours pour libérer le Jordanien Abou Qatada, emprisonné en Grande-Bretagne. Ce délai avait été prolongé de quinze jours, puis l'otage avait été exécuté à la suite du refus de Londres de céder au chantage.

Par ailleurs, le rapt de Pierre Camatte a été suivi de l'enlèvement en Mauritanie de trois humanitaires espagnols, le 29 novembre dernier, et de deux Italiens, le 18 décembre, dont une femme originaire du Burkina Faso. Cette nébuleuse avait menacé, le 10 janvier, d'exécuter le Français Pierre Camatte si quatre de ses combattants (deux Mauritaniens, un Algérien et un Burkinabé) détenus au Mali n'étaient pas libérés d'ici au 30 janvier.

Pour rappel, quatre touristes français avaient été assassinés dans le sud de la Mauritanie en décembre 2008. Et, début août 2009, un jeune kamikaze mauritanien s'était fait exploser près de l'ambassade de France à Nouakchott. Deux gendarmes français avaient été blessés.


Courrier International

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PS: Ceux qui ont vendu Pierre Camatte à l'AQMI et qui jouent le rôle de négociateurs doivent savoir que l'histoire les rattrapera tôt ou tard

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