Intense activité diplomatique autour de la crise malienne à Alger: soumise à de fortes pressions, l’Algérie s’oppose à l’option militaire
Samir Allam,TSA,Tout Sur l’Algerie
Alistair Burt, ministre d’État britannique aux Affaires étrangères chargé des Affaires du Moyen‑Orient et de l’Afrique du Nord, est attendu demain dimanche 24 juin à Alger pour une visite de travail. « Les deux ministres examineront les principales questions de l’actualité politique régionale et internationale, notamment la situation qui prévaut au Sahel avec un focus particulier sur la crise au Mali, la situation en Syrie, le terrorisme international ainsi qu’un large éventail de dossiers bilatéraux portant sur le renforcement des échanges et des investissements afin de densifier les relations privilégiées de coopération et de consultation qu’entretiennent les deux pays », a déclaré Amar Belani, porte‑parole du ministère des Affaires étrangères. En fait, le Mali devrait être le principal sujet de discussion entre le responsable britannique et ses interlocuteurs algériens.
À l’issue de sa visite, Alistair Burt animera une conférence de presse conjointe avec Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Le ministre algérien va détailler à cette occasion l’évaluation de la position algérienne sur la question malienne. Selon nos informations, la position de l’Algérie va se résumer en une phrase : donner une chance au dialogue politique et aux négociations avec les groupes rebelles à l’exclusion des groupes terroristes.
« Après son passage à Alger, le Premier ministre malien M. Diarra a accepté de donner toutes leurs chances au dialogue politique et aux négociations avec les groupes rebelles, à l’exclusion des groupes terroristes. C’est la position algérienne qui a prévalu et elle est partagée notamment par les Américains », explique à TSA une source algérienne informée qui a requis l’anonymat. Comprendre : malgré les pressions qui se font de plus en fortes, l’Algérie ne cautionnera pas une intervention militaire dans le nord du Mali.
Une position qu’Alger compte réitérer face au ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, attendu à la mi‑juillet – probablement le 16 – à Alger pour une visite qui sera en grande partie consacrée à la crise malienne. Alger veut faire une distinction nette entre les groupes terroristes armés présents au Nord Mali et les rebelles touareg. Les premiers devront, selon l’Algérie, être fermement combattus dans le cadre de la lutte antiterroriste. Les seconds posent un problème qui doit être résolu à travers le dialogue.
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