mercredi 1 avril 2009

Séminaire à Alger sur le terrorisme et le crime organisé


Said Jameh- Magharebia à Alger – 31/03/09
mercredi 1er avril 2009

Alger a accueilli un séminaire régional de trois jours, qui s’est terminé mardi 31 mars, consacré aux relations entre terrorisme et crime organisé en Afrique, organisé par le Centre Africain d’Etudes et de Recherches sur le Terrorisme (CAERT).

Le problème menace la sécurité de toute la région, a déclaré le directeur du CAERT, Boubacar Gaoussou Diarra.

En décembre, la question avait reçu l’attention de la communauté internationale, lorsque l’ancien ambassadeur du Canada Robert Fowler et son assistant Louis Guay avaient été enlevés lors d’une mission des Nations Unies au Niger.

Cet enlèvement était un événement de plus dans une longue chaîne de délits, comme le rapt de quatre hommes en janvier – un Allemand, un Britannique et deux Suisses – et l’enlèvement en 2006 des Italiens Claudio Chiodi et and Ivano de Capitani, libérés après des négociations conduites sous l’égide de la Libye.

S’exprimant dimanche en marge de ce séminaire, le conseiller du Président algérien Kamel Rezag-Bara avait affirmé que son pays "rejette totalement" le paiement de rançons, qui ne font qu’"augmenter la force des groupes terroristes".

Les pays du Sahel craignent que ces enlèvements ne conduisent au paiement de rançons à des éléments de la nébuleuse al-Qaida, permettant ainsi au réseau terroriste de disposer de plus de ressources pour des achats d’armes et des opérations dans cette région sensible.

Dans son édition du 28 mars, le quotidien El Watan indiquait que M. Fowler avait été enlevé par des trafiquants alors qu’il se rendait dans une mine du nord du Niger exploitée par une entreprise canadienne. Il avait ensuite été remis à Mokhtar Belmokhtar, alias Abou Elabas, ancien émir du second district de l’Organisation al-Qaida au Maghreb Islamique.

Si l’on en croit les rapports, il s’agirait de la première opération menée par Belmokhtar par l’intermédiaire d’un groupe de trafiquants. En 2003, Belmokhtar s’était opposé à l’enlèvement de trente-deux touristes européens dans le désert algérien par Amari Saifi, alias Abderrazzak El Para, détenu actuellement par les autorités algériennes.

Les spécialistes estiment que des relations étroites se sont tissées entre les trafiquants et les terroristes de la région, les premiers offrant leurs services en retour d’un paiement.

Les enlèvements se sont avérés lucratifs à plusieurs reprises. C’est ainsi que le gouvernement allemand avait versé 5 millions d’euros au groupe d’El Para en 2003 pour assurer la libération de dix-sept touristes, et que le gouvernement autrichien avait versé en 2008 un montant qui n’a jamais été révélé en échange de deux touristes enlevés dans le sud de la Tunisie et déplacés ensuite au Mali. La presse avait par la suite estimé la valeur de cette rançon à 10 millions d’euros.

Les déclarations initiales du gouvernement malien concernant le rapt de M. Fowler laissaient envisager une implication des rebelles touaregs, mais des rapports sur le terrain avaient montré que Belmokhtar était en fait le seul responsable. Le commandant d’al-Qaida souhaitait négocier la libération des deux diplomates contre celles de spécialistes de la fabrication de bombes qui avaient été arrêtés en Mauritanie, Sidi Ali Naban et Ould Yahdih.

Dans un entretien avec le quotidien El Watan, l’ancien ministre malien de la Défense Soumaylou Boubeye Maiga a déclaré que la capacité d’al-Qaida à opérer au Sahel était due à l’immensité de la région et à l’absence de l’armée et des forces de sécurité. Cette absence est due à la rareté des habitants de la région, où la plupart des résidents permanents sont des Bédouins nomades.

Pour tenter de mettre un terme à ce type de transactions, le ministre a proposé une coopération plus étroite entre les pays africains et leurs alliés étrangers pour lutter contre le terrorisme.

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