Combats à Tinzawatene, coups de feu à Kidal, tensions à Tombouctou
- Vendredi, 03 Février 2012
- Écrit Par Alghatek Ag Emasseye
Après les terribles évènements de ces derniers jours contre les civils, et pour se désolidariser des négociations qui ont lieux actuellement à Alger entre le Mali et l'ADC, le MNLA a mis en marche son rouleau compresseur. Après les petites villes, place aux grandes serait-on tenté de dire. L'Association de la Jeunesse des Iradjanatenes rejoint les combattants du MNLA. Malgré les nombreux cris de "Mort aux Touareg" qui ont retenti à Bamako et Kati, des soldats Tamasheq (Touareg) sont toujours disposé à mourir pour un pays qui ignore leur sacrifice...
Les journées du 1er et 2 Février resteront à jamais dans l'histoire de notre peuple. Nul n'oubliera ses deux jours durant lesquels des Maliens du Sud du pays se sont attaqués aux familles Tamasheq et les ont chassés de chez eux en criant «Mort aux Touareg». Nul n'oubliera que ces attaques ont commencés par la pharmacie et la clinique du Docteur Elmehdy Ag Hamady qui pourtant est né, grandit, et travaille à Kati en donnant souvent des médicaments à crédit ou gratuitement et en soignant les mêmes personnes qui l'ont attaqués. Nul n'oubliera que la maison Zakietou Walet Haletine, le même sort alors qu'elle a valablement servie le Mali en tant qu'ancienne Ministre de l'Artisanat, et qu'avec son mari Ibrahim Ag Youssouf elle a créé une entreprise d'appui à l'entreprenariat de la jeunesse, plus de 95% des jeunes qu'elle appuie ne sont pas originaire de l'Azawad.
Face au déferlement de cette haine contre des populations innocentes, le MNLA semble avoir pris conscience des nouvelles attentes autour de ses actions. Après les rumeurs infondées qui font état de négociations entre le MNLA et le Mali à Alger, Mossa Ag Attaher, Chargé du MNLA des relations avec les medias est monté au créneau. Selon lui, le MNLA «se désengage complètement de ces négociations» auxquelles il ne participe ni de près ni de loin. Ces négociations semblent plutôt être entre le gouvernement Malien et l'Alliance pour la Démocratie et le Changement (ADC) d'Iyad Ag Ghaly et d'Ahmada Ag Bibi qui sont habitués à s'enrichir sur les misères de leur peuple. A ces négociations honteuses, Zeidane Ag Sidalamine, ancien leader des MFUA des années 1990, dépassé par les évènements actuels y prendrait part. Comme pour se désolidariser de ces négociations, le MNLA semble être sur le point de recommencer les actions militaires d'envergure. Tinzawetene vers la frontière Algérienne était l'objet d'affrontements entre les forces du MNLA et celles du Mali dans la journée du Vendredi 3 Février. Nous donnerons plus d'informations sur la situation de cette ville dans nos prochaines éditions.
Non loin de Tinzawatene, nous avons reçu via une source en France un bref communiqué de l'Association des jeunes Iradjanatenes notifiant leur adhésion au Mouvement National pour la Libération de l'Azawad. Selon leur président, Arikak Ag Ibrahim à Tessalit, «Nous, association des jeunes de la fraction Irradjanatane, déclarons adhérer au MNLA à partir de ce jour». Ce bref communiqué ne sera sans doute pas le dernier. Depuis le déferlement de haines contre les civils Tamasheq (Touareg) à Bamako et à Kati, l'indignation et la désillusion hante tous les Tamasheq (Touareg) du Mali et d'ailleurs. De nombreux groupes s'apprêtent à épouser les idéaux du MNLA.
Plus à l'ouest, la situation est montée d'un cran dans la ville de Tombouctou. Instrumentalisé, des milices Maures ont commencé à agir dans cette ville et commettent des arrestations, souvent avec débordements. A cela s'ajoutent le manque de confiances entre militaires Azawadiens et ceux du sud du Mali à l'intérieur des camps militaires. Ces tensions ont conduites le Colonel Komou Ag Kinini, Chef de l'unité ETEA de Tombouctou, à déserter de l'armée et rejoindre les troupes du MNLA avec des combattants à bord de 7 véhicules. Les représailles ont commencés aussitôt à Tombouctou du fait de l'armée Malienne appuyée par les milices Maures qui ont pris sa famille en otage, le moyen d'opération des mafias siciliennes...
Cette prise en otage et les exactions que commentent les milices Maures ajoutée aux tensions grandissantes à l'intérieur des camps militaires a fini par entrainer des coups de feu dans la ville. Le Lieutenant Alghafach Ag Hammou sera blessé dans ces coups de feu. Il sortira de la ville en compagnie d'une vingtaine de militaire Tamasheq (Touareg) avec l'aide d'une unité mobile du MNLA qui patrouillait aux environs de la ville de Tombouctou. Plus au sud, nous apprenons que l'armée compte réoccuper la ville de Ménaka dont elle s'est enfuie il y a quelques jours. Le Colonel-Major Abderahmane Ould Meydou refuse de diriger ce convoi vers cette ville stratégique après avoir pris conscience que la majorité des officiers supérieurs Maliens du sud du pays refusent de participer aux combats. Son refus est compréhensible lorsque l'on sait que ces collègues refusent d'aller au front alors que lui a survécu à deux embuscades meurtrières tendues par les unités du MNLA.
A l'Est, la ville de Kidal est encerclée depuis l'après-midi par les troupes du MNLA. Vers 22h GMT, des habitants de la ville nous ont signalé avoir entendu des coups de feu vers les entrées de la ville. Nous ignorons si ceci présage le début de la bataille déterminante pour la prise de control de la ville de Kidal ou s'il s'agit juste pour le MNLA de tester les défenses de la ville. Quoi qu'il en soit, en tant qu'agence d'information sur le peuple Tamasheq (Touareg), nous nous en attristons parce que la quasi-totalité des victimes qu'il y aura dans ses combats seront des Tamasheq (Touareg). En effet, les unités mobiles du MNLA encerclant la ville de Kidal sont en majorité composées de combattants Tamasheq (Touareg). Du côté de l'armée Malienne, la défense de la ville est assurée par le Colonel Fayçal Ag Kabba, la majorité de ses troupes sont Tamasheq (Touareg) et soutenues par des milices d'une tribu Tamasheq (Touareg). Pendant que le Mali a chassé la quasi-totalité de nos parents de Kati et de Bamako, nos frères continuent toujours de s'entre-tuer pour ce même Mali qui ne reconnaitra jamais leur loyauté et leur sacrifice...
Par Alghatek Ag Emasseye
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