mardi 26 juin 2012


MALI - 
Article publié le : mardi 26 juin 2012 - Dernière modification le : mardi 26 juin 2012

Gao : après la mort d'un élu local, la colère monte dans la ville

Miliciens du groupe Ansar Dine, le 18 juin 2012 à Gao.
Miliciens du groupe Ansar Dine, le 18 juin 2012 à Gao.
REUTERS/Adama Diarra

Par RFI
Après la mort d'un élu local à Gao dans le nord du Mali, le lundi 25 juin au soir, la colère monte dans la ville. Ce mardi matin, des centaines de jeunes sont descendus dans la rue pour demander le départ des groupes armés. On dénombre déjà plusieurs blessés parmi les manifestants. 

Ibrahima Ndiaye, numéro deux de l'Alliance pour la démocratie au Mali
La situation est extrêmement grave.
 
26/06/2012 par Guillaume Thibault
Idrissa Oumarou a été abattu le lundi 25 juin au soir à bout portant par des inconnus à moto alors qu'il rejoignait son domicile dans un quartier de Gao. D'après des proches, des bandits ont cherché à voler la moto de cet enseignant. Il aurait résisté et c'est alors que les bandits auraient tiré à bout portant sur lui. Des hommes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) sont arrivés rapidement pour récupérer le corps et la moto.
Ce matin, une foule immense s'est retrouvée au cimetière pour l'enterrement d'Idrissa Oumarou. Cet homme d'environ 50 ans était très connu à Gao, très apprécié aussi : il était élu municipal de la ville, mais était également très investi dans la vie associative notamment dans des mouvements de jeunes.
Des jeunes, qui ce mardi matin sont sortis nombreux pour manifester leur colère contre le climat d'insécurité qui règne depuis l'arrivée des groupes armés dans la ville depuis plusieurs mois.
Selon des témoignages, ils étaient des centaines à converger vers le gouvernorat aujourd’hui occupé par les gens du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Des barricades ont été montées, des pneus brûlés à plusieurs endroits de la ville, des coups de feu ont même été tirés, comme en témoigne cet habitant joint ce matin : « Vous entendez les coups de feu. Aujourd’hui, on ne peut aller nulle part. Les gens, là, sont en train de nous braquer. Chaque fois, ils volent des motos. Ils rentrent même dans les maisons pour prendre les biens des gens. Cet incident a provoqué de la colère et cette colère risque de dégénérer. On en a ras-le-bol ! ».
Difficile encore de dire avec certitude qui a tiré. Une chose est certaine, selon des sources hospitalières, on dénombre au moins 10 blessés parmi les manifestants dont deux blessés dans un état très critique. Il avait des balles dans le cerveau. L’AFP annonce un mort. Selon un journaliste de Gao, ces jeunes manifestants, majoritairement songhaïs et peuls souhaitent le départ des groupes armés et particulièrement le départ du MNLA qui a autoproclamé l'indépendance de l'Azawad.
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