vendredi 30 octobre 2009

Processus de paix dans le nord Niger : Amnistie aux différents protagonistes du conflit armé


Laoual Sallaou Ismaël (Roue de l’Histoire n° 479 du 28 Octobre 2009)
vendredi 30 octobre 2009

Après une cérémonie symbolique de dépôt d’armes par les trois fronts qui opéraient depuis 2007 dans le nord de notre pays, il y a quelques semaines, à Sebha en Libye, une autre à Agadez, théâtre d’opérations des hostilités et une audience avec le Président de la République Mamadou Tandja, le Chef de l’Etat a décidé de passer à la phase du pardon. « Malgré les ressentiments qui pourraient encore habiter les esprits, il paraît primordial de privilégier le pardon », avait déclaré Tandja Mamadou à l’occasion de la rencontre avec les ex-combattants.

Dans une ordonnance signée le vendredi 23 octobre, joignant l’acte à la parole, le Chef de l’Etat a amnistié les différents protagonistes du conflit qui a ensanglanté le nord du pays. Cette décision intervient quelques jours après un désarmement en Libye des trois fronts rebelles, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) et le Front patriotique nigérien (FPN) et le Front des Forces du Redressement (FFR) de Rhissa Ag Boula. Cette amnistie concerne les ‘’faits et actes susceptibles de recevoir une qualification pénale commis dans le cadre de l’insurrection armée durant la période de l’année 2005 à la date de signature de la présente ordonnance’’.

Sont amnistiés non seulement tous les fronts et mouvements rebelles, mais aussi les ‘’auteurs, les co-auteurs et complices des crimes et délit commis pendant la dite période’’, les militaires et toute personne leur ayant prêté main forte. Reste à savoir ce qu’il en est du cas de rebelle Rhissa Ag Boula, chef du Front des forces du redressement (FFR), dont le front a participé à la rencontre avec le Président de la République. Rhissa Ag Boula a été condamné à mort par contumace par la justice nigérienne, en juillet 2008. Ses amis ex-combattants avaient demandé une mesure de grâce pour Rhissa Ag Boula, resté en Libye, au Chef de l’Etat à la rencontre du 10 au palais de la présidence.

Les faits qui sont reprochés à cet ancien chef rebelle, ancien ministre du tourisme durant 7 ans au Niger, l’assassinat, en 2004, de Adam Amangué, un homme politique rival à lui. L’amnistie accordée remonte jusqu’en 2005 pour l’instant et ne semble pas concerner le cas de Rhissa Ag Boula. Toutefois, le FFR indique que sa délégation, conduite par Rhissa Ag Boula séjourne à Tripoli, dans le cadre du processus de paix et qu’il n’est pas exclu dans les prochains jours qu’il rentre au bercail. Un pas vient d’être franchi dans le processus de paix avec le dépôt des armes et l’amnistie accordée aux belligérants, mais le plus dure reste à faire, car les ex-combattants ont encore en poche des revendications qui semblent irriter bon nombre de nos concitoyens.

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