samedi 29 mai 2010

SECHRESSE ET FAMINE

SECHRESSE ET FAMINE

Reçu par mail de Timia,
Massif de l'Aïr (Niger)
Le 27 mai 2010

Aman Iman : l'eau c'est la vie

Comme vous le savez le Niger a connu trois (3) ans d 'insécurité résiduelle.
La région d'Agadez a été la plus touchée par les conséquences désastreuses sur le plan économique et aussi social de cette insécurité. Mais au moment ou la paix commence à s'installer le Niger enregistre une mauvaise pluviométrie. Cette situation est marquée par une mauvaise répartition des pluies dans l'espace et le temps pendant la saison 2009.

Ainsi une économie qui a souffert pendant deux ans d'insécurité ne peut que s' effondrer suite aux mauvaises productions agricoles enregistrées. Il faut noter aussi les faibles revenus de la populations dus aux ralentissements des activités agricoles et pastorales dans l 'AIR et à l'arrêt pur et simple du tourisme qui sont les mamelles de l'économie de la région.

LA SÈCHERESSE

La mauvaise pluviométrie enregistrée la saison 2009 met le pays dans une situation d'insuffisance alimentaire très aiguë, les autorités du pays font des efforts considérables mais la tâche est trop grande. le Sud constitue la priorité et le Niger est trop vaste pour intervenir partout au bon moment.

La région d'Agadez à peine sortie de l'insécurité, une inondation et la mauvaise répartition des pluies rend la région encore plus vulnérable.

L'une des causes de la dégradation de l'économie locale est l'abandon des jardins dans plusieurs villages de l AIR (Iferouane, Tin Talous, Elmaki...) et les problèmes d 'acheminement pour d' autres (Timia, Tabelot ...).

Les éleveurs ont aussi subi des pertes d'animaux pendant l'insécurité mais aussi le déplacement de éleveurs loin des points d'eau et les pistes pour éviter les troupes militaires a rendu les animaux et les bergères plus vulnérables. Le manque de pâturages et d'eau fait que les animaux sont maigres et se vendent très peu et à très bas prix, ce qui ne donne pas aux éleveurs une meilleure situation même si ils vendent leurs animaux.

Dans le secteur de l'élevage, les animaux et les éleveurs ont beaucoup souffert. dans l'Aïr, les animaux ont été abattus par des troupes armées qui ont occupé des points d'eau, mimé et empoisonné des puits. Cette situation a poussé les éleveurs à partir dans des zones difficiles d'accès (bordure du Ténéré) mais ces déplacements rendent l'accès a l'eau encore plus difficile, ce qui n est pas sans conséquences sur les animaux et aussi les personnes.

Ensuite vient la mauvaise pluviométrie 2009. Certaines parties n'ont pas reçu une goutte d'eau, donc il n'y aura ni pâturage, ni eau. ce qui a fait que des éleveurs ont parcouru des longues distances jamais faites pour certains d entres eux.
Les caravanes ont connu leur plus court séjour dans le Sud.

DANS LE SECTEUR SOCIAL
Déjà dans le pays du Sahel les femmes sont la pièce maitresse dans l'entretien de la famille : apporter de l'eau, du bois, piler le mil .... ce ne sont pas des choses aisées
Au Niger, en milieu rural surtout la distance minimum qui sépare le campement au village du point d'eau est de 250m.

Combien de fois faut t-il faire cette distance et avec un conteneur ? Combien de litres pour subvenir aux besoin en eau d'une famille ?

La réponse à cette question, il faut laisser planer le doute sur la disponibilité de cette boisson de la vie. en cette période de sècheresse, les points d'eau tarissent (ex : zone de Timia actuellement) : il faut se réveiller vers 4 heures du matin pour profiter de 'eau qui s'est accumulée dans la nuit, parce que une fois puisée, il faut attendre l'après-midi et ainsi de suite. Il faut de la volonté et l 'endurance, car on peut venir le matin sur un puits et ne le quitter qu'au coucher du soleil . Bien heureux si on repart les outres remplies bien sûr car, le cas contraire n'est pas exclu.

Cette situation est surtout vécue par les bergères des petits ruminants qui ont aussi la charge des enfants dans les campements.

« Tu veux voir et sentir vivre la joie dans un campement nomade ou un village fais- leur un puits ».

CONCLUSION
- vu la situation d 'insécurité vécue pendant presque trois (3) ans

- vu l 'arrêt des activités touristiques pendants cette période

- vu vu le manque d'eau pour les jardiniers et les éleveurs

- vu la rareté et la cherté des produits alimentaires

il y a lieu de venir en aide aux populations dans un bref délai afin d'éviter leurs déplacements.

L 'appui peut-être dans le cadre social = "alimentation".

Les actions envisageables sont :

1 - créations des banques céréalières

2 - renforcement des groupements des jardiniers et des femmes

3 - apport financier aux foyers les plus vulnérables (pour achat des vivres)

la situation de famine va perdurer jusqu'aux prochaines récoltes, donc environ 5 mois (ou voir plus).

Abass Adando et Assaghid Bachar de Timia
http://touaregsmirages.canalblog.com/
" MES AMIS DE TIMIA "

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