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Mali - La guerre pour Tessalit s’installe, l’Azawad menace |
Scènes de guerre au quotidien dans le nord du Mali. Les rebelles Touaregs de l’Azawad affirment avoir stoppé l’incursion de l’armée de Bamako, soutenue par l’aviation, près de Tessalit et disent s’apprêter à prendre la ville de Gao, capitale de la région. La rébellion menace même d’étendre les attaques dans la profondeur du sud Mali. Escalade.
La situation se dégrade prés des frontières sud de l’Algérie. Selon un communiqué du l’Armée nationale de libération de l’Azawad (MNAL), parvenu aujourd’hui à la rédaction de Maghrebemergent.info, des avions de l’armée malienne ont ciblé deux camions transportant des civils qui se dirigeaient vers la région de Anefis (Nord du Mali). Tous les occupants ont été tués, a indiqué la même source sans toutefois préciser le nombre exact des victimes.
Le communiqué du MNAL, signé par son responsable de la communication Mossa Ag Attaher, a indiqué, par ailleurs, que pas moins de 13 soldats maliens des unités d’élite (bérets rouges) dont un colonel, ont été tués dans des combats contre les éléments de l’Azawad, au cours des dernières 48 heures. Les combattants touaregs auraient fait, en plus, 7 prisonniers parmi les soldats maliens et détruit deux engins blindés de type BRDM et trois véhicules tout terrain. Le communiqué du MNLA rapporte que l’armée de Bamako « est prise dans un étau et se retrouve sans approvisionnement » tandis que son commandant en chef sur les lieux, le Colonel Gamou, « est encerclé avec ses hommes de tous les côtés ». La même source a indiqué, en outre, qu’un convoi de réserve de 200 véhicules de l’Etat-major du MNLA est en route pour la prise de Gao (zone de défense no 1 du Mali). L’Azawad a menacé que, dans les soixante-douze heures prochaines, si l’armée malienne n’arrête pas le bombardement contre les cibles civiles, le MNLA se réservera le droit de « frapper au cœur du sud du Mali notamment à Ségou et Koulikoro et toutes les dispositions militaires sont d’ores et déjà prises ».
Le rêve d’un Etat touareg
Les combattants de l’Azawad ont repris les attaques contre les positions de l’armée malienne depuis le début de l’année 2012. Les Touraegs ont justifié la reprise des hostilités par le fait que le régime de Bamako n’a pas respecté ses engagements pris dans les accords d’Alger signés en 2006. Ces derniers, portent, essentiellement, sur le développement des régions nord du Mali habités majoritairement par les populations touaregs. Le MNAL dénonce notamment « le racisme » de l’Etat malien à l’encontre des « blancs azwadiens », tout en niant tout lien avec les éléments de l’AQMI qui écument la région du Sahel. Le Mouvement populaire de l’Azawad (MPA), basé à Kidal, a réclamé, en 1958, la constitution d’un État touareg. En 1963, trois ans après l'indépendance du Mali, éclate la première rébellion touareg qui sera brutalement réprimée par l'armée malienne. Le mouvement a été ensuite très affaibli par les sécheresses du Sahel des années 1970. En 1990, deux ans après la création du Mouvement populaire de libération de l'Azawad, débute une autre insurrection qui aboutira à la signature des accords de Tamanrasset en 1991 et du Pacte national en 1992. Une énième révolte des Touregs éclatera en 1996, suivis quelques temps plus tard par la signature en des accords d’Alger, le 4 juillet 2006. |
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