mardi 5 juin 2012


MALI - 
Article publié le : mardi 05 juin 2012 - Dernière modification le : mardi 05 juin 2012

Fin de l’accord entre le MNLA et Ansar Dine au nord du Mali

RFI
Le groupe islamiste Ansar Dine et son leader Iyad Ag Ghali, au premier plan, priant, le 11 mars 2011.
Le groupe islamiste Ansar Dine et son leader Iyad Ag Ghali, au premier plan, priant, le 11 mars 2011.
Reuters / Ansar Dine

Par Ursula Soares
A Gao, dans le nord du Mali, le bureau exécutif de la rébellion touarègue du MNLA a entériné la fin de l’accord avec le mouvement islamiste d’Ansar Dine. Joint par RFI, Bilal Ag Cherif, secrétaire général du MNLA, confirme la création, dans les plus brefs délais, d’un conseil provisoire du territoire de l’Azawad et prend ainsi ses distances avec le mouvement d’Iyad Ag Ghali. Il précise néanmoins qu’il ne s’agit pas d’une rupture et que les discussions entre les deux mouvements se poursuivront.

A Gao, le bureau exécutif du MNLA prend officiellement ses distances vis-à-vis du mouvement islamique Ansar Dine. Le mouvement touareg annonce, dans un communiqué, lundi 4 juin au soir, vouloir mettre en place, dans les plus brefs délais, un conseil provisoire du territoire de l’Azawad. Une instance pour diriger le territoire avec toutes les communautés originaires du nord du Mali. Un appel est ainsi fait aux Songhaï, aux Peuls et aux Arabes qui cherchent tous à se positionner sur l’avenir du territoire.
Joint par RFI, Bilal Ag Cherif, secrétaire général du MNLA, a confirmé que son mouvement allait former un gouvernement, d'ici quelques jours, qui sera sous le contrôle du MNLA et qu’après cela ils verront s’ils pourront arriver à un autre accord avec Ansar Dine, notamment sur la forme de la charia à appliquer.
Bilal Ag Cherif, secrétaire général du MNLA.
Nous, les gens de l'Azawad, nous avons notre propre compréhension de l'islam et nous n'acceptons aucune idée qui soit étrangère à l'islam que pratiquent nos populations.
 
05/06/2012 par Marie-Pierre Olphand
La fin de l’accord signé le 26 mai dernier à Gao entre le MNLA et le mouvement islamiste d’Ansar Dine est ainsi entérinée. Une distance entre les deux mouvements, également soulignée par un cadre du mouvement : « On veut éviter un conflit militaire avec les gens d’Ansar Dine », a-t-il déclaré. Et d'ajouter : « On se respecte mais nous avons décidé de prendre nos responsabilités ».

Le mouvement touareg a, par ailleurs, réaffirmé son refus de la charia telle qu’elle est appliquée actuellement sur le terrain, à Tombouctou et à Kidal, ainsi que tout amalgame avec Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique) lors d’une réunion, ce samedi 2 juin entre Bilal Ag Cherif et Iyad Ag Ghali, le chef d’Ansar Dine.

Il était temps pour le MNLA de clarifier sa position car, à peine signé, le 26 mai dernier, le protocole d’accord entre les deux mouvements avait été immédiatement dénoncé par une partie des cadres du MNLA installés à l’extérieur du pays mais aussi à Gao et à Tombouctou où de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer un accord jugé inacceptable. Le texte faisait notamment mention d’un Etat islamique dans lequel les grandes décisions seraient prises au nom de la loi islamique

Première manifestation à Kidal contre la présence d’Aqmi

Ce mardi 5 juin, la ville de Kidal a vu sa première manifestation de femmes et de jeunes qui se sont insurgés contre la présence d’Aqmi dans la région.

Depuis plusieurs semaines, Ansar Dine et ses alliés ont, ensemble, imposé une police islamique et des nouvelles règles de vie à une population qui refuse de se soumettre à ces islamistes.

RFI a recueilli le témoignage d’une femme qui a participé à la manifestation de ce mardi 5 juin.
Témoignage d’une manifestante
Les hommes d’al-Qaïda ont frappé les femmes avec des bâtons.
 
05/06/2012 par Christine Muratet

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