lundi 10 mai 2010

Hawad, poète libertaire touareg :Écrivain et poète, il a déjà publié depuis 20 ans une trentaine de livres et continue à écrire, lors de ses séjours au milieu du Sahara.

Hawad au côté de Thomas Fortuné, président de l'Internationale touarègue. photo d. c.



La médiathèque recevait ce mardi, en présence de Michel Hibon, premier adjoint, et de Maryse Doumax, sa directrice, Hawad, un poète touareg. Par sa prestance et son port de tête, on devine aisément que Hawad est un «Imajeghen », être noble et digne dans le langage touareg, mais c'est avant tout un écrivain et un poète.
Là encore, pas de confusion possible, il ne vient pas d'une famille d'enseignants et n'a pas passé de bac littéraire, il est né dans les sables du désert, quelque part entre Tombouctou et Tamanrasset. Jusqu'à l'âge de 20 ans, il a mené la vie des Touaregs, élevant chevaux et chameaux entre la Méditerranée et l'Afrique noire.
Le problème, il l'a très vite compris, c'est que la terre affectée à son peuple ne peut pas nourrir les 3 ou 4 millions de nomades (difficile à chiffrer car il n'y a pas de recensement). Départ donc vers la Lybie où il cumule travail et études avec quelques difficultés car il est sans papiers, puis exerce de nombreux métiers comme par exemple marin sur les bateaux voguant sur la Méditerranée.

Et aujourd'hui, où en est il ?

Fixé depuis de nombreuses années en France, il se consacre presque exclusivement à l'écriture. Depuis 20 ans, il a écrit une vingtaine d'ouvrages, du récit aux pièces de théâtre en passant par la poésie, à laquelle il consacre la totalité de son temps. On aurait pu penser que l'âge et l'expérience auraient tempéré ses idées, mais il n'en est rien, il reste un rebelle, un brin anarchiste, un libertaire comme il se définit lui-même.
Ses prises de position lui ont d'ailleurs valu de goûter au confort des geôles de plusieurs pays (Algérie, Libye, Niger). Mais ces déboires n'ont en rien modifié son point de vue qui lui fait dire « qu'à la politique pour qui il n'a aucune attirance, il préfère se tourner vers l'imaginaire des peuples ». D'ailleurs pour préserver ses idées, il retourne très régulièrement se ressourcer et écrire au milieu du désert.
Après la projection du film « Furigrafier le vide » réalisé par Hélène Claudot-Hawad, son épouse et Nathalie Michaud, consacré à la poésie touareg, Hawad a ensuite répondu aux questions du public en compagnie de Thomas Fortuné, président de l'Internationale touarègue, et qui milite pour la reconnaissance des droits des peuples autochtones.


Bassens · Bordeaux rive droite · théâtre · Gironde

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