vendredi 9 octobre 2009

Des rebelles touareg déposent les armes, des dissidents poursuivent la lutte


AFP-07-10-09
Des rebelles touareg déposent les armes, des dissidents poursuivent la lutte
jeudi 8 octobre 2009
NIAMEY — Des rebelles touareg du Mali et du Niger ont déposé symboliquement les armes au cours d’une cérémonie mardi en Libye, qualifiée de "gigantesque farce" par un groupe dissident, qui a appelé mercredi à la poursuite de la lutte.

Mardi, selon des sources officielles maliennes, des rebelles touareg du Mali et du Niger ont "opté pour la paix" en déposant symboliquement des armes au cours d’une cérémonie en présence du ministre de l’Intérieur nigérien, Albadé Abouba, a appris l’AFP mercredi de source officielle.

Selon une source touareg nigérienne, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi aurait même fait le déplacement pour l’évènement en présence du chef du Mouvement des nigériens pour la justice (MNJ), principal front armé touareg du Niger, Aghali Alambo, et d’Ibrahim Ag Bahanga, l’ex-chef rebelle touareg malien.

"Nos frères du Niger et du Mali ont opté pour la paix. Ils ont tous juré que désormais c’est la paix", a déclaré à l’AFP Mohamed Koumi, un officiel libyen membre du comité d’organisation de la cérémonie, joint au téléphone de Bamako.

Niamey et les rebelles du MNJ avaient engagé en mars des discussions, depuis en panne, sous les auspices du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui a appelé le 15 mars les combattants à déposer les armes et intégrer un processus de paix.

Le président Mamadou Tandja a proposé aux combattants l’amnistie s’ils déposent les armes.

Mais la cérémonie de mardi a été vivement critiquée mercredi par une branche dissidente du MNJ.

"Ce qui vient de se passer en terre libyenne n ?est qu ?une gigantesque farce", a affirmé cette branche dissidente, dans un communiqué sur le site internet du MNJ.

Le communiqué appelle à "continuer la lutte sans faiblir", accusant la Libye de "passer outre ses prérogatives de médiateur neutre" et de n’"afficher aucune réelle volonté de règlement sérieux et durable du conflit".

Il demande à l’Algérie, la France et au Burkina Faso de "s’impliquer" dans le règlement de la crise touareg.

Ces trois Etats avaient permis la fin de la première révolte des Touareg nigériens des années 90.

Depuis le début de la médiation libyenne, le MNJ qui opère depuis 2007 au nord du Niger riche en uranium, est déchiré par une crise interne.

Début septembre, Amoumoune Kalakouwa, le "chef d’Etat major" du MNJ a destitué Aghali Alambo, l’accusant de s’être "coupé totalement du terrain pour s’établir à Tripoli".

"C’est une mascarade de paix", dénonce également le Front des forces de redressement (FFR), autre branche armée touareg dirigée par Rhissa Ag Boula, figure historique de la première rébellion.

"La seule paix qui vaille sera celle qui prendra en compte nos revendications légitimes", selon le Front.

Le FFR et les dissidents du MNJ réclament des "négociations formelles de fond en terrain neutre".

Pour un retour à la paix, ils exigent notamment une meilleure insertion des Touareg dans l’armée, les corps para-militaires et le secteur minier situé dans la zone du conflit (nord).

Ils demandent aussi la levée de l’état d’urgence dans le nord, la libération de toutes les personnes arrêtées du fait du conflit, une trêve et un calendrier précis des négociations.

L’état d’urgence est en vigueur depuis l’apparition de la rébellion en 2007.

* Les déclarations du directoire du MNJ

*Les déclarations du FFR

Aucun commentaire: