dimanche 17 janvier 2010

Il publie un manuel d'apprentissage de langue berbère touarègue


Soumis par stéphane le sam, 16/01/2010
Entretien réalisé par : Amastan S
Journal:
DDK
Edition: Kabyle.com
16/01/2010

Yacine Zidane est enseignant, licencié en langue et civilisation amazighes et jeune chercheur dans le domaine des touaregs, Son premier travail dans ce domaine, il l’a fait dans le cadre de son mémoire de fin d’études et a été une grande réussite puisque les enseignants du même département l’attestent. En effet, il en est sorti major de promotion. Il avait étudié les variations entre les parlers touaregs du Mali, Niger et d’Algérie. Il revient cette fois avec un travail original qui sort de l’ordinaire ; Il s’agit du manuel d’apprentissage du targui de 270 pages. Nous avons pris contact avec l’auteur qui a bien voulu se confier à La Dépêche de Kabylie

La Dépêche de Kabylie : Présentez-vous à nos lecteurs.
Yacine Zidane : Je suis enseignant PEM de tamazight et ma conscience m’oblige à lui donner davantage pour faire valoir et promouvoir ma langue. Ma première formation avait pour objectif l’obtention d’un T.S. en informatique alors (après l’obtention du bac), je me suis inscrit dans le département de langue et culture amazighes à l’université de Bgayet, dont je suis titulaire d’un diplôme de licence et ce depuis juin 2009.

Pourquoi le domaine touareg ?
Le monde targui a toujours fasciné les linguistes et anthropologues berbérisant. La rupture (dans l’orale) de l’intercompréhension entre les frères Kabyles et Touaregs m’a toujours embarrassé, et puis il y a ce “monstre” du module de touareg (en licence de tamazight) qui m’a poussé à proposer une méthode d’apprentissage de ce module d’une façon très simple et plus efficace. Les étudiants souffrent aujourd’hui du manque d’outils didactiques. Le domaine berbère même s’il a été investi dans les différents domaines (linguistique, littérature anthropologie…), les supports didactiques pour l’apprentissage de cette langue sont d’une rareté étonnante. Donc, c’est un défi d’une part et un service pour les études berbères d’autre part.

Ne croyez-vous pas que ce manuel va rapprocher davantage les touaregs des kabyles ?Je pense qu’il y deux grands intérêts que peut proposer cet ouvrage : ceci d’une part, un “intérêt socio-anthropologique” qui, de par son apprentissage permet de rapprocher et de réconcilier les berbérophones comme vous le dites, d’autre part, c’est dans le cadre de l’aménagement linguistique du berbère. Ce livre nous propose deux approches : la description et la comparaison (des syntagmes). Longtemps confiné dans l’oralité, le berbère aujourd’hui, doit aussi être accompagné de travaux et de projets d’écriture, mais pour cela, il faut réunir le maximum possible de travaux de toutes les disciplines pour que le processus de standardisation et d’aménagement soient assis sur des bases solides.

Pensez-vous qu’il y aura possibilité d’intercompréhension entre les berbérophones à travers le monde ?
Cette question ne relève pas seulement des travaux scientifiques mais aussi de la volonté politique, pour cela, les Etats de Tamazgha doivent changer leurs politiques linguistiques. L’arabe classique aujourd’hui permet l’intercompréhension entre les arabophones et berbérophones scolarisés, c’est une preuve que s’il y en a cette volonté d’aménagement et de scolarisation des différentes variantes berbères, on aurait des résultats meilleurs.

Avez-vous d’autres projets d’écriture en targuie ?
J’ai au moins cinq ouvrages en chantier, un recueil de contes en touareg et kabyle illustré avec Khouya Mohamed ; étudiant touareg, un lexique kabyle, targui, chaoui, m’zabi et rifain, deux ouvrages littéraires (recueil de nouvelles, contes merveilleux du monde) et une mise à jour du livre de Méthode de langue kabyle de Bensdira ; avec retranscription en notation usuelle. Ces travaux vont voir le jour avant 2011.

Pour conclure ?
Je remercie tous ceux qui, de loin ou de près, participent pour que vive la langue berbère (sous toutes ces formes) mes remerciements vont surtout aux étudiants en langue et culture amazighes qui s’impliquent dans ce combat scientifique et pour tous les enseignants de tamazight (primaire, moyen, secondaire et universitaire). Un autre message aux étudiants de tamazight, je leur demanderai qu’ils cultivent leurs talents, agissez scientifiquement puisque c’est la seule force en mesure de changer les représentations négatives à l’égard de notre chère langue, mais surtout d’exploitez vos talents, je suis certain que vous en avez.

Entretien réalisé par : Amastan S

Journal:
DDK
Edition:
16/01/2010

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