L’Afrique de l’Ouest souhaite ainsi que la communauté internationale marque son engagement en faveur d’un règlement de la crise malienne. L’objectif est d’obtenir un soutien à la consolidation du processus de transition au Mali qui peut passer si nécessaire par le déploiement d’une force de stabilisation. Un soutien également aux efforts de médiation pour une solution négociée en vue de restaurer l’intégrité territoriale du Mali. Mais en cas d’échec, une intervention armée n’est pas exclue.
Enfin, il s’agit d’un appel pour obtenir un appui diplomatique mais aussi militaire et stratégique contre le terrorisme. Quelle place pour le dialogue et la négociation entre les groupes armés et Bamako ? Quelle place pour le rapport de forces ? Faut-il amalgamer groupes armés touaregs et groupes terroristes ?
Derrière l’unanimité affichée, tous les Etats ne font pas la même analyse. Le Mali est en tous cas désormais invité à suivre les initiatives des pays de la région, les chefs d’Etat de l’Uemoa soulignant la fragilité du régime de transition.
A Bamako, l'envoi de troupes au Nord est soutenu, notamment par le FDR, Front du refus. Une coalition de partis qui a rejeté le récent coup d’Etat. Amadou Koïta, le secrétaire politique du Front du refus explique quel devrait être, selon lui, le mandat de cette force.
Par ailleurs, très critique à l’égard du gouvernement, le FDR demande l’ouverture sans délai de consultations avec les forces politiques et sociales en vue de mettre en place un Premier ministre et un gouvernement d’union nationale.
Le mouvement indépendantiste du nord du Mali, après avoir signé un accord avec le groupe islamiste, a suspendu cet accord. Est-ce que ce recul du MNLA face au groupe Ansar Dine est susceptible de modifier le processus de médiation dans la crise au nord du Mali? Djibril Bassolé, ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, pays chargé par la Cédéao, d'une médiation au Mali s'en explique.
Ces réfugiés à l’intérieur de leur propre pays
Du fait des affrontements et de la conquête du nord du pays par Ansar Dine et le MNLA, près de 300.000 personnes ont fui leur maison ces derniers mois. A Bamako, ils sont au moins 15.000. A Nimana, particulièrement, dans la banlieue de Bamako, ils sont une centaine, essentiellement des chrétiens, à avoir trouvé refuge dans une institution catholique. Les conditions d’accueil sont plutôt bonnes, la solidarité a fait son œuvre, mais deux mois après sa fuite de Diré, Seydou Sangaré, un fonctionnaire, ne décolère pas : « Si nous, nous étions restés là-bas, ils nous auraient égorgés. Faut-il attendre à ce qu’ils nous attaquent ? Ici, il n’y a pas d’activité, donc on ne fait rien. On prend du thé, on cause de la rébellion. Voilà notre seule activité. Comment allons-nous retourner chez nous ? C’est une autre affaire. Aujourd’hui, s’ils déposent les armes, moi je retournai chez moi, même s’il faut aller à pied. Mais, je ne peux pas rentrer parce que ma vie sera en danger ». Madina Traoré, elle, a fui Gao après la chute de la ville. Cette jeune fille de 17 ans, élève dans une école d’infirmière, est aujourd’hui réfugiée au sein de sa famille à Bamako : «Pour le moment, je suis à la maison, sans rien faire puisque je n’ai pas pu avoir l’opportunité d’aller à l’école. Donc c’est un peu trop difficile pour moi d’accepter cette année blanche. Jusqu’à présent, je n’arrive pas à l’accepter. Je ne compte pas rentrer pour le moment, je préfère attendre un peu parce que ce n’est pas encore calme là-bas » Tiefolo Coulibaly, lui, est arrivé il y a seulement un mois de Kidal et le désœuvrement lui pèse déjà. « Je vis chez mon frère qui s’occupe de moi, dit-il. Je me sens comme un poids parce qu’avant j’étais quelqu’un d’indépendant. Je travaillais, j’étais salarié. Je subvenais à tous mes besoins. La situation est triste, aujourd’hui. J’espère retourner à Kidal quand il y aura de meilleures conditions de vie, quand la ville de Kidal reviendra comme au temps où je l’ai connue, quand il y aura une vraie vie ! » . |
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