mardi 13 octobre 2009

A la Présidence de la République : Le Chef de l’Etat rencontre les ex-combattants du MNJ, du FPN et du FFR ayant déposé les armes


Mahaman Bako -Le Sahel du Lundi 12 octobre 2009
A la Présidence de la République : Le Chef de l’Etat rencontre les ex-combattants du MNJ, du FPN et du FFR ayant déposé les armes
lundi 12 octobre 2009
Après Sebha et Agadez les 6 et 9 octobre derniers, c’est à Niamey, samedi dernier, lors d’une cérémonie en présence du Président de la République, SEM. Mamadou Tandja, que les responsables du MNJ, du FPN et du FFR sont venus réitérer solennellement leur volonté de déposer les armes et de s’engager, dans la paix, à l’oeuvre de construction nationale. L’instant, que le ministre d’Etat Albadé Abouba, dans son introduction, a qualifié d’historique, a mis face à face, dans le hall du Palais de la Présidence, le Président de la République et des compatriotes qui, hier encore, tenaient à mettre le pays à feu et à sang..

Mais comme l’a dit le Président de la République, c’est aussi cela la vie et la marche d’un pays. Il y a des hauts et des bas. Il y a un moment où surviennent les conflits et les guerres, mais la paix finit toujours par triompher. C’est ainsi qu’avec à ses côtés, le Premier ministre, SEM. Ali Badjo Gamatié, le Chef de la délégation libyenne et Secrétaire à la Défense Extérieure de la Jamahiriya Arabe Libyenne, Abouzeid Dorda et de plusieurs autres personnalités civiles et militaires, le Président Mamadou Tandja a écouter un à un les responsables des différents fronts faire leurs adieux aux armes. Il s’agit de Aklou Seidi Sidi du FPN, Aghali Alambo du MNJ et de Aghali Boula du FFR. En se succédant au micro, tous n’ont que les mots paix et réconciliation à la bouche. Pour Aklou Sidi Sidi, le premier à intervenir le conflit fratricide du Nord est désormais derrière eux.

Les actes de désarmement qu’ils ont posé à Sebha devant les autorités libyennes et à Agadez trois jours plus tard devant le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation, les autorités régionales ainsi que des milliers d’Agadésiens venus pour la circonstance, "c’est avant tout la réponse aux incessants appels que vous nous avez lancés pour déposer les armes et revenir dans la paix, discuter avec les institutions légitimes de notre pays et pouvoir trouver des solutions à tous les problèmes. Nous avons donc répondu à votre appel", a dit Aklou Sidi Sidi au Président de la République. "Nous avons remis nos armements et nous nous engageons à vos côtés à nous remettre au service de notre pays. Cependant, nous vous demandons un certain nombre d’actes qui doivent accompagner et consolider cette paix".

Il a cité notamment la libération des personnes encore détenues dans le cadre de la situation d’insécurité dans le Nord ainsi que de la création des conditions d’accompagnement de cette paix ; et aussi d’engager une lutte pour que les maquis du Nord ne deviennent pas le refuge de tous les mécontents et la base arrière des trafiquants de tous genres. Il a aussi demandé au Président de la République et cela au nom des autres chefs de fronts, qu’une grâce soit accordée à notre compatriote Rhissa Ag Boula, chef du FFR qui, malgré une éventuelle amnistie dans le cadre du conflit du Nord, restera sous le coup de poursuites judiciaires de droit commun dans l’affaire de l’assassinat de Adam Mangué à Tchirozérine. En prenant la parole, Aghali Alambo du MNJ a dit au Président de la République que leur engagement pour la paix "vient du coeur, il est sincère et véritable". Il a vivement émis le voeu qu’ensemble que soit relevé le défi de construire une paix définitive dans le Nord Niger.

Aghali Boula du FFR a lui aussi qualifié ce moment d’historique et confirmé qu’ils feront tout pour concrétiser une paix définitive au Niger. Tous les intervenants ont aussi rendu un véritable hommage au Président de la République, Mamadou Tandja et au Guide de la Révolution Libyenne, Mouammar El Kadhafi pour le rôle primordial qui leur revient dans l’aboutissement de cette initiative. Le Guide libyen a parrainé ce processus jusqu’au bout. Cela est parfaitement illustré par la présence à cette cérémonie, comme précédemment à Agadez, des personnalités du sérail libyen que sont M. Abouzeid Dorda, ancien Premier ministre et actuel Secrétaire à la Défense extérieure de la Jamahiriya Arabe libyenne et du général Hussein El Kunny, Gouverneur de la Région d’Erat et qui est resté longtemps ambassadeur de la Libye au Niger.

En intervenant à cette cérémonie, le chef de la délégation libyenne, Abouzeid Dorda, s’est réjoui de cet instant et a transmis au Président de la République, au gouvernement et à tout le peuple nigérien, les salutations et l’amitié du Guide de la Révolution libyenne, Mouammar El kadhafi. Il a indiqué que le Guide libyen s’est investi à la recherche de la paix au Niger en tant que Président de l’Union Africaine mais surtout en tant que frère et ami du Niger, pour préserver la paix et la sécurité au Niger et dans la sous-région saharienne aujourd’hui menacée par beaucoup de fléaux préjudiciables à la paix sociale. Il a aussi réaffirmé la volonté de la Libye non seulement de construire la paix par la mise en place d’un cadre sécuritaire mais aussi une coopération qui se traduira, inch’Allah, par des importants investissements financiers dans le secteur social et des infrastructures pour lutter contre la pauvreté et aider au développement des communautés nigériennes.

" La paix et la sécurité du Niger, a dit Abouzeid Dorda, c’est aussi la paix et la sécurité de la Libye et vice versa. Le prophète Mohamed de notre religion commune l’Islam nous recommande fortement de porter une attention particulière à la situation de nos voisins, c’est pourquoi la Libye ne peut pas rester indifférente à la situation du Niger " a-t-il indiqué. En réponse à tout ce qui a été dit, le discours du Président de la République, Mamadou Tandja est venue comme une cerise sur le gâteau. Il a accueilli à bras ouverts nos compatriotes et leur décision d’abandonner les armes et le maquis et de s’intégrer au processus de construction nationale. " Notre pays, a dit le Président Mamadou Tandja, à Aghali Alambo, à Aklou Sidi Sidi, à Aghali Boula et à tous leurs compagnons de maquis, n’a vraiment pas besoin de ce que vous avez fait. Le maquis ce n’est pas un endroit pour construire un pays.

Votre place c’est au sein de la société nigérienne pour construire ce pays ensemble, dans l’Etat de droit, la justice et l’égalité et le respect des droits de chaque citoyen, ce que nous avons voulu consacrer pleinement à travers l’adoption de la Constitution de la 6ème République”. Le Président de la République a donc chaleureusement accueilli cette initiative de nos compatriotes. A en juger par la présence à cette cérémonie du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Garba Lompo, nul doute que cet acte aura une suite favorable sur le plan juridique. Dans son intervention en langue nationale, le Président de la République a aussi tenu à rendre un hommage mérité au Guide de la Révolution libyenne, Mouammar El Kadhafi, pour le rôle qu’il a joué dans le processus. Il a enfin lancé un appel à tous les citoyens nigériens de cultiver le pardon et de considérer ce qui s’est passé comme un simple incident de parcours dans la vie et la marche d’un pays vers la construction d’une grande Nation.

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