TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
jeudi 16 avril 2009
Coups de buttoir contre le dessein tazartché Le peuple tourne le dos à l’appel de pied de Tandja
Ecrit par M. Zamanka. (Le Canard déchaîné N°373 du 14 Avril 2009),
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La résistance contre le tazartché s’organise. Il est temps puisque les tazartchistes, revigorés par les propos du Président Tandja tendant à laisser au peuple et à l’Assemblée Nationale l’initiative de la prolongation de son mandat de trois (3) ans, sont sur le point d’enclencher une vaste campagne d’embrigadement des populations. Il urge qu’une riposte appropriée vienne rassurer les Nigériens qui ne sont guère enchantés par la perspective de la mise entre parenthèse de la Constitution de 1999 à laquelle ils ont juré loyauté, fidélité et respect. Analyse d’une situation pour le moins paradoxale dans un Etat de droit moderne, résolument tourné vers l’affirmation de sa souveraineté et qui se veut émergeant. Longtemps susurré dans les salons cossus des ténors de la politique au Niger, le projet de prolonger par tous les moyens illégaux possibles- il n’y en a pas de réglementaires- de trois ans le mandat de l’actuel Président de la République qui a constitutionnellement épuisé ses cartouches a éclos à Zinder à l’occasion de la pose de la première pierre de la raffinerie du pétrole pompé depuis le bloc d’Agadem. Fièvre de reconnaissance ou jet d’un ballon d’essai ? Toujours est- il que bien des Nigériens, percevant le danger, ont vite fait de réagi contre les organisateurs de ce ‘’wassankara’’ (théâtre).
Pourtant, le phénomène allait évoluer puisqu’à la veille de la célébration du 9ème anniversaire d’accession à la magistrature suprême du Président Tandja, des manifestations ‘’populaires’’ ont été organisées dans les grandes villes du pays. Le leitmotiv est partout le même : les populations soutiennent les actions de développement initiées par le Président de la République et demandent à l’Assemblée Nationale de trouver le mécanisme pour permettre à ce dernier de poursuivre et de parachever l’oeuvre entamée.
La liesse était générale, les populations pouvaient être sincères mais pas les instigateurs de ce folklore dont le clou était prévu le 21 décembre 2008 à la place de Concertation de Niamey avec l’utilisation des délégations venues à la fête nationale tournante célébrée à Tillabéri (à quelques 113 km à l’ouest de Niamey) le 18 du même mois. Puis, rideau ! Selon certaines sources, ces manifestations ont été remisées sur ordre du Président de la République. Il a fallu en mars 2009 pour que la question resurgisse à la faveur des visites des Chefs d’Etat Libyen et Français.
Le premier va faire les éloges de la démocratie populaire qui ne s’embarrasse pas d’un ‘’ papier sur lequel on a écrit’’ (comprenez la Constitution) et le second, tirant les leçons des réactions des Nigériens sur le discours du guide libyen va user de diplomatie en parlant de stabilité, de démocratie et de développement. Mais lui aussi a été compris des Nigériens qui n’ont pas passé par quatre chemins pour décrypter son message protazartchiste et celui de son pair nigérien quand il a utilisé un ‘’mais’’ de trop. En effet, il avait clairement laissé entendre que si le peuple et l’Assemblée Nationale ont trouvé le mécanisme de son tazartché, il fera le sacrifice de rester à la tête du Niger quelques années encore.
Même si l’Assemblée n’a pas réagi à cet appel de pied du Président de la République, les députés, déjà empêtrés dans des problèmes avec la société civile, savent bien qu’il n’y a aucun mécanisme constitutionnel, légal et légitime pour violer la Constitution de 1999. Il ne reste donc plus qu’à se retourner vers le peuple. Mais qui est le peuple ? A priori, il est difficile de répondre à cette notion. Toutefois, indiquons sans entrer dans un débat savant qu’on peut cerner sa manifestation à travers les groupes organisés comme les partis politiques ou les organisations de la société civile (syndicats, organisation non gouvernementale, association de développement et les réseaux, collectif ou coalition qu’ils mettent en place).
Sur la base de ce qui précède, on peut comprendre pourquoi la Coalition de la Convergence Citoyenne, du FUSAD et du Mouvement Citoyen pour la Paix, la Démocratie et la République, après s’être clairement affichée contre le violation de la constitution par un coup d’état civil, a appelé les partis politiques à sortir de leur ‘’silence lâche et coupable ainsi que des faux- fuyant’’. Le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme, le PNDS- Tarayya, est donc sorti de son mutisme en appelant ‘’à la mobilisation de tous les patriotes, de tous les démocrates et de tous les Nigériens pour mettre en échec ce holdup annoncé, ce projet funeste du tazartché pour que vivent la démocratie et la République’’.
Si le PNDS – Tarayya qui n’a rien à ‘’vendre’’ à l’électorat que son inestimable contribution à la consolidation de la démocratie, à la construction de l’Etat de droit et à l’instauration d’une stabilité n’a pas appelé à des actions démocratiques, il reste que le collectif suscité a, lui, invité les Nigériens à sortir massivement le 21 avril prochain pour une marche suivie de meeting. Du côté des tazartchistes, on apprend que leur meneur connu sous le surnom de Dan- Dubaï est sur le point d’engager des vastes manifestations en faveur du tazartché. Lui, aussi, pourrait se targuer d’avoir mobilisé le peuple.
En un mot, l’on assistera, dans les jours à venir, à un jeu de ping-pong, une sorte de réponse du berger à la bergère. La victoire, elle, ira, à coup sûr, dans le camp des légalistes. Leurs arguments fondés sur la protection de la Constitution, de l’alternance et de la République résistent bien mieux que les fallacieux prétextes de poursuite des chantiers ouverts pour la simple raison qu’on élit pas un président pour qu’il aille dormir, mais pour qu’il tienne ses promesses de faire le bonheur du peuple. Si, par chance – et c’est, peut-être, le cas de Tandja- il a pu poser de solides bases de développement pour le pays, il s’en ira la tête haute avec les honneurs. Par contre, si rien de bien ne peut être cité à son actif, il aura trahi et la postérité le retiendra. Alors, vivement, les élections démocratiques, transparentes, libres et crédibles. Les Nigériens ne se porteront que mieux !
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