Le Colonel-Major Al-Haji Ag Gamou de retour à Gao sans accomplir sa mission d'approvisionner Tessalit
Toumast Presse
- Mercredi, 22 Février 2012
- Écrit Par Ikhlou Ag Azzezen
Il y a une dizaine de jours nous faisions état d'un important convoi de l'armée Malienne dirigé vers Tessalit pour mettre fin au blocus du camp de cette ville par les forces du MNLA. Après de très lourd combat, le Colonel-Major Al-Haji Ag Gamou réussira à se frayer par chance une porte de sourie pour rejoindre le commandement militaire de Gao.
Après sa nomination au Ministère de la Défense, le General Sadio Gassama affirmait sans détour que la nouvelle mission qui lui était accordée était une mission ayant un intervalle de temps bien précis. Afin d'être nommé à la Défense, il avait dû promettre au Président de la République Malienne de mettre fin à la révolution Azawadienne avant les élections présidentielles du 29 Avril 2012. Complètement motivé pour commencer ses travaux, le nouveau Ministre ne pouvait compter que sur un seul homme: le Colonel-Major Al-Haji Ag Gamou. Ce Tamasheq est le plus grand espoir du Mali pour faire face au MNLA lorsque les autres soldats originaires du Sud du Mali brillent par leur fuite pour éviter les assauts de l'armée de l'Azawad, sans oublier le Colonel-Major Abderahmane Ould Meydou qui est traumatisé depuis les deux embuscades auxquelles il a échappés.
Avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête, le Colonel-Major Ag Gamou s'est décidé à se rendre à Tessalit le Samedi 11 Février 2012. Il lèvera le camp à l'aube à la tête d'un important convoi de l'armée Malienne entouré par des membres des milices issues de sa tribu. Ayant remarqué ce convoi, une unité du MNLA dirigé par le Colonel Assalat Ag Habi lui tendra une embuscade. Face à la violence de cette embuscade, le Colonel-Major fera ce qui s'appelle désormais dans le jargon de l'armée militaire un «retrait tactique», en d'autres termes, une fuite des terrains de combats. Après ce retrait tactique, 17 membres du convoi militaire perdront la vie, et 14 autres dont l'Adjudant Youssouf Ag Bougara seront emprisonnés par le MNLA.
Ne voulant pas retourner à son point de départ, le Colonel-Major Al-Haji Ag Gamou et ses troupes feront escale une centaine de kilomètre plus loin en attendant un plus grand renfort militaire pour pouvoir mener à bien leur mission. A l'aube du Dimanche 12 Février, ce nouveau convoi lourdement armé et comprenant un peu plus de 70 véhicules prendra la route à l'aube du Dimanche 12 Février avec la ferme intention de ravitailler le camp militaire Amashash de Tessalit sous blocus du MNLA depuis trois semaine.
Les troupes du MNLA n'ayant pas cru que le Colonel-Major Ag Gamou serait aussi courageux pour revenir à la charge ne lui ont pas prévu de «comité d'accueil» selon un combattant que nous avons joint sur son téléphone satellitaire Thuraya. C'est ainsi que les combats les plus durs prendront place à 30 kms de Tessalit. Après une journée de combats, l'aviation rentrera en scène afin de frayer un chemin à ses troupes au sol. Quelques bombardements plus tard, les batteries anti-aériennes du MNLA obligeront l'aviation de se retirer après avoir quand même permis au convoi militaire d'avancer de 5 kms. C'est suite à cette avancée qu'un communiqué du Ministère de la Défense repris par Jeune Afrique et les journaux Maliens annoncera que le Colonel-Major Al-Haji Ag Gamou est rentré à Tessalit et mis fin au blocus du camp d'Amashash et que plus d'une centaine de combattants du MNLA ont péris dans les affrontements. La suite des évènements nous dira d'abord que le Colonel-Major Al-Haji Ag Gamou n'est jamais rentré à Tessalit et que les unités très mobiles du MNLA qui combattent sous forme de guérilla n'ont essuyé aucune victime du fait de l'aviation.
Ne pouvant pas avancé après la brèche de 5 kms offerte par l'avion Malienne, le Colonel-Major Ag Gamou se repliât vers In-Khalid le Jeudi 16 Février afin de bénéficier de l'approvisionnement de ces parents en nourriture et eau vu que ce qu'il avait a soit été détruit, soit consommé par ces troupes. A In-Khalid, le 17 Février, des combattants du MNLA arrêteront deux commençants proches d'Ag Gamou qui s'apprêtait à le ravitailler. Leurs véhicules seront confisqués, et le mouvement leur notifiera qui auront à faire à la justice Azawadienne une fois le territoire libérer. Après une journée de cache des troupes malienne et de ses milices, des violents combats auront lieu les 18 et 19 Février. Une partie du convoi d'Al-Haji Ag Gamou sera anéantie. Profitant de la confusion, le Colonel-Major sortira avec une quarantaine de véhicule en voulant passer par la route conduisant à Ber dans l'espoir de bénéficier de l'apport de l'aviation qui aura une plus grande marge de manœuvre face aux plaines de la région. Là encore, il rencontrera une autre unité du MNLA qui détruira plus de la moitié de son convoi.
Après assez d'acrobaties, son convoi finira par arriver à Anefif. Sans approvisionnement, nos sources dans cette ville nous apprendront que le peu de militaire Maliens et les milices du Colonel-Major Al-Haji Ag Gamou dévaliseront les boutiques de la ville. Le lendemain, Lundi 20 Janvier, le convoi rentrera dans la ville de Gao avec seulement 14 véhicules contre plus de 70 initiallement. Même ceux qui ne comprennent pas grand-chose à la géopolitique comprendront l'échec cuisant de convoi de l'espoir de toute l'armée Malienne. Non seulement le Colonel-Major Al-Haji Ag Gamou à la tête d'un grand convoi militaire n'a pas réussi à remplir sa mission qui était de lever le blocus autour du camp Amashash et l'approvisionner, mais en plus il a perdu en une dizaine de jours la quasi-totalité de ses troupes. En tout état de cause, cette défaite cuisante de l'armée Malienne montre que les stratèges militaires du MNLA ont pris le dessus sur l'ensemble de l'échiquier de l'armée Malienne. Par expérience, c'est en ces temps-ci que les populations civiles sont le plus en danger face à l'armée Malienne.
Par Ikhlou Ag Azzezen
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